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Rechercher : d'ombres

  • Daido Moriyama - 1982

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    ASIAN BROKEN DREAM

     

    vent lumière robe tanguée

    poudre de riz poudre de thé

     

    quelques larmes de parfum

    dans ce pays d’orient mûr

    la vie se joue aux dés

     

    corps de femme laquée

    marionnettes d’ombre dragons de papier

    une main se referme petites épingles

    poudre blanche poudre brune

     

    aube éternelle

    langue de soie coupée

    une encre rouge s’égoutte

    d’une fleur

    cassée

     

     

    cg in Pandemonium 2

     

     

     

  • Jolène Casko

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    TOUJOURS PAPA

     

    A ma table d’ombre

    Je me nourris de vent

    Demeure perdue

    Dans la ville close

    En attente du monde

    Que tu devais m’offrir

    Est-ce toi que je vois

    Dans l’œil mutique des rues ?

    As-tu poussé un cri

    Lors de mes premiers pas ?

    Ma main dans la tienne

    et l’apparence des choses

    sous le ciel irisé

    du matin errant

     

    cg in (c)Ourse bipolaire

     

     

     

     

     

  • Carles Netto Lluis - Papers 3, 2019

    Carles Netto Lluis - Papers 3, 2019.jpg

     

    Il y a dix, vingt, trente ans et la vie passe. Inconsciente. Même nœuds, mêmes impasses. Nos grimaces et nos cris, étranges colifichets empruntés au théâtre d’ombres. Impasse des tourments, des rancœurs à déloger, des caillots de vanité.

     

    Passez-moi la lame qui incise la matière du langage. Sève d’étoiles, draille des signes. Babel fond sous ma langue. J’en fixe simplement l’ombre sur le papier. Infini fugitif. Mes empreintes sur les neiges éternelles de l’inconnaissance.

     

    in Celle qui manque

     

     

  • Susu Laroche

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    THE COLD CORRIDOR

     

    Welcome to the cold corridor !

    Just click on the white entrance door

    We’ll show you tous les mystères, les trésors

    All the secrets du corridor

     

    Quelque chose qui s’apparente à la …

    Chhhhhhut !

    Doucement et sans effort

    Tout le monde s’endort

    C’est si facile

    Entre les bras du corridor

    Welcome, welcome !

     

    Welcome sans remord

    Into the cold corridor

    Laissez vos corps

    A nos communs accords

    Just relax, soyez tranquille

    Vous êtes à bon port…

     

    Welcome à bord

    Du cold corridor !

     

    cg 2001

    in D'ombres

     

     

     

     

  • Appel à souscription : Fugitive


    Vous trouverez ci-joint a paraitre Fugitive.pdf le bon de souscription pour mon livre Fugitive à paraître en mars prochain chez Cardère éditeur, illustrations originales de l'auteur également.

     

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    Merci de faire circuler largement.

     

      

    Appel à souscription également pour À hauteur d'ombre de Marie-Françoise Di Fraja, qui sort également en mars chez Cardère et dans lequel figurent huit de mes photographies.

     

     

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    Merci !


    Lien de l'éditeur : http://www.cardere.fr/



       
       

  • Victor Hugo

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    Victor Hugo - Sketches of castle ruins. Around 1840 00.jpg

     

    Victor Hugo - Sketches of castle ruins. Around 1840 0.jpg

    Croquis des ruines du château, vers 1840

     

     

     

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    Dolmen d'où parle la bouche d'ombre

     

     

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    La pieuvre  Illustration pour “Les travailleurs de la mer”, 1866

     

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    Ma destinée, 1867 à Guernesey

     

     

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    Paysage avec pont

     

     

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    Paysage

     

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    Phare des Casquets

     

     

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    Ecce, 1854

     

     

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    Le Soir, entre 1847 et 1855

     

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    Le Gai Château, 1847

     

     

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    Champignon, 1857

     

     

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  • Nicolas Samori

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    dans le boudoir

     

    sifflement de félidés

    l’oiselle la bouche ouverte

    cherche l’air veut hurler

    mais le sang dégorge en gros bouillons

    dans cet étrange boudoir

    où le temps s’est vicié

     

    l’oiselle

    près du sofa

    satin rouge

    dame en noir

    la longue lame

    aux mains gantées

    tranche le blanc gosier

     

    l’oiselle cherche l’air

    veut hurler

    mais du sang en silence

    ne fait que cracher

    carmin à flot main veloutée

    de la dame en noir

    qui sans trembler

    tranche la jugulaire

    à perpétuité

     

     

    cg 2002

    in D'ombres

     

     

     

     

     

     

  • Emil Cadoo - Flamenco dancers in motion - 1950's

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    EN ROUTE POUR ALMAGRO

     


    Espagne, en route pour Almagro.

