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JOURNAUX INTIMES - Page 4

  • Hanns Bolz

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    Elle ? Tout lui dit de prendre au sérieux ses envies de larguer les amarres. Elle ne rêve pas d’un conte de fée, elle demande un conte de vie, aussi puissant que cette dernière. Elle demande un conte d’amour, quand les petits et les pauvres gagnent à la fin et les méchants sont pardonnés.

    C’est vrai, on dirait un conte de fée mais suffit d’ouvrir les bons yeux, nous ne serions plus là si les fées, n’existaient pas…  La cause et les fées.

     

    cg, 1999

     

     

     

  • Matt Cunningham aka Moon Patrol

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    "Tant de sorts jetés, de philtres de tout poils »… Oui, mais à quoi sert la magie quand elle est sans but ? Ses questions restent sans réponse, sa soif n’est pas étanchée, son désir demeure frustré, sa possibilité de donner est avortée. L’intensité qu'elle trouve dans les moments de plaisir volés au temps du réel, elle voudrait pouvoir la trouver dans la réalité d’un amour, un seul. Est-ce possible ? Qui serait assez fou et assez sage, assez vif et assez mûr pour partager son univers ? Tout se confond et se mélange. Le besoin d’être rassurée, encore que de plus en plus faible, un désir charnel plus qu’intense, une soif d’amour, de sentiments élevés. Spirituel et sauvage, ce n’est pas un homme qu'elle cherche, c’est un surhomme, un dieu !

     

    cg, 1995

     

     

     

     

     

     

  • Paul Klee - At the Core - 1935

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    Elle, elle était plutôt du genre à avoir la foi et à sauter dans le vide en chantant, mais aujourd’hui ? C’est sa grande peur.

    Elle en a fait quoi de sa foi ?

    Elle a foi en ce qui nous dépasse. Elle a foi en l’amour qui fait que parfois les gens se surpassent, elle a foi en la paix intérieure qui garantirait plus de paix dans le monde que n’importe quelle loi. Elle a foi en la beauté du geste gratuit, le don pour le don. Elle a foi en ces insoupçonnables pouvoirs du cœur humain. Elle a foi en ce mystère qui nous a conçus et que nous ne concevons pas. Elle a foi en l’étincelle divine qui couve en chacun, elle a foi en l’enfance qui avec chaque nouveau-né nous offre une chance d’évoluer. Elle a foi en ce qui la guide même si elle a tendance à trébucher.

     

    cg, 1999

     

     

     

  • Enzo Penna

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    La tristesse est un poids que la poésie transforme en rideau de pluie. La douleur est un poison qui sculpte les mots comme les chairs, la poésie les transforme en joyaux ou en mer.

     

    cg in Journal 1999

     

     

     

     

  • Yakov A. Feldman

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    Je connais ce sentiment, il n'est pas anodin. C'est une ampoule qui clignote, signifiant que je ne suis plus abordable, plus du tout raisonnable, pas gentille non plus ! Il n'y a plus que la solitude qui peut me calmer, l'éloignement. Je me sens partie si loin, je me sais inaccessible et je ne peux plus stopper le processus. Je fous l'amour à la porte comme un malpropre !

    cg in Journal 1996

     

     

     

     

     

     

  • Michel Zachariou - Le Masque

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    Une bonne partie de la jeunesse d’aujourd’hui est crucifiée. Elle se crucifie parfois elle-même car la vie est devenue une maladie honteuse. La mort et la mutilation sont à la mode. On les retrouve partout dans cette société occidentale soi-disant moderne, évoluée, accomplie grâce au progrès. Mais c’est la mort qui par mille voies détournées siège partout. Reine cruelle et impitoyable, elle nous aime pourtant, d’un amour immense, mais elle aussi est bafouée, masquée.

    cg, 1er septembre 1995

    in Journal

     

     

     

     

     

  • Maurice Sapiro

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    Je me souviens du trou que je creusais dans le jardin de mon enfance, à la pelle en plastique, et qui devait me conduire en Australie. J’avais 5 ou 6 ans, et j’étais convaincue d’y arriver… Je ne me suis pas encore découragée, ça viendra, j’ai tout mon temps !

    On peut creuser pendant plus de vingt ans sans savoir si on va arriver quelque part, voyage souterrain… Il y a longtemps, j’avais écrit que nous autres, êtres humains, nous étions comme des taupes, c’est peut-être vrai.

    Écrire devient pesant, je préférerai laisser mes mots monter au plafond, plutôt que de les coincer sur une page.

    Qu'est ce qu'écrire, sinon tenter de saisir au vol des pensées pour les figer sur du papier ? Les mots-papillons : certains perdent vite leurs couleurs, d’autres conservent leur éclat pendant longtemps, mais ce ne sont que des tentatives, du décryptage, très souvent les pensées nous échappent et c’est peut-être très bien ainsi.

