Xavier Gorce
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Merci Jlmi !
"Il existe un tunnel obscur dans la Lumière Infinie. On l'appelle « Temps ».
Lorsqu'un humain entre dans ce tunnel,
On appelle cela « naître ».
Lorsqu'un humain marche au long de ce tunnel, On appelle cela « vivre ».
Lorsqu'un humain sort de ce tunnel,
On appelle cela « mourir ».
Considérer que vivre se réduit à évoluer au long de ce tunnel obscur,
Cela s'appelle « illusion ».
Percer des trous dans ce tunnel obscur,
Cela s'appelle « science ».
Savoir que la Lumière est autour du tunnel,Cela s'appelle « Foi ».
Voir la Lumière dans le tunnel obscur,
Cela s'appelle « Amour ».
Voir la Lumière à travers le Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Sagesse ».
Éclairer le tunnel obscur de sa propre Lumière, Cela s'appelle « Sainteté ».
Confondre la Lumière et le Tunnel obscur,
Cela est au-delà des mots."
extrait du Tao Te King
Merci à Jlmi
Merci Ji Aile
Bonnes et douces fêtes
à toutes et tous !
Aimez-vous très fort !
Chacun d’entre nous a une relation unique, et souvent incommunicable, avec la mort. Pour les uns, c’est une réalité vécue au plus près, parfois des plus brutales et dont ils ne peuvent se défaire, Pour d’autres, c’est une abstraction qu’ils n’ont pas eu à côtoyer de près et ils font tout leur possible pour ne pas avoir à y penser et vivent comme si ça n’allait jamais arriver. Pour d’autres, plus rares, c’est une expérience vécue personnellement dans – ou plutôt hors de – leur propre corps et dont ils sont revenus, complètement transformés.
Depuis le début de l’humanité, celle-ci à cherché des réponses à cette fin que l’on peut repousser, ignorer mais qui s’avère inéluctable même si certains continuent cette quête tout aussi ancienne peut-être d’immortalité. On sait bien qu’une certaine élite aujourd’hui pense qu’elle va y accéder grâce aux avancées technologiques, sans conscience de l’enfer que cela représenterait en réalité d’être enfermés pour toujours dans une si étroite enveloppe que le corps humain, même avec tout l'or du monde.
La question cependant qui se pose, c’est que oui la mort est une fin, mais la fin de qui, la fin de quoi ? Est-ce vraiment une fin ou bien un passage, le début d’autre chose ? Où étions-nous avant de naître, où seront nous après ? Et chaque civilisation, société, chaque religion, d’innombrables chercheurs, philosophes, occultistes ou autre, mais aussi chaque individu pour lui-même et en lui-même, a cherché, cherche et cherchera encore et chacune, chacun de proposer ou imposer une ou des réponses qui demeurent de l’ordre de la croyance, de la foi, de l’intuition, mais qui restent à ce jour sans preuve, si ce n’est donc des témoignages de plus en plus nombreux, mais surtout de plus en plus sérieusement étudiés, venus de ceux qui seraient passés de l’ « autre côté ». Et personnellement, je pense que l’étude de ces « phénomènes » est une des avancées les plus intéressantes pour l’humanité aujourd’hui car changer notre regard sur la mort changera notre regard sur la vie et sur nous-mêmes.
Car aussi difficile que soit toutes les épreuves liées à la mort : perdre ceux qui nous sont chers, voir des personnes mourir violemment, avoir à envisager sa propre mort ou bien être obsédée par elle, ce n’est pourtant pas la mort qui est le plus insupportable, mais c’est bien l’impossibilité de vivre véritablement. De trouver un sens autre que la réussite matérielle et la quête de pouvoir à notre existence sur ce plan terrestre.