    Quel réveil ! Grand ciel bleu faïence et au loin les montagnes découpées, arides. Lumière mauve du matin. Nous roulons vers Madrid, cœur de l'Espagne, destination la Mancha, le fief de Don Quichotte. Paysage sec et pelé. Droit devant, l'horizon se noie dans les vapeurs jaunasses, les atours fumeux de la capitale.

    Les petits villages aux murs blancs étincellent au soleil. Sur une butte en surplomb de l'autoroute, j'aperçois un troupeau de moutons, un berger accroupi à leur côté. Vision d’un autre temps. Que la lumière est belle !

    Le paysage se déroule, plutôt désolé d’avoir si peu d’ombre à offrir, les arbres sont rares, justes quelques buissons rebelles posés sur l’herbe rase et quelques cultures disséminées.
    Nous approchons de Madrid, marchand de piscines sur la droite, la route est cernée d’immeubles, de bureaux racoleurs en tout genre. Grandes villas neuves cachées derrière des enceintes de végétation.

    Bien plus tard, vers midi, nous pénétrons dans une petite ville. Magnifique enfilade de façades blanches avec leurs minuscules balcons aux grilles admirablement forgées, dégoulinants de verdure, plantes grasses, cactées...

    Nous longeons à présent un terrain vague où poussent de grands chardons charnus, une petite maison isolée puis encore les champs, vastes et nus.

    Almagro est à 22 kilomètres. Quelques vignes et des amours d’oliviers, des peupliers scintillants caressés par le vent. Le sud et le bleu limpide de son ciel immense ! J'ai des racines plantées par-là, plus au sud encore, quelques notes de flamenco dans le sang, une pincée de drame et de folie latine.

     

     Cg, Juillet 1998

     

    in Calepins voyageurs


  • CeeJay


     
    Rien ne m’appartient ni l’impossible
     Ni le possible.
     Je suis le chasseur d’ombre.
     Je n’étreins que le néant !

    L’âme nue
     Dans un blues interminable
     Comme la vague sur la grève
     Infiniment jetée.

    Parce que devenu savant
     Je suis devenu sauvage.
     Je sème mon pollen
     Dessus les terres arides.

    Mes racines chimériques
     Sont calcinée.
     La nostalgie seule
     M’empêche de m’en défaire !

    Dans les gammes du silence
     La foudre des paroles
     Les hommes que je croise
     Sont fantômes blessés.

    Nu et fragile comme un sourire
     La peau cousue par les îles traversées
     Rien ne peut m’ébranler ni jours sombres
     Ni blanche et sauvage nuits.

    Leste comme un chat de rue
     Enfant avec des yeux naïfs
     Clochard céleste
     Je suis une forge vorace et affamée.

    Mon âme est fugueuse
     Et quémande les impossibles pardons.
     Mon invocation est de dire le son des couleurs
     Dans le langage des invisibles.

     

     


     

     

     