    Que les pensées lumineuses aillent rejoindre les ruisseaux de joie qui parcourent la terre, quant aux autres elles sauront toujours trouver leur chemin, pas de soleil sans ombre…

     

    cg in Journal 1998

     

     

     

     

  • Zdzisław Beksiński

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    Rêve du 31 octobre 2011

     

    Entrepôt immense, je suis avec X. et je fouille et tri tout ce qui est entassé là depuis... la guerre  ! Je réalise que ce sont toutes les affaires des gens morts en camps de concentration, y compris leurs vêtements enfouis avec leurs ossements à un endroit dans la terre, je vois des crânes mais plutôt d'animaux dont un qui a des os d'une autre personne dans la mâchoire, tout est emmêlé ; des tas de boîtes, dont des petites en plastique rose où il y a des affaires de chaque personne, genre les seuls trucs qu'il pouvaient garder avec eux. L'une d'elle, il n'y a que des dés, une autre de petites bricoles d'enfants etc. Je retrouve des espèces de mini-compteurs, des mesureurs de je ne sais quoi, "encore allumés !!!!", je m'exclame à X. Je trouve des caisses avec des journaux d'époques où hitler, la croix gammée, côtoient mickey et tintin, un carton de livres pour petite filles pour coudre, avec un set de fils et aiguille tout neuf, des photos (mais on dirait des photos de reconstitution de gens en train de mourir dans des chambres en gaz, on dirait que les gens sont en plâtre), des sacoches de cuir lourdes de pièces de monnaie, une enclume je crois et des tas d'outillages. L'entrepôt est immense et plein de tout ça, il y a des établis où j'étale les choses.

    Je suis entre l'extraordinaire richesse de tout ça pour la mémoire, la récup type brocante (une manne) et le bouleversement, je me demande si on peut prendre ces affaires, si ce n'est pas les voler encore une fois et puis je me dis qu'ils sont partis depuis longtemps, je me dis qu'il faut mettre beaucoup de douceur là et je vois comme un tissu indigo vaguement illuminé en pensant ça, je suis pas mal dans les pensées en fait. 

    Et puis X. n'est plus là, je sors dehors, vers un groupe de gens, il y a un homme, grand, blond, avec un pantalon un peu bouffant kaki, comme des rangers, il a l'air très sûr de lui, il parle fort, il me dit d'une grosse voix et l'air content "on va tout brûler" en parlant de ce qu'il y a dans l'entrepôt. Je me dis que oui peut être ce serait le mieux mais quelque chose chez cet homme me parait louche, faux, je me demande alors s'il ne serait pas un ancien nazi.

    Je retourne dans l'entrepôt, c'est le soir, genre bientôt la nuit va tomber et là les portes se referment, des grilles, j'ai un pressentiment, je vois le cul d'un mec en pantalon kaki s'asseoir devant, je me précipite, ils sont plusieurs, je suis derrière une grille, je crie pour qu'on m'ouvre, ils ne font pas attention à moi, ce sont donc des militaires, des gardes, ils ont des bergers allemands...  Ma fille est avec moi, et l'un d eux lâche un chien sur elle qui veut le caresser mais je crie "non !". Le chien passe comme s'il n'y avait pas de grille et commence à mordre la jambe de ma fille.

    Je sais que je suis prise au piège, genre les nazis sont toujours là, heureusement le réveil sonne à ce moment là.

     Le rêve me colle, comme un suaire j'allais dire : la précision des objets, des sensations, c'était vraiment très fort.

     

     

     

  • Jolène Casko - Get over it

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    A quoi bon savoir manier les mots qui disent l’exaltation si je ne suis pas capable de l’éprouver autrement que par des moyens extrêmes, qui sont au fond toujours contre quelque chose ou quelqu'un ? Comme si j’avais toujours besoin d’aller contre et ne pouvais jamais aller avec !

    Quels pantins que nous sommes, tous autant les uns que les autres ! Pantins de nos émotions, de nos peurs, de nos jugements obtus, de notre vanité, de notre fameux sentiment d’individualité. Pourtant, la vie nous a été offerte et avec ça la conscience de la vie, celle-là même qui pourrait nous permettre de découvrir les ficelles qui nous animent encore. Il ne tient qu'à nous de les couper !

    Je me sens polluée : physiquement, spirituellement, mentalement et encore, c’est le mental qui s’en sort le mieux, enfin, c’est ce qu'il croit ! Tellement habile à s’abuser lui-même…

    Au mur, un calendrier avec une peinture aborigène que j’aime beaucoup. Elle est vivante, tellement que c’en est étrange.

    La vie, une cellule, un noyau, un soleil et l’énergie qui rayonne dans toutes les directions. Je commence à comprendre la méditation sur un symbole. Macrocosme, microcosme, ce qui est en haut est en bas… Des pantins cosmiques !

    Qu'est ce que je cherche dans mes lectures ? Que me faut-il retrouver ?

    La vie comme une particule qui s’éloigne à toute vitesse de la source qui l’a émise. Voilà pourquoi le passé lointain m’intéresse, le passé n’existe pas : tout à lieu ici et maintenant ! Le passé n’existe pas, le futur pas encore et le présent n’est qu'un futur passé. Le présent comme le néant, sont inconcevables pour l’esprit.

    Vertige…

     

    cg in Journal 1998