Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : il pleuvait des oiseaux

  • Oscar Bluemner

     

     

    Oscar Bluemner.jpg

     

    Ma maison est de traviole ? Tant mieux, les oiseaux en rigolent.

    Ça, c’est le pied de nez rouge, qui tache si on insiste. La caracole du clown.

     

    On esquive le mal comme on peut.

     

    cg in Celle qui manque (Asphodèle, 2011)

     

     

     

     

  • Denis Sarazhin

    Denis Sarazhin 7.jpg

     

    Alors, on se colle entre deux chaises au soleil. Les oreilles d’abord. On écoute. Les oiseaux, les bruissements, les craquements, le carillon. On regarde les dernières tomates, un cactus qui fleurit, les kakis bons à manger, le ginkgo tout d’or vêtu, les fleurs oranges et les rouges du géranium. On regarde le chaton qui explore les pots, les recoins, les récipients à cailloux.

    Le corps est comme battu, douloureux, engourdi. Le soleil est bon, le soleil est baume.

     

    cg in A la loupe

     

     

     

     

  • Lionel Mazari

     

    Nous rentrerons trop tard ;
    la mer sera fermée.
    Nous sécherons peut-être 
    et mêlerons notre poussière 
    au sable des sirènes 
    surprises par la nuit.

    Des pas d'oiseaux écorcheront 
    la fine peau de ciel 
    qui nous protège des saisons. 

     

    in L'impossible séjour

     

     

     

  • Graszka Paulska - Blue bird

    Graszka Paulska - Blue bird.jpg

     

    Nous sommes les pâles fantômes aux faces écrans écrasées. Nous sommes les fumées hésitantes, les eaux lasses des cuvettes. Nous sommes les oiseaux mal cicatrisés des plafonds embrumés. Nous sommes des laveurs de barreaux, des rond-points barrés, des quésaco, des quais déserts, des trains murés.

     

    cg in Qué wonderful monde ! Nouveaux Délits, coll. Délits vrais n°1, 2011

     

     

  • Efi Kokkinaki

    Efi Kokkinaki d761.jpg

    Les sons : oiseaux, insectes, toujours un bruit de fond humain quelque part, une machine quelconque et la connexion avec des sensations qui semblent remonter de l’enfance, une sorte de solitude immémoriale, métaphysique, pour laquelle la nature forme un écrin familier, protecteur. Un cercle d’arbres qui frémissent et chuchotent des secrets éternels, apaisants. Mon alliance avec la nature ne doit pas dater de cette vie.

     

    cg in Le livre des sensations

     

     

     

  • Elfi Cella

    Elfi Cella 0.jpg

     

    PURGATOIRE VERT

    Potentille, euphorbe, véronique, violettes,
    vesces, pissenlits, coucous, pâquerettes.
    Les bourgeons enflés, les fourmis luisantes,
    les chenilles luminescentes. Les limaces
    futures ennemies qui mangeront mes jeunes semis
    et au ciel les oiseaux, la grande volière sauvage.
    Joie des enfants avec qui partager mille découvertes
    et la sérénité du chat quand il mâche du chiendent.
    Non, jamais je ne me lasse du retour du printemps.

     

    in Purgatoire du quotidien

     

     

  • Blanche

     

     

    On voit de drôles d’oiseaux échoués sur nos plages
    De drôles d’oiseaux !
    Ils ont de l’écume plein les plumes
    Ils ne bougent plus
    Du sel plein les yeux qui ne s’ouvrent plus
    …Au moins ils ne souffrent plus

    Leur ramage se rapporte à leur plumage
    On voit de drôles d’oiseaux
    Qui arrivent par vagues
    Corps mourants qui dansent
    Bal atroce
    Ils viennent chanter sans voix
    Nous parler d’espoir et d’errance
    De leur avenir pris dans des ronces
    Ils viennent perdre nos regards dans l’vague
    Et Bam ! En réponse
    On ferme nos ports
    Nos cœurs, nos portes
    Ils s’enfoncent

    Je revois ce petit rouge gorge
    Allongé sur le sable
    De loin on dirait la ruine d’un monde qui fait l’mort
    Oui mais de près c’est un enfant
    Qui dort qui dort
    Petit prophète deplumé
    Craché par la tempête
    Minuscule poète
    Petit rêve depouillé

