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  • Kenro Izu

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    NOCES POURPRES

     

    Elle est revenue tenter avec lui

    L’alliance de la ronce et du lotus

    Imaginer un futur

    Dans le limon noir de ses yeux

    Y puiser peut-être

    Un parfum de racines

     

    D’un plaisir brut

    Patiemment épluché

    Elle vient prendre des leçons

    De renoncement, d’humilité

     

    Sa fleur de soif vêtue

    Offerte à sa paume

    S’emperle dans leurs accrocs

    Le pli de ses rêves échoués

    Au bout d’une jetée blanchie

     

    Profondeurs façonnées

    De peau et d’âme

    Sous leurs draps de ciel

    Éclaboussés

     

    Cette folie du

    NOUS.

     

     

     

    cg in Le baume, le pire et la quintessence

     

     

     

     

  • Kevin Rolly

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    Kevin Rolly est né à Pittsburgh, en Pennsylvanie et a étudié la production cinématographique à l' Université d'Etat de Pennsylvanie, où il a remporté le Student Emmy pour son film Un début Octobre. Il avait déjà pris sa première photographie sur les rives du Maryland. Celle d'une femme âgée  pour laquelle il avait le béguin. Elle avait 11 ans ... il en avait 8. À bien des égards, il sent qu'il a pris la même photo depuis.  En 1994, lors de la difficulté à trouver un moyen de prolonger la photographie au-delà de ses moyens traditionnels, il a développé une technique de création d'un hybride de la photographie de chambre noire avec de la peinture à l'huile. Il a appelé la nouvelle technique " Oilgraphing ", qui est devenu son style. En 1997, il lui a été lancé un défi, exposer sa nouvelle technique au cours d'une série de conférences. Le défi s'est transformé en une performance et depuis, près d'un tiers de son œuvre est créée en direct.

     

    http://www.kevissimo.com/

  • Chambre 2 de Julie Bonnie

     

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    Belfond août 2013

    188 pages, 17,50 €.

     

     

     

    Ce roman  est un vertigineux plongeon dans le ventre des femmes, et par là même au cœur de l’âme féminine. On pourrait dire en effet que le personnage principal de ce roman, c’est le corps des femmes, ce corps indissociable du cœur, qui séduit, qui envoûte, ce corps qu’on mutile, qui souffre, qui peut donner la vie et donner la mort.

     

    Deux univers bien différents nous sont racontés en alternance, par une femme. Cette femme c’est Béatrice, danseuse nue du Cabaret de l’Amour, avec Gabor au violon, Paolo à la batterie et Pierre & Pierre, un couple de travestis torrides rencontrés au KOB, un haut lieu de la culture alternative de l’époque, à Berlin. Plus que des concerts, ce sont de véritables performances qu’ils offrent tous ensemble, à un public underground de tous les coins d’Europe, surtout l’Est. Ils sont beaux, sales, tatoués, parés de cuir noir et de piercings. C’est le début des années grunge, la vie de bohème, la vie en camion, les tournée pendant 13 ans, l’amour avec Gabor, la fusion avec le public, c’est le féminin assumée, sublimée, dans une nudité fière et libératrice, la danse, le désir, le plaisir, la musique, l’ivresse des sens.

     

    « Avec le temps, j’ai appris à montrer beaucoup plus que mon corps. J’ai exposé mes blessures, exhibé mes émotions. J’ai dévêtu mon corps puis déshabillé mon âme. Plus que mes seins ou mes fesses, j’ai fait danser mon sang, nue, dans des salles remplies de punk-rockers venus écouter Gabor et son violon, Paolo et sa batterie. »

     

    Et puis c’est aussi la douleur, un premier accouchement dans la caravane d’une vieille sorcière gitane, terrifiante, puis un enfant mort né, et puis un autre enfant, plus tard qui lui, viendra au monde en même temps que le plus beau des orgasmes maternels. Norma Maria Rose, Jésus enterré en secret au Père-Lachaise et Roméo Farès, trois enfants qui sont nés du ventre d’une danseuse nue de cabaret moderne.

     

    Béatrice, au moment où elle raconte son histoire, est seule. Gabor est parti, elle ne le reverra jamais. Gabor, dont la devise est It’s better to burn out than to fade away, ayant toujours vécu dans la marginalité, est incapable de rentrer dans le rang, même pour ses enfants. Béatrice doit faire face au deuil quasi impossible de ce grand amour qui n’a pas survécu à la normalisation, la sédentarisation et le deuil d’une vie tellement riche, tellement forte sur les routes, mais qui était condamnée à s’achever un jour, en commençant par l’accident suicide de Pierre & Pierre atteints du sida.

     

    « Il m’est vraiment difficile de comprendre comment tout s’est effondré.

    J’ai eu les enfants. Gabor est parti.

    J’ai eu peur, moi qui n’avais peur de rien.

    Mon corps s’est tu.

    Il a fallut que je travaille.

