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CATHY GARCIA-CANALES - Page 1064

  • Fugitive lu par Christian Saint-Paul

     

    Extrait de l'émission Les poètes du 20 mars sur Radio Occitania, où les femmes sont à l'honneur, que vous pouvez écouter en cliquant sur :

    http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

     

    « Fugitive » de Cathy GARCIA (55 pages, 12 €, illustrations de l’auteure) est aussi un livre d’art du fait de la parfaite mise en page de cet éditeur perfectionniste, et de la qualité des illustrations de cette poétesse qui excelle aussi dans l’art plastique. Une artiste totale ! Celle qui fait paraître cette revue que nous aimons citer « Nouveaux-Délits » et qui a déjà publié 17 livres de poésie, atteint avec ce dernier volume une maturité impressionnante. L’écriture s’est resserrée, gagne en densité. La langue impose son rythme, sans pas superflus, car il s’agit de marcher avant tout.

    Je dois marcher. Suivre mon ombre.

     

    Tendue de peaux mortes, elle tangue, la mâchoire rouillée.

    Elle tangue sous le couteau et ses cauchemars sont des drones.

     

    Le guetteur lui parle de vie majuscule.

    Elle entend funérailles, rubis teinté de mort.

     

    Passe un ogre de désir et elle chavire encore, les flancs fracassés.

     

    Comme l’affirmait MACHADO, le chemin se fait en marchant, il faut donc marcher et peu importe d’atteindre une destination, l’essentiel est de ne jamais quitter le chemin, de ne jamais interrompre la marche, sous peine d’anéantissement.

    Je dois marcher.

     

    Voltige de lunes dans les ténèbres tamisées.

    Visions éclatées de l’oracle.

     

    Je vois l’ange tatoué d’éclipses.

    L’âpre déchirement tellurique.

     

    Du ciel baraté s’échappe une tornade.

    Exodes, insurrections, liturgies volcaniques.

    Dilution de soufre à la fonte des orages.

     

    J’avance entre déflagration, vertige,

    Et le souffle rauque des vents solaires.

     

    Si pour échapper à ce qu’ARTAUD nommait « cette sempiternelle anonyme machine appelée société » dont les impitoyables rouages brisent celle qui tente de s’y soustraire, il ne reste que marcher, alors il faut marcher, et dans cet élan, rejoindre enfin l’unité qui nous unit et nous confond dans un absolu qui nous délivre.

    Pluie de cœurs en torches. Moisson brûlante de coquelicots.

     

    Je marche, je cours, je suis la sorcière parfumée d’épices.

    Voyez les déluges rougissant entre mes seins d’ambre.

     

    Je cours et je danse.

     

    La terre est une et nous sommes un.

    Tous de passage, mouvement et empreinte.

    Chair de rocaille dans l’herbe maigre où sieste le serpent.

     

    Mais marcher sans cesse, c’est être « fugitive », comme la vie. Un très beau livre !

     

  • Un jour des textes : Cathy Garcia | À la recherche du mot juste

     

  • Raghu Rai - Bhopal - Inde

    raghu rai_17.jpg

     

    Plus de 40 tonnes d’isocynate de méthyle se sont déversés depuis une usine de production pesticide de Union Carbide sur la ville de Bhopal en Inde, en 1984, tuant plus de 20 000 personnes. C’est la plus grosse catastrophe chimique du monde à ce jour. Après cette tragédie, les crânes ont été étudiés à l’hopital local Hamidia, pour analyser les effets du gaz sur le cerveau. Ce produit a tués les gens qui l’avait inhalé, mais aussi les animaux vivant aux alentours qui ont parfois survécu quelques jours avant de mourir. 25 ans plus tard, des gens se plaignent toujours de problèmes de santé liés à cette catastrophe et peu de choses ont été faites pour y remédier: le gouvernement s’est contenté de commander une étude sur les effets à long terme de ce déversement de gaz.

     

     

     

     

  • Ambrose Bierce

     

    Occident n. Partie du monde qui se trouve à l'ouest (ou à l'est) de l'Orient. Elle est principalement habitée par les Chrétiens, puissante sous-tribu des Hypocrites, dont les principales activités sont le meurtre et l'escroquerie, qu'ils se complaisent à appeler « guerre » et « commerce ». Celles-ci étant également les principales activités de l'Orient.

     

    in Le dictionnaire du Diable

     

     

     

     

  • Esther Kä

    Esther KA.jpg

     

    LAST CALL / BEFORE K-O

     

    Comme une dissolution

    irritation continue

    la peur sans doute

    les relents glacés

    qui serpentent

     

    rentrer les épaules

    se préparer au pire

    à tout ce qui ne se colore pas

     

    des dalles

    des résonances

    froides minérales

    des gaz toxiques inodores

    des langues perfides

    des colliers d’erreurs

    des trous code barre

    des prédateurs

    paniqués

     

    ce qui est vrai

    n’est pas forcément réel

    qui chaos

    contrôle

     

    incompressibles

    incompréhensions

     

    freiner !

    de tout son poids

    puisqu’il faut peser

    l’amour et son contraire

                            à contre-jour                           

     

    plus de mises en scène

    juste des mises en cause

     

    et rater la dernière marche

     

    la seule marche

    possible.

     

    cg in Ombromanie (Encres Vives 2007)

     

     

  • Ambrose Bierce

     

    Expérience n. Lucidité qui nous permet de reconnaître comme une fâcheuse vieille connaissance la folie que nous venons de commettre.

     

    in Le dictionnaire du Diable

     

     

     

  • Esther Kä

    Esther KA 0.jpg

     

    Je me laisse trop facilement emporter par mon imagination romanesque. Pourtant les illusions sont de plus en plus brèves. Très vite, sans que je ne puisse voir ni où, ni comment, ma perception bascule et le doute se faufile. J’éprouve alors un irrésistible besoin d’espace, de respiration, le large… De l’air quoi !

     

    cg, novembre 2000

    in Calepins voyageurs et après ?