  • Mon édito pour la revue Nouveaux délits n°71

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    Mais quelle année ! Épuisante, irritante, agressive, pénible, flippante, triste, les moments d’éclaircies furent de courte durée et pourtant des graines ont été semées aussi, parce qu’il est hors de question de céder au marasme. Certes le mot « vœu » semble plus creux que jamais, on sait déjà les pathétiques farces qui se profilent pour l’an 22 et la planète n’a pas fini de secouer ses arrogantes puces. il semble de plus que ce qui s’abat sur les idiot-e-s de base, dont je fais partie, c’est surtout une pandémie de dépressions. Mais parmi les idiot-e-s de base, il y a aussi de nombreux pugnaces et plus le sort s’acharne, plus l‘endurance augmente. Chacun-e individuellement et toutes et tous ensemble, sommes comme dans un grand tamis. Sélection, séparation, choix. Et j’ai l’intuition que 2022 sera plus encore une année de choix qu’on ne pourra esquiver, individuellement et collectivement, choix dont il faudra assumer chaque concrète et très réelle conséquence. Alors il va falloir continuer à semer et protéger les jeunes pousses, obstinément, s’ancrer à la terre — poussière ou gadoue, qu’importe — mais s’y tenir debout, le pied ferme. Et ce sont nos illusions qui serviront d’humus aux nouvelles graines, le prix à payer pour concrétiser nos aspirations les plus authentiques, les seules qui ont une chance de nous mener quelque part de viable et ça ne se fera pas sans prendre conscience, chacun-e et collectivement, de cette vieille part d’ombre qui est la nôtre. La poésie est une graine aussi, et la force qui la fait germer, tout à la fois graines, humus, eau, air, soleil, lune et la fleur qui s’ouvre, le fruit qui tombe mûr exactement où et quand il le faut. Un totum qui défie l’espace-temps. Aussi quelle joie pour moi que ce nouveau jardin que vous allez découvrir ! Et pour cette année qui commence, peu importe le vœu, ce qui compte c’est le souffle qui disperse les graines alors soufflons bien, soufflons juste, ne nous laissons pas essouffler, dansons la danse du tamis et laissons partir tout ce qui doit partir. Et pour 2022, ne souhaitons rien, faisons-le !
    CGC
     
     
     
    Le véritable ennemi, c'est l'esprit réduit à l'état de gramophone, et cela reste vrai que l'on soit d'accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment.
    Georges Orwell
     
     
     
  • Atelier Collage & écriture du 30 mai

     

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    V.

     

     

    Autorité_ multiple _yeux_ voir_ différence

     

     

     

    *

    Des visages inquiets aujourd’hui nous regardent. En effet nous allons voir la maîtresse des lieux, nue, méprisante, menaçante. Sous son autorité des personnes dans leurs différences s’interrogent ? Il y a de la souffrance dans leurs yeux, Mais plus tard, après la punition, la maîtresse effacera la peur d’un baiser mouillé. 

     

    J.

     

    *

     

    Libertine et nue, observée par des milliers d’yeux aux multiples visages. Ils veulent me voir, me jauger. J’assume, ose la différence. Explosion de découvertes. Maîtresse femme, je savoure déjà mon pouvoir et l’autorité dont je vais abuser. Je les ferai tous plier, surtout les hommes, les beaux !

     

    O.

     

    *

    Les yeux fermés sur la beauté des multiples, quelle autorité pourrait juger des différences ?

    À voir

     

    V.

     

     

    *

    Humain voyeur, tu te regardes dans le miroir de tes multiples alter ego. Désir, rage, plaisir, douleur, possession, dépossession : de tout temps tu décrètes avec autorité ce qui est beau, ce qui ne l’est pas, ce qui a droit de vie, droit de mort ; tu pointes le faible, désignes le fort et orchestrant cette explosion de différences, tu demeures aveugle à ce qui ne fait qu’un seul et unique corps : celui de l’humanité. Corps si fragile, si abimé, si exploité, alors regarde, mais surtout essaie de voir ! Ouvre grand plus que tes yeux, ton cœur et ton esprit !

     

    C.

     

     

     

    Odile Collage du 30 mai 2022.jpg

    O.

     

    Échec_ rencontre_ rouge_ provenance_ cœur

     

     

     

    *

    Regards orientés vers un même horizon dans la contemplation d’un ailleurs invisible, point de rencontre et de mire où les cœurs affranchis se découvrent. Nul échec possible : la petite table du fond avec sa nappe aux carreaux rouges, comme un aimant rassemble les êtres en provenance de tous les exils.

     

    V.

     

     

    *

    Ici, aujourd’hui, je vois des personnages de diversités et de cœurs,  les visages sont aimants, ils favorisent les rencontres.

    Il n’y aura pas d’échec, il n’y aura pas de couleur rouge.

    Là, commence l’ailleurs, pour favoriser l’humanité des sourires en provenance des pays de la joie.

     

    J.

     

     

    *

    Avec la rencontre, commence l’ailleurs mais si tu omets la provenance véritable de tout un et chacun, la rencontre sera un échec. Ne jamais oublier que nous venons toutes et tous d’un seul et même pays : celui rouge et battant du cœur.

