Filles de la terre - Vies et légendes des femmes indiennes par Carolyn Niethammer
(Usa, 1977) Albin Michel 1997
Mes impressions sont mitigées sur ce livre, comme si d'un côté il y avait ce grand travail, trop grand peut-être, de tenter de condenser tous les âges et aspects de la vie des femmes chez des populations très différentes les unes des autres allant de l'extrême sud à l'extrême-nord (ou le terme d'esquimau est employé, signe que le livre date) des États-Unis, surtout avant l'arrivée des "blancs"un sujet peu abordé donc c'est là tout le mérite du travail mais il me semble qu'il appuie trop et de façon dénué de sensibilité sur des faits (?) choquants d'une façon qui m'a dérangée, faits dont on peu parfois douter ou peut-être déformés par manque de contexte, après tout les témoignages viennent souvent justement de ces blancs à qui il manquait bien des clés de compréhension et qui pouvaient aussi forcer le trait pour faire sensation. C'est pour moi un livre qui mériterait de servir de base à un nouveau plus fouillé, plus sensible, il y a des passages qui vraiment sont atroces et livrés tels quel, ils ne peuvent que renforcer l'idée toujours bien ancré que ce n'était "que des sauvages" et cela dessert totalement le propos, sans vouloir édulcorer non plus des traditions qui comme partout avaient leur qualités et leurs catalogue d'horreur, c'est un livre qui date trop pour moi bien que fort intéressant dans ses qualités et il en a.
Présentation de l'éditeur :
"De la femme indienne, nous connaissons, à travers la littérature et le cinéma, l'image couramment admise de la squaw soumise et opprimée. Mais quels étaient sa véritable condition, son mode de vie et son rôle dans les diverses cultures d'Amérique du Nord ?
A travers ce formidable ouvrage de référence, résultat d'un long travail de recherche et de synthèse, Carolyn Niethammer dresse le portrait de ces "Filles de la terre" dignes, fières et déterminées. Si elles participaient à l'économie domestique, bâtissant les maisons, tissant des couvertures, peignant des poteries ou moulant le maïs, elles pouvaient également prendre part aux courses de chevaux, pratiquer des sports violents et, occasionnellement, souveraines ou guerrières, mener les hommes au combat et présider aux destinées de leur peuple.
Des rites de naissance aux cérémonies de puberté, des coutumes de fiançailles aux modes d'éducation, de leur sexualité à leurs fonctions religieuses, politiques, militaires ou économiques, tous les moments de la vie des femmes indiennes sont ici exposés. Enrichi de contes traditionnels, de récits et de témoignages contemporains, ce document érudit dévoile une condition féminine beaucoup plus évoluée que le laissent croire les idées reçues."
Donc, il s'agit bien d'un ouvrage important pour son époque où les idées reçues étaient vraiment très négatives, concernant ces peuples dont le génocide (qui n'a jamais été nommé) est toujours d'actualité aujourd'hui, ce qui m'incite à penser qu'il a pu cependant rater son but justement alors qu'il se voulait sans doute, entre autre, féministe. L'auteur, Carolyn Niethammer, une journaliste, n'est pas elle-même une amérindienne, même si son intérêt pour les populations autochtones (elle même originaire d'Arizona) était sans aucun doute sincère, comme pas mal de personnes dans les années hippies qui vivaient en communautés artistiques ou autre comme ce fut son cas, elle a d'ailleurs écrit un livre sur cette expérience, mais donc son approche est celle d'une journaliste non conformiste qui compile les informations recueillies, un long travail sans aucune doute fait avec rigueur et passion, son premier livre était une compilation de recettes de cuisine autochtone.