cathy garcia canalès, janvier 2020
De mon demi-siècle de présence en ce monde (déjà ça pose ce début de phrase, bon je continue), ce que j'ai appris d'un très net déséquilibre bonheur/douleur, capacité/incapacité, dépression/anticyclone, etc. et surtout de ce mécontentement cyclique en rapport aux évènements, à la vie, à moi, aux autres, que rien n'est jamais comme j'espérais que ce soit, que ça fasse si mal, vraiment mal, depuis le début, un enchainement continuel de trucs qui font mal, ce désamour de soi, cette peur des autres, cette colère que la douleur aiguillonne et qui s'emballe comme un cheval fou, cette incapacité à se défendre correctement quand il le faut, ce manège infernal dont on croit ne jamais pouvoir descendre, ce contact avec le réel, l'extérieur, tellement trop sensible, aiguë, douloureux, à chercher sans arrêt un sens, une issue, un sanctuaire même. Bref, de tout ça et plus encore, j'ai appris entre autre à apprécier justement pleinement ce qui est là, à faire un peu mieux le tri entre, non pas ce qui est juste ou injuste, mais ce qui me convient ou pas, au moment présent et là où j'en suis, parce que ce que j'ai appris surtout, c'est que cela peut toujours être pire. De ce pessimisme fondamental, j'ai tiré contre toute attente, une sorte de paix plutôt joyeuse et inconditionnelle. Elle est disponible 24h sur 24, mais c’est à moi d'aller la chercher (j'oublie encore parfois qu'elle est là ;-) ). Elle est en lien aussi avec une capacité d'acceptation totale de ce qui est, ce qui ne veut pas dire cautionner, ce qui ne veut pas dire que je ne râle plus, que je m’énerve jamais, simplement j'ai bien compris la vanité et le ridicule même de vouloir nier ce qui EST, et cette acceptation, inconditionnelle aussi, est une porte. J'ai découvert et ça s’est fait progressivement, comme en spirale (un peu beaucoup aidée quand même par mes recherches, lectures etc. commencées très jeune, cette quête de sens m'ayant occupée pendant au moins ces 40 dernières années et par mes expériences de vie assez intenses), j’ai découvert donc une porte, une ouverture, un passage, ce qu'on voudra comme image, une trouée dans ce réel implacable qui EST et......... c'est ça qui est difficile à transmettre, là y'a plus de limite, c'est l'univers, intérieur, extérieur, où de créature on devient créateur, juste une inversion de lettres, de l'être..... Un souffle, une liberté, qui m'a fait comprendre que l'on pouvait tout nous prendre, même la vie, mais pas cette liberté là (oui je sais, mais essayez de ne pas vous bloquer là-dessus), les mots là sont impuissants à expliquer ça, mais vraiment, puissiez-vous trouver ce passage en vous. Il semblerait qu'il faille aller très bas et dans une solitude abyssale, pour ce qui est de ma propre expérience, et si vous n'avez pas à vivre ça, tant mieux, vraiment tant mieux, mais si vous avez à le vivre, si vous l'avez vécu, si vous le vivez actuellement, il faut savoir qu’au fond des puits, des gouffres intérieurs, il y a ce trésor, cette issue, ce passage. Je ne suis pas la seule à l’avoir trouvé, et heureusement, sinon je m’inquièterais peut être de ma santé mentale :-P. Il ne nous est pas donné comme ça, il faut je crois vouloir profondément le trouver, il faut accepter d’être dépouillé de tous nos artifices, protections, illusions, c’est ce que raconte toutes les voies initiatiques, tous les contes, mais ce n’est pas un conte, c’est vrai, ou disons que dans les contes, se cache un noyau de pure vérité. J’essaie de faire passer ça parfois dans mes textes, mes créations, ma façon de vivre même, il arrive que quelque chose se passe effectivement, un ressenti qu’on me renvoie et je sais que quelque chose est passé, mais en réalité, c’est seul avec soi-même que cela se passe, seul avec cette conscience déployée qui nous fait ressentir à quel point nous ne sommes JAMAIS seuls en réalité, car jamais séparés de ce que les mots peuvent appeler le Tout, mais les mots sont pauvres et les esprits obtus, donc voilà, je ne sais pas, ça m’est venu comme ça ce matin, jour 1 du confinement 2, j’étais en train de mettre du linge sale dans la machine à laver et j’ai suivi cette petite voix là, avec qui je discute souvent, et j’ai écris tout ce qui précède… Non, non, je n’entends pas des voix, c’est la mienne, mais c’est celle qui est déployée, je ne trouve pas de meilleur mot à cette heure. Prenez soin de vous et des personnes qui vous entourent, pensez à l’humanité comme une grande famille malgré tout ce qui peut arriver de sordide, soyez présents à vous-mêmes et puissiez-vous trouver cette paix et l’immensité de cet univers intérieur que rien ni personne ne peut confiner.
cgc, 30 octobre 2020
photo©Cédrick Hoffmann
L'homme du solaire et la femme du lunaire (si ce n'est par tempérament, au moins par l'éducation encore, quoiqu'en en dise, la plus généralement en vigueur). La femme tend vers le solaire (car sa nature profonde est solaire) et cela peut passer par la phase Lilith, la lunaire révoltée et donc pas encore libre puisqu'en réaction, en colère, et l'homme lui devra passer par le lunaire soumis pour devenir un lunaire évolué, à terme cela donne deux androgynes ultra évolués, complets.