     

    C.

     

    *

     

    Rouge sang comme une partie d’échecs qui aurait mal tourné. Salamalecs, prières et charabias des peuples de toutes provenances. Peu importe ! Ici commence l’ailleurs dans les profondeurs du cœur. Il faut continuer le chemin, aller à la rencontre de l’autre, de tous les autres. La petite table du fond, ça vous va ?

     

    O.

     

     

     

    Josiane Collage mai 2022.jpg

    J.

     

    Tumulte _bagarre_ enfance _consommation_ classe

     

     

    *

     

    Quels possibles pour quelles rencontres au sortir de l’enfance et des bagarres de rue ? Le tumulte assourdissant de la consommation est-il une question de classe ?

     

    V.

     

    *

    Les années 1970, après l’enfance... Tout est ouvert, lumineux, insouciance, liberté et consommation … Pourtant ces facilités de papiers viennent créer le tumulte, bagarres, différences de classes, richesses à crédit … L’opulence génère la gabegie et de bien grandes désillusions, que fera-t-on de l’avenir ? 

    J.

     

     

    *

    Quel tumulte ! Je marche sur l’avenue assaillie par les tags et les messages publicitaires divers qui tapissent sans vergogne les murs de la ville. Ce monde de consommation m’ulcère à en imposer toujours plus ! L’époque est à la bagarre. Il faudrait éradiquer le mal, comme le prônait l’homme à la cape de mon enfance, celui dont je lisais les aventures en classe, le plus souvent en cachette. Les images m’agressent, pourtant l’air est doux, propice à la promenade. Est-ce que j’ai mis mon chapeau ?

     

    O.

     

    *

    L’enfance est cotée en bourse, a-ton appris ce matin et aussitôt ce fut la bagarre à Wall Street. Du jamais vu ! Un tumulte de tous les diables, ou plutôt de tous les vampires ! Les banquiers se ruent dans toutes les écoles du monde et chaque classe partout espère attirer des actionnaires. Les moindres gribouillis sur les murs, la moindre boulette de papier mâché font leur entrée sur le marché de l’art, les élèves ne veulent plus rentrer chez eux. Ils préfèrent rester sur place, les grandes marques se les disputent. L’enfance à prix d’or ! les parents ne reverront jamais leurs enfants, ils n’ont pas le droit de retirer du marché ces nouveaux produits si convoités de consommation.

    C.

     

     

     

    Les chasseuses.jpg

    C.

     

    Cible_ envie_ tableau_ le toucher_ fenêtre

     

     

    *

    Fenêtre sur corps, tableau de sensualité, exaltation du toucher sublimé… où pourrait se glisser l’envie… Au détour de quel colimaçon ? Au nombril de quelle cible ? Au cœur de quelle chair, encore ?

     

    V.

     

     

    *

    La femme, bijou dans sa nudité, ajuste son regard dans la cible, elle n’est pas effrayée, ni angoissée Non !! elle souhaite rentrer dans le tableau de la fenêtre, pour toucher à l’envie le spectacle de la rue. Se mêler aux passants, sentir l’air doux de la vie.

    J.

     

     

    *

    Envie d’envie. Un prince viendrait-il par la fenêtre ? Du fond des bois, accompagné par des biches et des cerfs ? Je ferme les yeux dans ce salon douillet où je croise et recroise les jambes sous les tableaux de mes ancêtres, agacée par mes attentes de luxure : douceur, toucher, volupté…Ne plus me restreindre ; oser faire du désir ma cible !

     

    O.

     

    *

    C’est cette appétence du toucher, cette envie de posséder. Les femmes ont changé, elles ont renoué avec la chasse originelle. Prédatrices, elles guettent aux fenêtres, jettent des sorts, tissent des toiles, aiguisent leurs armes de séduction. Leur proie, leur cible, c’est l’homme qui une fois capturé est aussitôt mis au foyer. Elles sont sauvages, redoutables, femmes de pouvoir antique, elles sont alliées aux bêtes les plus indomptables et partagent avec elles tous les territoires reconquis. Les hommes vivent dans la peur, ils se terrent, se cachent mais elles finissent toujours par les retrouver. Leur flair s’est tellement perfectionné au fil des siècles et des siècles de lessive, elles connaissent le moindre effluve de linge sale mâle. C’est l’avènement d’une nouvelle civilisation : celle des Chasseuses et leur tableau cynégétique est impressionnant.

