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Rechercher : il pleuvait des oiseaux

  • Kollasch - Die Quelle/La Source - 2017

    Kollasch Die Quelle - La Source 2017_n.jpg

     

    Où est la case poète ? S’il n’y a plus de place pour les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux, il n’y en a pas non plus pour les fous, les enfants, les mystiques et les poètes, tout ça c’est la même chose, tout ça est connecté directement à la source, la source vitale, la source de toute chose. Pur ressenti, pure perception, en résonance avec le monde des formes mais totale inadéquation avec celui des normes et des apparences. Il n’y a pas de mystère, tout est mystère et la normalité est une affreuse invention, réduction, supercherie.

    cg in Le livre des sensations

     

     

     

  • Ateliers en périscolaire 2016/2017 - niveau CP - CE2

     

     Après les prénoms en hiéroglyphes personnalisés

    et la création collective de chimères aux noms extraordinaires tels que Cocominou, Mégalodon, Cuculapraline, Proutosaure, Câline, la Cachaume, le Cœur de daisy, Feu, Mon Secret, L'Esterminator et Cœur d'amour,

    voici les gribouvitraux

    ou comment transformer un gribouillage en œuvre d'art

     

    Gribouvitraux.jpg

     

     

    et la maison en origami (en relief donc, ça tient debout)

     

    Maison en origami.jpg

    Certains inventeurs de génie ont rajouté des mécanismes pour faire bouger des oiseaux ou exploser une bombe...., ou encore de splendides décors intérieurs

     

     

     

     

     

     

  • André Laude

     

    Enterrez-moi dans son nom
    qu'avec elle je voyage partout
    dans le bleu des triangles d'oiseaux sauvages
    dans le pollen des fous de Bassan
    dans le noir ténébreux des énigmes
    dans la chute libre des sangs qui, une fois, ont épousé les soleils caraïbes.
    Enterrez-moi dans sa gestualité inquiète
    dans sa beauté tuméfiée
    dans son agenouillement face aux ordures de la nuit

    dans le vert espérance de sa durée.

    De sa violente présence
    aux vagues et aux Etoiles
    aux enfants et aux fées.

     

     

    in 19 lettres à Nora N.

     

     

     

  • Chuck Kimmerle - Mule Deer Antlers

    chuck kimmerle Mule Deer Antlersjpg.jpg

    Détonation au loin. Toujours un agité de la gâchette en cette saison du meurtre.

    Ce matin deux chevreuils dans notre petit bois. Bienvenus les amis en ce modeste refuge.

    Les oiseaux plus bruyants que de coutume préparent leurs retraites d’hiver. L’heure est aux provisions que l’on cache.

    A midi le chat frustré du hareng, dont il n’a eu que l’odeur, a plongé sur une souris.

    Beaucoup de nature et peu d’êtres humains suffisent à mon bonheur.

    Un bonheur mûr et tranquille.

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008

     

     

  • Claude Habib

     

    Nous sommes l’ourlet du monde. C’est là qu’il finit, et je puis ajouter – sans me vanter – qu’il finit bien. Sans nous la création serait dépenaillée, il y aurait un effilochement constant des espèces, une dégénérescence à la marge. Le monde cesserait d’être beau pour être plein, et plein de quoi, grands dieux ? Il serait plein d’oiseaux sans ailes, rempli de biches obèses et de bêtes fumistes, plein à craquer. 

     

    in Nous, les chats 

     

     

  • Andrée Chedid

     

    Je relève d'un pays où personne ne règne,
    Traversé de crevasses et d'oiseaux.
    ...La main trace l'avenir, le cœur ses extrêmes,
    Un appel lui donne voiles, une grimace le ternit.

    Je relève d'un pays sans fanion, sans amarre,
    La mort a ses sentences comme ailleurs ;
    Demain, son étendue ; le printemps, ses preuves.
    Il s'y trouve partout d'endroit où se tenir.