Je suis restée longtemps bloquée entre la lunaire hypersensible et la lunaire révoltée et là je tends je crois, j'espère, vers la solaire. L'énergie masculine de la femme solaire, l'Animus, est mise au service de l'expression de ses qualités féminines, elle ose enfin être elle-même, douce et forte à la fois, sans contradiction. La femme solaire est une femme spirituelle branchée sur le cœur rayonnant, les pieds bien ancrés à la Terre où elle prend Source.
Les femmes lunaires révoltées attirent les lunaires soumis qui retrouvent en elles la mère inaccessible et dominante. Soit ils tentent de les dominer et c'est le conflit interminable, soient ils acceptent la transition : vivre leur faiblesse, accepter d'être ce qui n'est pas conforme à l'image de l'homme exigée par la société, rencontrer et accepter jusqu'au bout la part féminine qui est en eux : l'Anima. Le danger alors est de ne plus arriver à sortir de ça, afin de pouvoir passer au lunaire évolué et donc à l'androgyne accompli, car la société est impitoyable avec ces hommes sensibles qui paraissent faibles, fragiles, passifs, et les femmes aussi, surtout si ce sont des femmes lunaires révoltées, bloquées sur leur colère, parce qu'elles les détruisent en les voulant à la fois soumis pour ne pas être soumises, tout en ne supportant pas leur faiblesse. Alors qu'une femme solaire évoluée va accompagner l'homme dans cette traversée jusqu'à ce qu'il puisse renouer paisiblement avec sa force masculine et devenir ainsi un homme vraiment lumineux, en qui s'unissent harmonieusement part masculine et féminine. L'homme spirituel, fort et doux à la fois et donc l'action devient alors extrêmement féconde.
Voilà la voie qui nous est indiquée depuis les débuts de l'humanité, autant pour les individus que pour les sociétés.
cg, vers 2007
Je partage ici un mail que je viens d'envoyer parce que je me dis que ça pourrait être utile actuellement. Pour ma revue, j'ai toujours reçu plus de propositions (de textes rarement de sexe bien que ce soit arrivé aussi) venant d'hommes, ça m'a interrogée, si bien que j'avais faIt un numéro avec que des femmes comme un évènement, alors que ceux avec que des hommes étaient habituels (d'ailleurs des hommes ont tiqué sur le 100 % féminin, mouarf), et puis j'ai noté depuis quelques temps et avec joie que non seulement je reçois plus de propositions de femmes mais aussi et surtout que leur parole semble se libérer, qu'elles écrivent avec leurs ovaires en quelque sorte, on n'était pas beaucoup à le faire (oui, oui je me compte dans le nombre), et là je reçois soudain des textes de plus en plus féministes en colère, alors j'ai toujours beaucoup aimé cette citation de Rebecca West "Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme, tout ce que je sais, c'est qu'on me traite de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson." Elle date de 1913 . Mais je me considère humaine, humaniste et j'ai plus envie de trouver et encourager ce qui nous unit que ce qui nous sépare, alors je copie colle ici le contenu de mon mail et merci à la personne qui m'a donné cette occasion de m'exprimer :
*
"Je suis très très touchée par tout ce qui est de votre vécu, ceci dit j'ai dans l'idée aujourd'hui que nous n'irons nulle part si nous ne sortons pas du clivage, de l'opposition, de la colère aussi légitime soit-elle et elle l'est, tellement même que la violence qu'elle pourrait légitimer serait vraiment énorme, je pense que l'issue à cette guerre, car c'en est une et de plusieurs millénaires, cela ne peut pas être qu'une révolte de femmes qui rajoute de la violence à la violence et qui est épuisante, nous coupe de nos vrais désirs qui sont d'un autre ordre et de notre véritable puissance qui est aussi d'un autre ordre (je parle là sur le plan de l'idée générale, après nous avons chacune hélas à nous défendre quand il le faut et c'est un problème général, un problème de société sur lequel il faut travailler sans relâche). Je suis cependant donc persuadée que cela ne peut passer que par une transformation radicale et intérieure des hommes et que plutôt que donc les agresser en les mettant tous dans le même sac, s'appuyer au contraire (et leur permettre surtout de s'appuyer sur nous) sur tous les hommes conscients, en voie de transformation ou déjà bien avancés sur ce chemin de reconnexion avec leur féminin intérieur.