    C.

     

     

     

    P.

    (n'a pas souhaité la mise en ligne de son collage & textes,

    sont publiés ci-dessous les textes que son collage a inspiré aux autres participantes)

     

    Solitude _ Froideur_ Ombre_ Émotion_ Théâtre

     

     

    *

     

    Jaillie de l’ombre une main s’avance avec froideur sur la solitude des vivants, plongeant dans le théâtre des désirs de façade, décevantes émotions scénarisées.

     

    V.

     

     

    *

    Le théâtre de la vie est endimanché. Pourtant aujourd’hui dans la solitude des ombres, toutes ces personnes mangent, dégustent, vivent dans une froideur immense. Elles sont rigides même en mouvement. Soudain j’ai une grande tristesse en provenance de toutes ces marionnettes sans émotion. 

    J.

     

     

    *

    Jeux d’ombres et de lumières. Enfouir nos émotions tout au fond de nos poches puisque nous ne sommes que les proies d’une gigantesque pièce de théâtre dont quelques magiciens obscurs tirent les ficelles. Indifférence et froideur instaurées. Pauvres marionnettes empêtrées dans leur solitude ! Trois p’tits tours et puis s’en vont.

     

    O.

     

     

    *

    Dans le petit théâtre d’ombres, les marionnettes ont coupé leurs ficelles. Rébellion ! Fini de se laisser manger, dévorer des yeux par de gras spectateurs, les marionnettes ont décidé de jouer leur propre musique, de venir hanter toutes celles et ceux qui se sont gavés si longtemps de leurs malheurs. Pauvres marionnettes dans la froideur de leur solitude, combien d’années déjà que le théâtre a fermé ? Mais les voilà libres et elles aussi veulent maintenant jouer sur la corde des émotions ! Attendez-vous à les voir entrer chez vous à la faveur de l’obscurité. Elles se mettront à vos tables, dormiront dans vos lits, aimeront vos femmes et vos maris, préparez-vous, les marionnettes du petit théâtre d’ombres sont enfin libres !

     

    C.

     

     

    PROCHAIN ATELIER LE 22 JUIN, IL EST COMPLET

     

  • Zdzislaw Beksinski

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    1976

     

     

     

     

    Zdzisław Beksiński est né le 24 février 1929 à Sanok, Pologne, était un peintre, photographe, dessinateur et sculpteur polonais illustre, de tendance surréaliste et fantastique. En 1977, il a quitté Sanok et s'est installé à Varsovie. Mais avant de déménager il a brûlé plusieurs de ses tableaux dans l'arrière-cour de sa maison, hélas sans en garder de traces photographiées. Il estimait que certains de ces travaux étaient "trop personnels", pendant que d'autres étaient, selon lui, maladroits. Perfectionniste, il était capable de sacrifier plusieurs journées de travail et d'abandonner un tableau presque achevé (pour en peindre dessus un tout autre) s'il ne le trouvait pas satisfaisant. Les années 1980 ont représenté une période transitoire dans l’art de Beksinski, qui a débouché à partir de 1990 environ sur une peinture moins colorée, réalisée sur fond plat, délaissant au bénéfice d’un style plus dépouillé, les effets d’ombres et de lumières. Au terme des années 1990, il devait découvrir un nouveau champ d’exploration : les techniques conjuguées de la photocopie et de l’informatique. Tout en continuant donc la peinture et le dessin auquel il était revenu entre-temps, il réalisa à ce moment de nombreuses « gravures » et photomontages sur ordinateur. D’après les explications de l’artiste, ses toiles et ses dessins procédaient de deux tendances qu’il définissait respectivement comme « baroque » et « gothique » ; la première ancrée aux représentations des sujets et à l’atmosphère était corrélée à sa période fantastique, la seconde hantée par une quête de la pure forme a précédé sa mort. Cette même période, sur le plan personnel, lui fut infiniment éprouvante. Son épouse, Zofia, dont il était très épris décéda dans des circonstances cruelles ; un an plus tard, à la veille de Noël 1999, son fils Tomasz – présentateur à la radio – signait sa vie d’un suicide. Homme charmant, spirituel, toujours souriant, son esprit était vif, et remarquable son intelligence. Passer en sa compagnie plusieurs heures à bavarder, de choses sérieuses ou futiles, était une grande joie pour le visiteur. Jamais Beksinski ne quitta la Pologne, jamais il ne prit l’avion, et jamais il n’assista aux vernissages de ses expositions ; il vivait cloîtré chez lui, là où il se sentait le plus à l’aise. Après avoir reçu 17 coups de couteau, Beksinski était retrouvé mort, le 21 février 2005, dans son appartement de Varsovie. Le fils de son factotum, Robert Kupiec, un adolescent, fut arrêté peu après. Il passera aux aveux et sera condamné à vingt-cinq années d’emprisonnement ; son complice Lukasz Kupiec à cinq. Le mobile du crime était crapuleux : selon les dires de l’assassin, Beksinski lui aurait refusé un prêt.

