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Les frères de Limbourg - Les très riches heures du duc de Berry - Février
avec son bétail et son détail...
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Levalet
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Ari Liimataisen - Early bird catch nothing, 2003
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Ariko Inaoka
DE BAS EN HAUT
déserts rugueux
sous les paupières
visages
espoirs troués
de mille cris d'oiseaux
une étoile
haut dans le ciel
une étoile
brille encore
in Mon collier de sel
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Ebrahim Mirmalek - Light Passing Through
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Dmitry Provotorov
Photographe russe né en 1975
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Leslie Ann O'Dell
J’AI TOUT BU
j’ai aimé des hommes
aux hématomes de l’aube
qui léchaient le mordant
de ma robe
la saignée
de mes sueurs
j’ai vu
le ciseau tomber
la tombe et l’oiseau
tomber mes os
mon corps mûr
écrasé
le lait vert
de la peur
à genoux la vérité
la queue de la ciguë
j’ai sucé
senti la corde
des âges
le virage de la mort
qui dévisage
j’ai tiré
à vue
à bout portant
j’ai tiré
la moelle
le sang
et j’ai tout bu
cg in Ombromanie (Encres Vives 2007)
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Léonor Fini - Little hermit sphynx, 1948
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Leonora Carrington
Artiste peintre et romancière britannique née le 6 avril 1917. Connue comme étant une des dernières femmes surréalistes, ancienne compagne de Max Ernst, elle est morte le 26 mai 2011 à Mexico. Aristocrate rebelle, elle a vécu un temps en France pour s'installer définitivement à Mexico. Les contes de Léonora Carrington rêvent avec insolence une mutation de soi et du monde, dans un univers stupéfiant de magie terrifique et féminine. Des contes dérapants et décapants où l'impulsion vient des mots et de la peinture, ils déchirent, brisent, inversent, renversent, ils nous offrent une vision fascinante, ironique et sanguinaire dont l'éclat blesse notre regard. Peintre, sculpteure, alchimiste et magicienne, les mythes l'ont toujours habités : Léonora Carrington bat les pouvoirs et les croyances comme des cartes. Son attention de rêveuse, de sorcière, de peintre, de cuisinière et d'écrivaine montre qu'elle s'attache moins au pleins qu'aux déliés, moins aux contenus qu'aux passages - par où s'engouffrent les autres réalités. La science de Léonora Carrington est humour noir, passion des limites, absolu et connaissance de ce qu'on ne peut nommer.
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Elena Oganesyan
Je picore la nuit, déploie la nef thoracique.
Le sang des vivaces entre en symbiose avec le temple de brindilles.
cg in Fugitive (Cardère 2014)
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Ariko Inaoka - Erna & Hrefna
Photographe japonaise née à Tokyo
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Kiichi Asano
Kiichi Asano (1914-1993) est né au Japon dans la petite bourgade de Kameoka,dans une famille d'agriculteurs. Il s'installera à Kyoto et durant toute sa vie photographiera des scènes d'un Japon ancien qu'il voit disparaitre devant lui.
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Lee Ufan
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Chien pourri de Colas Gutman
illustrations Marc Boutavant,L'école des loisirs, mai 201355 pages, 8 €Que peut-on attendre de la vie, quand on est né dans une poubelle ? Des puces, des mouches, une terrible odeur de sardine et un affreux pelage, genre vieille moquette râpée ? Et bien oui, c’est ça la vie pourrie de Chien Pourri. Il est tellement pourri, qu’il fait fuir les enfants et qu’on n’en voudrait même pas pour paillasson. Chien Pourri n’a donc pas d’amis. Enfin si, un seul, c’est Chaplapla, autre estropié de la vie, passé sous les roues d’un camion à l’âge de trois mois. Chaplapla aime bien Chien Pourri mais malheureusement non seulement il est moche et il pue la sardine, mais Chien Pourri est aussi très bête…
On joue à chat ? Ben non, je suis un chien. Alors à chat perché ? Ben non, je ne suis pas un arbre.
Alors que peut-on bien attendre de la vie dans de telles conditions ? Un maître ! Le jour ou Chaplapla lui apprend que les chiens ont des laisses parce qu’ils ont des maîtres, Chien Pourri n’a plus qu’un rêve en tête, en avoir un, lui aussi. Alors, il quitte son ami et sa poubelle, pour se lancer dans le vaste monde, disons la vaste ville, à la recherche d’un maître. Il ne doute pas une seconde de pouvoir en trouver un, car Chien Pourri est certes puant, moche et bête mais il est aussi doux, serviable et affectueux.
Hélas, ce n’est pas le cas de bon nombre d’humains dans ce vaste monde, disons cette vaste ville… De péripéties en péripéties, ou disons de vilains pièges en encore plus vilains pièges, Chien Pourri, sans jamais perdre ne serait-ce qu’une seconde son incroyable naïveté, finira par retrouver son ami Chaplapla au Musée des Horreurs, et avec lui d’autres malheureuses créatures, prêtes à être vendues par de méchants bandits, à des collectionneurs empailleurs ou pire… Heureusement, la petite fille aux chaussures sans lacet et aux croquettes qui font dormir n’est pas si méchante, elle aussi a été enlevée par les méchants bandits. Alors Chien Pourri, moche, puant, bête, doux, serviable et affectueux, va faire preuve également de flair et de bravoure et peut-être en fin de compte, trouvera-t-il le maître de ses rêves, voire bien mieux que ça !
Un livre à lire en famille, mais aussi tout seul pour les enfants qui aiment déjà le faire. De belles illustrations de qualité, dont certaines s’intègrent dans la lecture, ce qui est plutôt original. Une histoire drôle et plein de rebondissements, où on comprend si on ne le savait pas déjà que ce qui compte dans la vie, ce n’est pas de quoi on a l’air mais ce qu’on a dans le cœur et que grâce à l’entraide et l’amitié, tout le monde peut se surpasser. C’est vrai quoi, ce n’est pas parce qu’on est né dans une poubelle, qu’on ne peut pas voir ses rêves se réaliser ! Parole de Chien Pourri !
Cathy Garcia