Andreea Dumuta
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Tu n’as jamais pensé en faire un métier. Écrire était ta façon maladroite de rester en lien avec toi, de ne pas perdre, sous ta capacité au faux self, la part de toi qui demeurait un jardin. Grâce au poème, tu as conservé une joie, le sentiment d’exister, d’être créatrice. Sous la mort et le mot, tu répondais vivante.
in Lettres aux jeunes poétesses
Chaque jour, comme si cela voulait m’abattre ou me forcer à développer une nouvelle façon de percevoir tout ce que je vis qui ne me fasse plus souffrir. Un détachement si total de tout ce qui peut arriver – et il en arrive sans cesse, ça frappe et frappe encore là où c’est déjà trop sensible - que je ne vois pas ce que je pourrais être sinon un minéral. Froid, détaché, imperturbable ou alors m’abandonner à une dissolution telle que plus rien n’aurait de sens. C’est la douleur, cette foutue douleur qui fausse mes perceptions, obstrue mon accès à cette joie inconditionnelle que j’ai su trouver parfois, la douleur que je refoule, mais sinon je vais disparaître oui, en larmes et retourner à la mer ! Neptune inonde ma vie, mes rêves, emporte tout espoir d’atteindre un jour une rive, ça fuit de plus en plus, je suis trouée de toute part, je m’enfonce chaque jour imperceptiblement un peu plus.
in Le livre de sensation
Le besoin d'aller au plus nord de soi, là où rien ne bouge, tout est silence
et là où seules les lumières dansent.
in Le livre des sensations
Le poète est un homme qui a l'imagination et la psychologie d'un enfant. Sa perception du monde est immédiate, quelles que soient les idées qu'il peut en avoir. Autrement dit, il ne décrit pas le monde, il le découvre.
in Le Temps scellé