     

     

     

     

  • Pistes noires de Jean-Baptiste Pedini

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     Ed. Henry, octobre 2014.

    30 pages, 8 €

     

     

    « Quelqu’un secoue des ombres à la fenêtre », ainsi débute ce petit recueil au format si sympathique de la collection La main aux poètes chez les Ed. Henry. Un livre qui bien au chaud sous sa couverture noir glacé, ornée d’une encre d’Isabelle Clément, tient dans la main, se glisse aisément dans la poche…

    « Quelqu’un secoue des ombres à la fenêtre »… Pistes noires nous place dans la position de celui qui passerait sous cette fenêtre et la poussière d’ombres nous fait frissonner. « La ville respire fort », on l’entend parce que le silence qui enserre ce recueil de toute part est celui de l’hiver, l’hiver qui approche, l’hiver qui encercle, l’hiver qui saisit et nous transit, nous dépouille, nous isole et nous désole aussi parfois. On sait qu’il arrive quand on sent « Un air rude et compact. Derrière on devine une lame qui se démène pour passer au travers, pour desceller  les souches noires de la nuit. »

    L’hiver, les ombres, la nuit, l’hiver est une longue nuit. « On dépèce le silence. On en garde un peu de fourrure. L’hiver avance sans relâche ». Quelle belle image que celui de cette bête de silence. Même le silence est dépouillé. « La main sur la poignée, on attend que ça passe. Que le soleil au matin vienne crocheter la serrure ». JB Pedini a la poésie qui coule de source, les phrases font mouche sans ostentation, c’est juste évident mais il fallait y penser, il fallait en être saisi et JB Pedini se laisse volontiers attraper. Hiver et poésie ont en commun cette capacité à nous étreindre, parfois même trop fort.

    L’hiver et la neige semblent aller de pair, comme poésie et silence, le souffle en suspension puis « La neige a fini par fondre. Il n’en reste qu’un amas dense. Les chats s’y font les griffes. On les regarde s’acharner sur les monticules noirs qui ont poussé un peu partout. Quelques éclats sautent  dans les airs et vont se planter dans la nuit. Aucun de nous ne les retrouvera. Même l’aube a ses limites. »

    En cette saison qui pousse à la solitude, chacun s’accorde cependant pour attiser le feu du jour. C’est beau mais ça nous cisaille aussi et les ailes gelées des oiseaux laissent des entailles dans le ciel.

    Pistes noires, un morceau d’hiver à glisser dans sa poche, pour le plaisir de frissonner un peu.

     

    Cathy Garcia

     

     

    JB Pedini.pngJean-Baptiste Pedini, né à Rodez en 1984. Vit et travaille en région toulousaine. Publication dans de nombreuses revues dont Décharge, Voix d’Encre, Arpa,… Des parutions également chez Encre Vives, Clapàs et -36° édition. Un second recueil publié en 2012, prendre part à la nuit, dans la collection Polder coédité par Gros Textes et Décharge.

     

     

  • Le ciel déposé là, Jean Baptiste Pedini

     

    Édition L’Arrière-Pays, juin 2016

     

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    54 pages, 9 €.