    J’ai enfilé une blouse. »

     

    Béatrice doit faire face à sa condition de femme seule avec deux enfants, elle doit gagner autant que perdre sa nouvelle vie, comme auxiliaire de puéricultrice dans un hôpital à Paris.

     

    C’est le deuxième lieu du roman : une maternité et des chambres numérotées. Dans chacune de ces chambres, des histoires de femmes.

     

    Une maternité, c’est le lieu où l’on accueille la vie mais c’est aussi un lieu de  peur, de douleur, de folie et de mort et Béatrice qui est bien trop sensible, se prend de plein fouet l’extrême angoisse, la violence et le stress de ce métier. Elle nous raconte ce vécu, tous ces moments extrêmes qui bien souvent côtoient l’abime.

     

    Ce roman c’est aussi l’histoire d’une mère qui aime ses enfants et qui les voit devenir adolescents et indifférents, c’est l’histoire de cette déchirure entre la mère et la femme, la mère et l’amante, entre l’amour et la liberté, entre l’expression de soi et la pression de la normalité. Un livre poignant, bouleversant, où à travers l’histoire de Béatrice et de celles qui se déroulent derrière les portes numérotées des chambres, ce sont d’innombrables histoires qui remontent en surface, l’histoire universelle des femmes qui depuis le début de l’humanité portent et donnent la vie, avec toujours au centre, ce corps à la fois si fort et si fragile, objet de désir et de répulsion, de plaisir et de souffrance. C’est aussi l’histoire de l’immense solitude de ces femmes dans une société stressée, régie par des soucis de performance, de rentabilité et d’apparence, où les besoins du corps, aussi bien que ceux du cœur et de l’âme, sont réprimés, pour les faire rentrer dans des cases, des carcans, et parfois des camisoles ou des chambres mortuaires.

     

    Cathy Garcia

     

     

    julie-bonnie-65053_w1000.jpgNée à Tours, Julie Bonnie a donné son premier concert à 14 ans et chante dans toute l’Europe pendant plus de dix ans. Elle a joué avec Kid Loco et sorti trois albums solo. Chambre 2 et son premier roman.

     

     

     

     

    Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/chambre-2-julie-bonnie

  • Alanis Obomsawin - Osunkhiline

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    Les gravures d’Alanis Obomsawin s’inscrivent dans le travail de mémoire nécessaire à toute reconnaissance d’identité et d’appartenance et puisent aux grandes mythologies de la création du monde des Abénakis ainsi qu’aux légendes et aux enseignements transmis par leurs ancêtres.

     

    Alanis Obomsawin, née le 31 août 1932, est une cinéaste documentariste Abénaquis québécoise (Canada). Cinéaste prolifique et reconnue internationalement, elle a réalisé/produit/scénarisé plusieurs documentaires avec l'ONF sur la culture et l'histoire des amérindiens. Le plus connu est sans doute Kanehsatake - 270 ans de résistance, le premier de quatre documentaires traitant de la Crise d'Oka de 1990 qui gagna 18 prix de par le monde.

     

     

     

     

  • Innu Mushuau - (c)Katie Rich

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    Il y a seulement 50 ans, les Innu étaient encore des chasseurs-cueilleurs semi-nomades.

    Durant l’hiver subarctique, lorsque les cours d’eau du Nitassinan (leur terre natale) gelaient, les Innu se déplaçaient dans l’intérieur du pays sur des raquettes à neige à la recherche de caribous. Durant les mois d’été, lorsque la glace fondait, ils naviguaient dans des canoës fabriqués en bois de bouleau jusqu’à la côte Atlantique.

    Dans les années 1950 et 1960, le gouvernement canadien et l’Eglise catholique les ont sédentarisés de force. La plupart de leurs terres ont été confisquées; la chasse au caribou était strictement limitée.

    Tout un mode de vie a été déstabilisé; les conséquences humaines ont été désastreuses.

    Les femmes et les hommes qui avaient autrefois une vie active et indépendante, en harmonie avec le monde naturel, sont devenus sédentaires et profondément dépressifs.

    Les taux de diabète, d’alcoolisme et de suicide sont montés en flèche alors que leur estime de soi s’affaiblissait considérablement.

    Il y a plusieurs années, lorsqu’un Innu se rendait aux services sociaux et qu’on lui demandait ce qu’il faisait dans la vie, il répondait ‘chasseur’, explique Jean-Pierre Ashimi, un Innu. Aujourd’hui, il déclare être ‘sans emploi’.

    (...)

     

    L’étroite relation des Innu avec leur nutshimit est au cœur de leur identité.

    Ils possèdent une connaissance approfondie de la flore et de la faune : la sève dorée des épicéas est utilisée comme colle dans la construction des canoës, comme onguent pour les brûlures du soleil ou encore comme chewing-gum.

    La terre est votre vie, dit George Rich. Sans elle, vous n’êtes rien; tout ce qui est connecté à la terre symbolise ce que vous êtes en tant qu’être humain.

     

    Source : Survival International