    On voit de drôles d’oiseaux échoués sur nos plages
    Avant sur la rive
    on trouvait des bouteilles et on lisait les messages
    Mais les prières roulées dans des flacons de chair
    On préfère les laisser couler
    On laisse les chagrins se noyer
    En pleine mer
    Y’a tant de sos qui s’perdent
    En pleine merde
    D’oiseaux messagers qui viennent se crasher sur nos ombres
    Et on oublie qu’dans c’monde
    On est tous mi-grands mi-p’tits
    Mi-grands mi-p’tits

    Nous, On voudrait se reposer de nos soucis
    Le plus loin possible des bains d’sang
    Et ça s’comprend
    Ici on d’vient barges alors comment devenir berges ?
    On peut pas voir large
    On peut que gamberger, se murger
    Et puis, Bâtir des murs qui dissimulent mal le murmure de l’animal
    Pour oublier que dans c’monde
    On est tous mi grands mi p’tits
    Mi grands mi p’tits

    En restant mutique on s’mutile
    En même temps que dire ?
    J’me sens si impuissante c’est épuisant
    Comment être utile ?
    Ni mystique ni politique
    Mon seul pouvoir est poétique
    Et ce soir très hypothétique
    Peut être que mon premier devoir
    C’est juste de voir
    Et de dire ce qu’en penserait
    La petite fille que j’ai été :
    Y’a des hommes à la mer
    Des enfants en bas âge à bâbord
    Et des mères dont les larmes débordent des canots de sauv’tage
    Alors pour rester debout demain, humains
    Faudra jeter des bouées
    Et tendre des mains
    Des mains !

    Le cœur en miettes sur la main
    C’est la que les oiseaux viennent se mourir
    La voix tremble, s’étrangle et demande
    Sans plier
    Quitte à supplier
    « Ouvrez les ports
    Laissez nous dev’nir terres d’asile
    Je me doute bien qu’ c’est compliqué
    Mais on peut plus vivre comme des îles…
    L’humanité est en péril
    Si elle laisse ne serait-ce qu’un d’ces Hommes périr sans pleurer
    Quand des corps coulent à pic
    C’est l’urgence on agit
    Toi tu prends l’temps d’reflechir
    Mais leurs poumons qui s’ remplissent sont le sablier
    Leurs poumons sont le sablier !
    bordel ce gosse ça pourrait être ton fils
    T’as toujours pas pigé ?!
    Tu oublies qu’ dans c’monde
    On est tous mi grands mi p’tits
    Mi grands mi p’tits
    …Raisonnement elliptique

    Je vois de drôles d’oiseaux échoués
    Sur mes pages
    J’voudrais leur donner des noms
    Des noms d’Hommes
    Mais ils restent anonymes
    Sans figure et sans âge
    Masse informe qui dérive
    Comme une tache de pétrole, de chloroform’ et d’bile

    J’ai le cœur mazouté
    On compte les morts !
    Humanité j’écris ton nom
    Mais je sais pas où t’es…
    Alors les yeux salés
    Mi ouverts, mi clos
    Je rêve
    Je vois de drôles d’oiseaux
    Je vois de drôles d’oiseaux qui voguent
    Et guident des bateaux qui volent
    De drôles d’oiseaux qui voguent et guident des bateaux qui volent…
    Je rêve et je me souviens
    Que dans cette vie
    on est tous
    Si p’tits et si grands
    Si p’tits mais si grands…
    Ensemble

     

     

     

  • Yuri Pervushin

    Yuri Pervushin_500.jpg

     

    Mais ce qui est charmant chez moi, c’est aussi de l’immaturité et quand je joue à la mature, je deviens dure alors mieux vaut, effectivement, m’aimer comme je suis, un peu comme on aime les oiseaux, juste pour le plaisir de les voir vivre en liberté, offrant le spectacle d’eux-mêmes sans se soucier de savoir s’ils font bien ou pas. On peut me parler, me regarder, me toucher même contrairement aux oiseaux, mais on ne peut m’enfermer, me nourrir de graines chaque jour identiques, me dicter les moments où il faut dormir, les moments où il faut chanter, car alors je perds mes couleurs, ma voix… Ne restent plus que mes serres et un bec clos et acéré. Je me laisse mourir ou je tue mon geôlier. Symboliquement bien entendu, car je souffre terriblement de blesser les êtres qui m’ont donné leur amour. Je cherche à les protéger de ma tristesse mortelle, je me force même parfois à leur donner l’illusion que je chante encore et que ma foi, les graines de ne sont pas si mauvaises même si je rêve de manger des fleurs…

