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JOURNAUX INTIMES

  • Christina Bothwell - Réveil - 2021

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    La vie ne s'arrête jamais, chaque matin est une nouvelle leçon, à la nuit succède le jour, toujours et encore ! Quelle que soit la profondeur du puits, il est toujours ouvert sur le ciel. Tels des phœnix, nous renaissons de nos cendres. Chaque réveil nous offre la chance d'être le bon, celui qui va nous propulser hors de nos limites et qui fera le lien entre tout et toutes choses. 

     

    in Journal 1997

     

     

     

     

  • Albarràn-Cabrera

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    Je me fraie un passage entre deux falaises, c’est parfois d’une étouffantes lenteur, puis soudain les rapides et la navigation à l’instinct. Prise de risque oui, mais nulle part où débarquer, alors il faut continuer, louvoyer entre les falaises abruptes, immenses. C’est une naissance longue, compliquée, douloureuse mais qu’importe, il ne s’agit toujours que d’ici et maintenant. Je m’épouvante d’un rien, je me réjouis d’un rien, c’est un genre d’équilibre, de grand écart. La vie n’est-elle pas un grand écart ?

     

    in Journal 2005

     

     

     

  • FAITS D'HIVER - 20 JOURNÉES ORDINAIRES DE LA VIE DE 50 FEMMES - Jacques Flament, mai 2022

    Je me rends compte que j'ai oublié sans doute prise dans trop de tourmentes, de mentionner sur ce blog ma participation à cet ouvrage conséquent, publié en mai dernier par Jacques Flament et qu'il n'est pas trop tard bien au contraire de commander :

     

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    Le JOURNAL ou le JOURNAL INTIME est un genre littéraire à part entière.
    Celles et ceux qui s’y adonnent sont appelés DIARISTES (de l’anglais Diary, journal intime).

    La spécificité de l’ouvrage que vous avez entre les mains est que tous les textes des journaux retranscrits ont été écrits par des femmes et qu’ils sont délimités par une période courte et définie : du 21 décembre (solstice d’hiver) au 9 janvier, soit une vingtaine de jours pour traverser le temps et passer de l’année 2021 à l’année 2022.

    À la base, le JOURNAL (en tout cas le JOURNAL INTIME) est conçu et écrit à usage privé, et généralement touche à l’intimité de son auteur(e). Mais depuis des lustres, ce JOURNAL, intime ou non – certains s’en servent pour parler de l’actualité, des livres, de la nature, etc., et on en vient ainsi à parler plutôt de JOURNAL PERSONNEL – devient un récit littéraire (ou même quelquefois artistique), qui peut se rapprocher de l’autobiographie par le fond, même si la forme est clairement définie : relation des faits par ordre chronologique et daté.

    De grand(e)s auteur(e)s se sont risqués au JOURNAL et non des moindres : les Frères Goncourt, Jules Renard, André Gide, Benjamin Constant, Léon Bloy, Michelet, Paul Léautaud, Cioran, Simone de Beauvoir, Anaïs Nin et tant d’autres. Certains l’ont appelé JOURNAL, d’autres CAHIERS. Discrédité durant une bonne partie du XXe siècle, le JOURNAL a plutôt tendance à être réhabilité de nos jours avec des diaristes contemporain(e)s qui leur redonnent leurs lettres de noblesse.

    Notre ambition avec cet ouvrage collectif est de mettre en avant des FEMMES auteures, que l’on ne rencontre pas habituellement sur le devant de la scène littéraire, mais dont l’écriture n’a souvent rien à envier à leurs illustres consœurs médiatisées.

    Nous remplissons ainsi pleinement notre rôle de découvreur, défricheur, et vous donnons à lire un contre-courant de la scène littéraire qui, nous l’espérons, parviendra à vous séduire.

     

    ISBN : 978-2-36336-522-4 PAGES : 560 FORMAT : 210×297 PARUTION : 05/2022 

    VOIR ICI : https://www.jacquesflamenteditions.com/501-faits-dhiver-20-journees-ordinaires-de-la-vie-de-50-femmes/

     

     

     

     

     

  • Sebastião Salgado - Amazônia

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    Ce besoin puissant de transe… Me sens tellement étrangère à ma culture. Cette culture détransée a perdu le sens, l’essence, l’essentiel. La musique nourrit les cellules, comme les parfums, les lumières… La basse qui avale, engloutit les sons dans une matrice aquatique.