     

     

     

    Jean-Baptiste Pedini écrit comme un peintre, à petite touches, de bleu, de noir, d’aube et de lumière, avec des cristaux de sel et des étoiles qui traversent la nuit « à toute allure, suspendues à la tyrolienne du ciel », le ciel déposé là non sans quelques éraflures, angoisses, diffuses toujours, mais d’autant plus tenaces.

     

    « Les mots comme des entailles sur les nuages. On les dit à voix basse. On y tient. Le matin sort les griffes. »

     

    On retrouve ici la mer, dont le ressac donne le rythme, vide, plein, vide, plein. Dans l’écriture de Jean-Baptiste Pedini, il y a comme des trous sous la trame où quelque chose est tapi, quelque chose attend et cette sensation contraste avec la douceur apparente du peintre à petites touches. Le calme semble toujours sur le point d’accoucher.

     

    Il y a la musique des mots, enfilés les uns après les autres, les uns aux autres, des perles sur un collier aux reflets changeants, toutes aussi précieuses les unes que les autres et pas une de trop. C’est beau, comme des bulles qui « vont dans le ciel, reliées en un chapelet d’ombres ». Tellement beau qu’on se laisse bercer et que le sens qui demeure toujours un peu comme caché, voilé, nous importe moins que cette berceuse qui va chercher nos douleurs, nos malaises, tout ce qu’on ne sait pas trop dire alors on ne le dit pas, et la musique nous berce sans pour autant effacer totalement l’inquiétude.

     

    Il y a de la solitude dans l’écriture de Jean-Baptiste Pedini, une distance qui permet au regard de voir, de sentir, un pas de côté qui parle aussi à notre propre solitude, celle inhérente à la condition humaine, seule et reliée, comme ces perles sur le fil du collier. Le fil, l’âme qui respire sous l’eau du poème.

     

    Dans Le ciel déposé là, Jean-Baptiste prend la lumière au bout de ses pinceaux, « une lumière monocouche qui en recouvre tous les recoins » ou qui « entre goutte à goutte pour surprendre l’enfance » et l’ombre jaillit alors aussi de toute part car « la lumière est friable, l’obscurité la réconforte ».

     

    Un antidote au quotidien, cette lumière ocre que l’on prélève tel un sérum.

     

    Pour échapper à l’ennui peut-être, chaque instant est comme sacralisé, happé dans une transcendance alors que rien pourtant ne demeure figé, car il faut « vider le jour cul-sec. En sentir les dépôts tandis que la mort presse ».

     

    Cathy Garcia

     

     

    201607201223-full.jpgJean-Baptiste Pedini est né en 1984 à Rodez. Vit et travaille en région toulousaine. Publications dans de nombreuses revues dont Décharge, Voix d'encre, Arpa, N4728. Des livrets publiés chez Encres Vives, Clapàs, – 36° édition et La Porte. Bibliographie : Prendre part à la nuit (Polder, 2012), Passant l'été (Cheyne éditeur, Prix de la vocation, 2012), Pistes noires (éditions Henry, 2014), Plein phare, Éditions La Porte, 2015.

     

     

     

     

  • COMMENT SE PROCURER MES LIVRES

     

     

     

    Tous les livres "à tire d'ailes" sont intégralement fabriqués et imprimés par mes soins sur du papier 100% recyclé haut de gamme. Tous les tirages sont numérotés et signés.

     

    Port (France) : 3 (sauf Purgatoire et La chèvre : 2 )

    Règlement : chèque ou virement

    à commander par mail à : mc.gc@orange.fr

     

     

    COUV T3.jpgCALEPINS VOYAGEURS ET APRÈS ? Tome 3, à tire d'ailes, 2023, photomontages de l'auteur en couv, 52 pages agrafées, 12 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2023/08/30/avis-de-parution-les-tomes-2-3-de-mes-calepins-voyageurs-et-6458914.html

     

     

    COUV T2.jpgCALEPINS VOYAGEURS ET APRÈS ? Tome 2, à tire d'ailes, 2023, dessins originaux de François Pouch & photomontages de l'auteur en couv, 52 pages agrafées, 12 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2023/08/30/avis-de-parution-les-tomes-2-3-de-mes-calepins-voyageurs-et-6458914.html

     

     

    COUV.jpgJE L'AIME NATURE, à tire d'ailes, 2023, illustration d'Anouk Rugueu en couverture, 36 pages agrafées, 10 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2023/06/21/avis-de-parution-je-l-aime-nature-6448651.html