     

    cg in Journal 2001

     

     

  • Aristophane

    À l’origine était le Vide, et la Nuit, et le noir Erèbe, et le large Tartare ; la Terre, l’air ni le ciel n’existaient pas encore. Mais dans les profondeurs infinies de l’Erèbe, la nuit aux ailes noires enfanta un œuf sans germe, d’où sortit, à la saison fixée, Eros le désirable, le dos resplendissant de deux ailes d’or, pareil aux tourbillons rapides comme le vent. S’étant uni de nuit au vide ailé, dans le large Tartare, il façonna notre race (à nous les oiseaux) et la fit surgir la première à la lumière. Celle des Immortels n’existait pas avant qu’Eros n’eût opéré l’union de toutes choses : du mélange progressif des éléments entre eux sortirent le Ciel, l’Océan, la Terre, et la race impérissable des dieux bienheureux. 

     

    in Les Oiseaux

     

     

  • Magdalena Wasiczek - Summer in rain

     

    Magdalena Wasiczek - Summer in Rain.jpg

     

    PLUIE D’ÉTÉ

     

     La pluie d’été ne peut se défaire

    De son léger manteau de lumière

    De ses doigts de fée elle arrange

    Des petits coussins de mousse

    En secouant ses grelots

    Elle change les gouttes

    En grasses limaces

    Et en oiseaux rigolos.

     

     cg 2007

     

    in Poèmes follets (Ed. Nouveaux Délits 2013)

     

     

     

     

     

     

  • Fermin Noain

    fermin noain_b.jpg

     

    Sur l’iris de la mer ses moutons frémissants

    qui débordent des gouffres de faïence ébréchée

    Les pierres les oiseaux les alcôves sous le vaste ciel saturé de nos fumées de nos rires

    Les sphères de lune brume l’ample trajectoire des plumes

    La paume des nomades berceaux des fugues chiennes

    Sur le miroir de nos transes

    Piste nue des désirs intenses

     

    Bleu

    Si bleu

    Grand

    Disparaître

     

     

    cg in Mystica perdita, 2009

    (Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique 2010)

  • Alain Layrac (laylacarina) - Hirrade - 2008

    laylacarina - hirrade  2008.jpg

     

    Sur l’iris de la mer ses moutons frémissants

    qui débordent des gouffres de faïence ébréchée

    Les pierres les oiseaux les alcôves sous le vaste ciel saturé de nos fumées

    de nos rires

    Les sphères de lune brume l’ample trajectoire des plumes

    La paume des nomades berceaux des fugues chiennes

    Sur le miroir de nos transes

    Piste nue des désirs intenses

     

    Bleu

    Si bleu

    Grand

    Disparaître

     

     

    cg in Mystica perdita, 2009

    (Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique 2010)

     

  • Alexander Jansson - Well

    Alexander Jansson-Well.jpg

     

     ici l’obscurité a des reflets 

     au fond des puits précieux

      gisent des clés 

     mais rien ne se dit 

     tout se tait 

     ici s’achèvent les cycles

     grande mer minérale 

     sa longue chevelure  

     agitée d’oiseaux 

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008

     

     

     

  • Marie-Florence Ehret

     

    Qui passait capricieux

     froissait mes draps mes rêves

      

    ce cœur crevé d’où s’envolaient

     les oiseaux les parfums d’enfance

     ce cœur vidé que j’emplissais sans cesse

     de baisers neufs de caresse

     et scellais au plomb de mes lèvres

      

    quel fantôme d’enfant fou

     ai-je bercé ?

     

     

  • Andrée Chedid

     

    Je reste émerveillée
    Du clapotis de l’eau
    Des oiseaux gazouilleurs
    Ces bonheurs de la terre
    Je reste émerveillée
    D’un amour
    Invincible
    Toujours présent

    Je reste émerveillée
    De cet amour
    Ardent
    Qui ne craint
    Ni le torrent du temps
    Ni l’hécatombe
    Des jours accumulés
    Dans mon miroir
    Défraîchi

    Je me souris encore
    Je reste émerveillée
    Rien n’y fait
    L’amour s’est implanté
    Une fois
    Pour toutes.
    De cet amour ardent je reste émerveillée.