    Cette envie monumentale de glander en ce moment, glander et danser. Crise de fun. Salle de bal des mouches au plafond. Partir en Amazonie, chez un curandero et prendre la Madre, l’aya… quand ? Les possibilités s’approchent. Je sais que c’est mon chemin et mon défi va être de ne pas y renoncer. Affronter mes peurs, ma responsabilité et découvrir aussi la peur de la mort chez ma mère, de sa propre mort lorsque j’étais sous sa responsabilité. Moi, j’ai cette peur de mourir par rapport à ma fille. Je ne veux pas être pour elle ce que mon père est pour moi : le parent mort, disparu, le mythe, la grande béance… Prendre ses responsabilités, c’est aussi celle là : la possibilité de mourir. Avoir peur de mourir c’est avoir peur de vivre, les deux sont indissociables.

     

    in Journal 2005

     

     

     

  • Toni Schneiders - Landscape in Serbia, 1965

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    Ce qui est étonnant, ce sont les mots que j’emploie depuis que j’ai commencé à écrire alors qu’en fait, ce que je veux réellement écrire, c’est à quel point tout ça est à la fois incroyable et pas du tout incroyable : les méandres de ce fleuve-vie ne l’empêchent pas de nous mener là où nous devons aller.

     

    in Journal 2005

     

     

     

  • Will Burrard-Lucas - 2017

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    Plus loin, il y a des portes qui donnent comme sur un grand corral fermé, un hangar, je suis dedans et je vois un grand troupeau de bêtes à cornes sauvages, genre des buffles ou autres animaux d’Afrique avec de grandes cornes torsadées, venir vers moi. Je suis surprise et je fais demi-tour vers les portes, espérant les atteindre et les refermer derrière moi. Je dis à une femme qui est là : « ils vont s’échapper », et la femme me répond « j’espère bien ».

     

    Rêve de la nuit du 31 mai 2007

    in Journal

     

     

     

  • Anouk Rugueu

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    Seule une attention croissante et concentrée sur l’instant et mon environnement présent, permet au souffle de prendre place, à la pensée de s’apaiser jusqu’à me taire, et laisser l’être venir s’installer, me vivre, me respirer. Chercher sans chercher, mais s’ouvrir pour qu’il vienne, le secret, la clé. Tout alors prend sens parce qu’il n’y a plus de sens. Laisser venir, monter la voix intérieure, celle qui propose, conseille, guide parfois. Aller jusqu’au bout, profiter du délai difficile à affronter, en faire un espace de clarification, de choix conscients. Mais est-ce possible d’être ouverte à ce point ? Ouverte ou aveugle ? Il est ici question de spiritualité, comme on l’appelle, et de rien d’autre. Une effroyable envie de savoir, de comprendre toujours pourquoi. Ne peut-on vraiment rien faire pour améliorer ? Chacun fait sa part, accepter que chacun le fasse avec ce qu’il est, mais je suis toujours dans le devenir, or la clé pour moi est le présent. La pépite, la porte des palais. Parfois je me sens sur la voie et le mental arrête sa critique, son manque de foi, l’analyse, et là je sais. Je sais les gestes, l’état, le voyage intérieur. Suivre l’autre voie/voix, sans mettre de nom, sans chercher à comprendre par le mental. Juste ressentir et agir en osmose avec ce ressenti. 

     

    in Journal 2009

     

     

     

  • Agnès Giberne - Le Solstice - 1898

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    Solstice, afflux d’émotions, compression, chercher la pause, la rive et ce n’est pas encore le moment. Toujours la gorge qui accroche, trop dit, pas assez dit ? La fatigue mêlée d’agitation, ça sent l’auto combustion, bouffées de chaleur qui ne sont pas des bouffées de fièvre, mais comme si le corps chercher à brûler ce qui reste de cette année chaotique, épuisante, parfois enivrante et délicieuse, mais terrifiante aussi. Chutes vertigineuses et forces souterraines qui affluent, l’instinct qui flaire les pistes, s’aiguise à sentir le danger sans paniquer. Solstice et confusion, mais la lumière revient, le soleil perce la chair dure des ténèbres, la croûte froide des peurs qui tétanisent. Syndrome du terrier.


    La période est tellement étrange, douloureuse, que le langage devient codé et la raison erratique. 

     

     

    in Journal du passage,

    in Faits d'hiver, Jacques Flament éd. 2002

     

     

     

     