Tout ça pour dire que d'une part dans la revue, je publie toujours un auteur avec plusieurs textes, mais donc que celui-là que vous m'avez envoyé, je le prendrais plus facilement (pour un Soliflore, la publication en ligne où là c'est un auteur, un texte) s'il était comme il l'est en grande partie de l'ordre du témoignage personnel sans référence à l'histoire de Cantat par exemple dont on a trop parlé à mon goût et pas assez de toutes les histoires dramatiques de femmes inconnues (74 assassinées cette année à ce jour je crois, en France). Je trouve beaucoup plus intéressant qu'une multitude d'histoires personnelles sans généralisation, car c'est cette multitude même qui montre à quel point c'est général (comme ce qui s'est passé pour metoo), fasse soudain prendre conscience de la réalité de ce qui se passe, ce qui s'est passé et se passera encore si les hommes ne changent pas (mais à vrai dire pas que les hommes, ce changement nous concerne en tant qu'humanité, c'est une histoire aussi d'éducation, quand je vois comment des femmes séparées pourtant, élèvent leur fils, je vois bien qu'on n'en a pas fini). Personnellement j'ai parfaitement conscience que pour les plus jeunes des hommes (les autres sont encore dans la répétition du père qui lui même avait répété son père etc et pourquoi auraient ils changé puisque cela leur octroie un pouvoir avantageux, même si beaucoup ont été écrasés, broyés par un pouvoir dont au fond ils ne voulaient pas), C'est très compliqué car les femmes elles-mêmes ne sont pas toutes au clair avec ça, je fais partie de la génération qui a tout voulu, la liberté, des rapports d'égalité, le respect, voire l'admiration même, être aimée, choyée, mais aussi des hommes qui assurent en tout, j'ai appris à accepter les faiblesses des hommes mais ça a pris du temps, mais je connais tant de femmes qui cultivent le fantasme de l'homme fort tout en voulant les dominer. Les hommes sont perdus, certains osent montrer toute leur sensibilité, ce sont ceux là qui morflent le plus, d'autres se réfugient dans le cliché masculin le plus pathétique et le plus dangereux, il me semble qu'il y a un retour inquiétant vers ça en ce moment, mais qui vient aussi du mélange et du choc des cultures, et puis pour être des êtres complets, il nous faut harmoniser nos deux pôles (féminin, masculin) et surtout s'ancrer dans ce qui les transcende (l'androgyne sacré dans d'innombrables cultures anciennes), Sexe a pour origine étymologique "sectionner", bref, je pense que nous n'irons nulle part si nous ne sortons pas des extrêmes, et la femme en colère peut être tout aussi aveugle et injuste que les hommes sûrs et imbus de ce qu'ils pensent être leur droits, notre colère est légitime, mais la dualité ne fait que nous faire basculer encore et encore d'une extrême à l'autre. La génération de ma fille est en train de refuser d'être coincée dans un genre, ils sont en train de tout exploser, et c'est intéressant, mais là encore beaucoup de résistance et de jugement de la part des générations qui précèdent.
C'est un sujet qui me passionne tout ça, car en tant que femme j'en ai vécu beaucoup, et ma colère est toujours là, en arrière-plan, mais elle ne vise plus les hommes en général mais tout un système (où des femmes sont toutes aussi responsables que des hommes en agissant exactement de la même façon qu'eux dès qu'elles ont du pouvoir) et des individus en particulier, mais je sais aussi que ma colère, ma révolte nie ma puissance, je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais pourquoi est-ce qu'on se lie avec des hommes qui nous veulent du mal ou veulent nous posséder, nous dominer, nous objétiser, là est la grande question ? Les femmes doivent accepter d'être seules plutôt que mal accompagnées, et là il y a un combat à livrer qui est sociétal pour parvenir à un équilibre : femmes puissantes et sensibles, sages de par leur connexion naturelle aux cycles du vivant et hommes sensibles, qui n'ont rien à prouver de leur masculin, conscient de tous les bienfaits qu'ils peuvent apporter avec cette force naturelle qui est la leur, dans toute sa diversité... Homme, femme, chacun des deux sachant être seul et aimant pour eux-mêmes, sans attente vis à vis de l'Autre.... Alors la rencontre peut avoir lieu et la magie du lien opère. J'imagine.... car je suis une de ces femmes qui sait être seule plutôt que mal accompagnée"