     

     

     

    COUV Recto small.jpgLE LIVRE DES SENSATIONS, à tire d'ailes, 2023, illustration de l'auteur en couverture, 52 pages agrafées, 12 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2023/02/03/avis-de-parution-le-livre-des-sensations-6426271.html

     

     

     

    COUV TOME 1 SMALL.jpgCALEPINS VOYAGEURS ET APRÈS ? Tome 1, à tire d'ailes, 2022, dessins originaux de François Pouch & photomontages de l'auteur en couv, 52 pages agrafées, 15 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2022/07/20/avis-de-parution-immediate-calepins-voyageurs-et-apres-tome-6392985.html

     

     

     

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    LE BAUME, LE PIRE  & LA QUINTESSENCE, à tire d'ailes, 2022, encre de l'auteur en couv., 52 pages agrafées, 12 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2022/04/24/avis-de-parution-le-baume-le-pire-et-la-quintessence-6378323.html

     

     

     

    COUV.jpgPETIT LIVRE DES ILLUMINATIONS SIMPLES, à tire d'ailes, 2021, 44 pages agrafées, format A6 à l'italienne, 8 € http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2021/12/02/avis-deparution-petit-livre-des-illuminations-simples-6352797.html

     

     

    COUV small.jpgHISTOIRES D'AMOUR, HISTOIRE D'AIMER, à tire d'ailes, 2021, collages de l'auteur, 44 pages agrafées, 12 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2021/08/24/avis-de-parution-au-1er-septembre-histoires-d-amour-histoire-6333720.html

     

     

     

    couv scan small.jpgMON COLLIER DE SEL, à tire d'ailes, 2020, illustrations originales n&b de l'auteur, 36 pages agrafées, 12 € http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2020/11/02/deuxieme-avis-de-parution-mon-collier-de-sel-6274205.html

     

     

     

    COUV.jpgÀ LA LOUPE, TOUT EST RITUEL, à tire d'ailes, 2020, illust. originales n&b de l'auteur, 52 pages agrafées, 12 € http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2020/05/25/vient-de-paraitre-a-la-loupe-tout-est-rituel-6241210.html

     

     

     

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    PANDÉMONIUM II, à tire d'ailes, 2019, illust. originales n&b de Joaquim Hock, 48 pages agrafées, 12 € http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2019/08/30/avis-de-double-parution-pandemonium-ii-et-toboggan-de-velour-6172851.html

     

     

     

    COUV.jpgTOBOGGAN DE VELOURS à tire d'ailes, 2019, collages en couleur de l'auteur, format vertical 10,5  x 20,5 cm, 32 pages agrafées,10 €

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2019/08/30/avis-de-double-parution-pandemonium-ii-et-toboggan-de-velour-6172851.html

     

     

    001.jpgCELLE QUI MANQUE, à tire d'ailes, 2019 (réédition), photo en couv. de l'auteur, 48 pages agrafées, 12 €

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2019/05/09/celle-qui-manque-de-nouveau-disponible-6149715.html

     

     

     

     SURSIS COUV tirage de tête small.jpgSURSIS, à tire d'ailes 2017, neuf collages papier originaux, 28 pages agrafées, tirage limité et numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 10 € (tirage de tête en couleurs : épuisé)

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2017/10/10/avis-de-parution-sursis-micro-fictions-poetiques-et-collages-5987844.html

      

      

    D'OMBRES COUV small.jpgD'OMBRES, à tire d'ailes, 2017, illustrations originales n&b de l'auteur, 48 pages agrafées, tirage limité et numéroté, 10 € 

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2017/03/08/vient-de-paraitre-d-ombres-5919155.html

     

     

    couv small.jpgPURGATOIRE  QUOTIDIEN, à tire d'ailes, 2014, (réédition du Mi(ni)crobe 32 publié par la revue belge Microbe, 2012), illustration de l'auteur en couv., 24 pages agrafées, 5 €

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2014/12/09/purgatoire-du-quotidien-5506817.html

     

     

    IMG_0001.jpgMYSTICA PERDITA, à tire d'ailes, 2009, illustrations originales n&b de Jean-Louis Millet, postface de Werner Lambersy, 40 page