  • Maggie Vandewalle

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    Tiens, j’avais oublié l’araignée, je ne sais toujours pas où elle est passée, peut-être dissoute dans l’éther après avoir délivré sa leçon, la leçon de l’araignée, mais je ne suis pas bien sûr de l’avoir vraiment intégrée. Elle est dure la leçon de l’araignée : transformer la peur en amour, ça passe par la tolérance, forcément. La tolérance est le chemin entre la peur et l’amour, de la tolérance naît l’amour, car c’est avant tout à soi-même que l’on accorde le droit de vivre et alors on cesse de vouloir à tout prix défendre, mériter, quémander, voire prendre de force, quelque chose qui nous a déjà été donné, dont nous n’avons que le devoir de jouir, de profiter pleinement, dans l’idée d’en faire profiter, peut-être jusqu’à la septième génération qui suivra, et pas seulement dans le cercle étroit de sa propre famille, sa propre tribu, sa propre nation… Peuple rouge, le regard tourné vers l’intérieur voit ce sang commun à tous les êtres, pas seulement humains mais les animaux aussi, les poissons... Et puis il y a ce peuple vert, au sang transparent ou blanc comme lait, ce peuple vert qui nous fait la décence de ne pas hurler quand nous l’arrachons, l’abattons, le mangeons. Peuple qui s’offre en fleurs, en feuilles, en fruits et en racines. Juste prendre soin de la graine, respecter, remercier aussi peut-être, si c’est possible, si ça ne fait pas trop grimacer l’ego. L’ego qui étouffe un rire, paré de ses plus belles parures : peuple vert, quelle connerie ! L’arrogance, le prix de l’arrogance, c’est le titre d’un journal je crois au sujet de… mais, c’est ça ! Nous payons le prix de l’arrogance, et encore, moi je ne paye pas grand-chose. Je peux me permettre ce luxe d’écrire sur un cahier, bien installée sous la couette (et l’araignée, elle est où ?).

     

    in Journal 2001

     

     

     

  • Peter Adam Hoszang - Sharqiya Sands Desert, Oman -2019-10

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    Tu me déchires, tu m’ouvres les yeux. Pas de ventre, pas d’appel chaud et humide, seulement le vent sec sur le désert, le vent de l’âme. Je sens, je me raconte, je rêve, c’est bon. J’ai trouvé ce que tu cherches, tu devrais m’envier. Je ne sais pourquoi, simplement parce que tu fuis, s’entredévorer silencieusement, se mesurer à l’espace de l’autre. Les moments où ça fusionne, par pudeur, nous n’y prêtons pas attention. Tu es une étoile noire et glacée tellement attirante, le repos de l’abîme. Qu’est-ce que tu cherches ? Tu ne le trouveras pas. Tu ne sais pas encore rêver. Tu te crois rêveur mais tu as besoin de réalité, de décor, de matière à voir, à montrer. Je ne sais pas. Quelque chose qui te rassure sur ta propre matière. Tu creuses un vide qui devient jouissance. Jouissance de l’insaisissable.

     

    in Journal 2001

     

     

  • Albarràn Cabrera

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    La déchirure. La quête. La soif. Aimer l’un, aimer l’autre, autant de reflets à la surface de l’eau. Impossible de s’endormir, ni même de fuir, la période est à la confrontation, au face à face, au défi. Trouver ce qui unit et non ce qui sépare. Sortir de cette dualité désespérante, stérile. Trouver le nouveau, la voie entre les voies, les mots entre les lignes. Dire ce qui est, voilà le plus fou. C’est bon d’être aimée, désirée. Lourd à porter parfois, mais pourquoi est-ce que je cherche à porter ? Pourquoi est-ce si difficile d’être ce que nous sommes ? Passer mon temps à me camoufler alors que je ne suis qu’une chercheuse d’absolu. Mon désir va et vient, me promène en des lieux étranges et inconnus. Je cherche la source, c’est pourquoi j’ai tout mon temps à la différence de ceux qui cherchent l’embouchure. Je me creuse et suis remplie. Je vais nue et suis aimée. Un jour, peut-être apprendrais-je même à cesser de chercher.

     

    in Journal 2006

     

     

  • Crystal Neubauhr

     

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    En ce moment, elle a de l’argent, elle n’en a jamais eu autant si bien que ça n’a aucun sens. Et elle compte, additionne, soustrais des chiffres sur des bouts de papier. Bien-sûr, elle a acheté un matelas, une cuisinière, un aspirateur ! Bien-sûr c’est chouette…. Et il y a encore des sous, mais elle n’est tellement pas habituée qu’elle se dit que ça ne peut pas durer. Elle n’est pas faite pour être riche ailleurs que dans sa tête, et même ça, ce n’est pas sûr.

    Période de doute et de remise en question.

     

    Mais c’est bien, c’est bien. Il le faut, c’est normal.

     

    in Journal 1995

     

     

  • Andreea Dumuta

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    Me présenter sans masque  face au miroir, sans me laisser ni absorber, ni m'en détourner. Cette fois je ne veux pas m’échapper. Échapper à moi-même. Il me semble que je suis face à un miroir moins déformant, très limpide, très beau, très pur mais je sais que rien n’est seulement beau et pur. Il y a aussi la face cachée des miroirs, la crasse. Ce qui demande à être nettoyé justement. Toujours polir le miroir, toujours l’aimer pour sa franchise et ne jamais oublier que chaque affirmation a ses limites, à partir desquelles tout est possible : le meilleur comme le pire. Deux faces. Janus. La porte.

     

    in Journal 2006