Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CATHY GARCIA-CANALES - Page 110

  • Lou Darsan

     

    Sa difficulté  à se définir entretient sa vulnérabilité : femme-qui-quitte, femme-qui-s’attend, femme-qui-rêve, femme-qui-danse-sous-la-montagne, elle ne cesse de se multiplier, de s’étendre, de devenir. Elle ressemble au plateau karstique qu’elle a parcouru, sensible aux infiltrations, creusée, rongée. Toute en porosité.


    in L’arrachée-belle

     

     

     

  • Pascal Perrot

     

    Une main inattendue se tend  — ange, énergie, être sans nom ou vertige de la lumière aux périphéries de l’attente — et des îles imprévisibles percent la peau des nébuleuses

     

    in Une brèche dans la tapisserie des ombres

     

     

     

     

  • Auteur inconnu

    321995538_2146490282405568_1028720512161974273_n.jpg

     

    un craquement
    dans le cœur
    imprévu troublant
    et puis soudain
    bouleversant
    la débâcle !
    la grande fonte des glaces
    entamée
    sans prévenir
    la joie d’entendre
    mon cœur battre à nouveau
    comme un jeune oiseau
    l’exaltation d’un printemps
    d’automne un peu fou
    sous le signe intense
    de la poésie
    je commence à voir des signes
    à croire en la magie
    mais la peur a pris le dessus
    mon cœur tremblant
    mis à nu
    regrette déjà
    son berceau de glace
    l’espoir est un poison
    qu’il craint plus que tout

     

     

    in Des volcans sur la lune

     

     

     

     

     

     

  • André Bucher

     

    Il se rappela que les indiens Caribou possédaient un vocabulaire varié pour décrire la neige. [...] Cinquante-deux mots au total, s'il se souvenait bien. On devrait en posséder autant pour décrire l'amour.

     

    in Déneiger le ciel

     

     

     

  • Agnès Giberne - Le Solstice - 1898

    Agnès Giberne Le Solstice 1898n.jpg

     

    Solstice, afflux d’émotions, compression, chercher la pause, la rive et ce n’est pas encore le moment. Toujours la gorge qui accroche, trop dit, pas assez dit ? La fatigue mêlée d’agitation, ça sent l’auto combustion, bouffées de chaleur qui ne sont pas des bouffées de fièvre, mais comme si le corps chercher à brûler ce qui reste de cette année chaotique, épuisante, parfois enivrante et délicieuse, mais terrifiante aussi. Chutes vertigineuses et forces souterraines qui affluent, l’instinct qui flaire les pistes, s’aiguise à sentir le danger sans paniquer. Solstice et confusion, mais la lumière revient, le soleil perce la chair dure des ténèbres, la croûte froide des peurs qui tétanisent. Syndrome du terrier.


    La période est tellement étrange, douloureuse, que le langage devient codé et la raison erratique. 

     

     

    in Journal du passage,

    in Faits d'hiver, Jacques Flament éd. 2002

     

     

     

     

  • Maggie Vandewalle

    Maggie Vandewalle Watercolors24_n.jpg

     

    Tiens, j’avais oublié l’araignée, je ne sais toujours pas où elle est passée, peut-être dissoute dans l’éther après avoir délivré sa leçon, la leçon de l’araignée, mais je ne suis pas bien sûr de l’avoir vraiment intégrée. Elle est dure la leçon de l’araignée : transformer la peur en amour, ça passe par la tolérance, forcément. La tolérance est le chemin entre la peur et l’amour, de la tolérance naît l’amour, car c’est avant tout à soi-même que l’on accorde le droit de vivre et alors on cesse de vouloir à tout prix défendre, mériter, quémander, voire prendre de force, quelque chose qui nous a déjà été donné, dont nous n’avons que le devoir de jouir, de profiter pleinement, dans l’idée d’en faire profiter, peut-être jusqu’à la septième génération qui suivra, et pas seulement dans le cercle étroit de sa propre famille, sa propre tribu, sa propre nation… Peuple rouge, le regard tourné vers l’intérieur voit ce sang commun à tous les êtres, pas seulement humains mais les animaux aussi, les poissons... Et puis il y a ce peuple vert, au sang transparent ou blanc comme lait, ce peuple vert qui nous fait la décence de ne pas hurler quand nous l’arrachons, l’abattons, le mangeons. Peuple qui s’offre en fleurs, en feuilles, en fruits et en racines. Juste prendre soin de la graine, respecter, remercier aussi peut-être, si c’est possible, si ça ne fait pas trop grimacer l’ego. L’ego qui étouffe un rire, paré de ses plus belles parures : peuple vert, quelle connerie ! L’arrogance, le prix de l’arrogance, c’est le titre d’un journal je crois au sujet de… mais, c’est ça ! Nous payons le prix de l’arrogance, et encore, moi je ne paye pas grand-chose. Je peux me permettre ce luxe d’écrire sur un cahier, bien installée sous la couette (et l’araignée, elle est où ?).

     

    in Journal 2001