     

     

     

  • Jim Harrison

     

    L'un de mes compagnons, qui se présentait lui-même comme "un écrivain raté", m'a dit que les autorités du Kentucky avaient découvert dans le journal d'un schizophrène échappé d'un asile la citation suivante : "Les oiseaux sont des trous dans le ciel à travers lesquels un homme peut passer." J'en suis resté bouche bée. Je me suis pieuté à dix heures, légèrement perturbé par cette phrase. 

    in Une odyssée américaine

     

     

  • Jean-François Declercq

     

    Et si mourir était revenir à la
    densité des choses
    Non pas pour leur échapper mais
    pour les habiter
    Depuis le début du chemin nos pas
    nous y mènent, dans le mouvement
    qui ralentit, dans le coeur lourd qui
    bat, dans l'essence du bois sec.
    Sous nos pieds les mousses
    mortes nous font déjà des nids
    d'oiseaux.
    La marche sombre tombe sur le
    sang frais d'un coquelicot froid.
    À pétrir le pain nos mains blanches
    sont poussière de farine
    Il n'est pas de jour sans l'appel d'un
    festin de l'ombre.

     

     

  • Jacques Roumain

     

    Un arbre, c'est fait pour vivre en paix dans la couleur du jour et l'amitié du soleil, du vent, de la pluie. Ses racines s'enfoncent dans la fermentation grasse de la terre, aspirant les sucs élémentaires, les jus fortifiants. Il semble toujours perdu dans un grand rêve tranquille. L'obscure montée de la sève le fait gémir dans les chaudes après-midi. C'est un être vivant qui connaît la course des nuages et pressent les orages, parce qu'il est plein de nids d'oiseaux.

     

    in Gouverneurs de la rosée, 1944

     

     

     

     

  • Sarah Hermans

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    CÉLÉBRATION

     

     
     
    Sève de joie
    se réjouir
    c’est jouir encore
     
    alors célébrons !
    célébrons nos ennuis
    les cieux qui nous tombent sur la tête
    tous ces maux qui nous éreintent
    ces manques qui fragilisent
    célébrons les blancs à remplir
    les fosses à combler
    les oiseaux qui n’ont pas encore
    appris à voler.
     
    célébrons la colère, la rage, la peur
    la jalousie, le dégoût et la rancœur
    respirons à plein poumons
    le grand air du rire
     
    sève de joie
    lumière qui danse
    entre les herbes folles.
     
     

     

    cg 2000

    in Philosovie

     

     

     

  • Léon Cobra - GéNéRIQUE ...

     

     

    ... JUSTE avant la REVOLUTION

     

     

    LéonCobra

     

    J'étais assis, seul, sur un banc public dans un parc désert.

     

    Je n'attendais personne et personne ne m'attendait.

    Les chômeurs chômaient, les dealers dealaient, les travailleurs travaillaient, les profiteurs profitaient, les violeurs violaient, les pollueurs polluaient, les rêveurs rêvaient, les cuisiniers cuisinaient, les buveurs buvaient, les penseurs pensaient, les assassins assassinaient, les plongeurs plongeaient … c'était juste avant la Révolution.

    J'avais le regard vide .Mes yeux larmoyaient. Mes membres tremblaient.

    Je venais juste de me faire opérer d'un cancer. J'étais meurtri, fatigué, usé, déprimé, recousu, appareillé, timoré, angoissé, brisé, anémié, prostré, désœuvré, léthargique.

    La Sécu m'avait accordé un bonus : cinq ans à 100 % !

    Je comptais les minutes. Je biffais les jours sur le calendrier.

    J'avais mis des lunettes noires … c'était juste avant la Révolution.

     

    Le petit chaperon rouge avait peur du loup, le président Donald du président Kim, l'OM du PSG.

    L'intérimaire tremblait devant le contremaitre qui tremblait devant le DRH qui tremblait devant le PDG qui tremblait devant les actionnaires.

    Il ne pleuvait jamais. La terre était sèche. Les bêtes mouraient de soif. Les paysans abandonnaient leur campagne et rejoignaient les bidonvilles autour du périphérique … c'était juste avant la Révolution.

    Les hommes buvaient, se droguaient, forniquaient. Les femmes buvaient, se droguaient, forniquaient . Les adolescents buvaient, se droguaient, forniquaient. Il y avait des pédophiles à la sortie des écoles, des racistes sur les listes électorales, des salons de massage à la place des librairies , des céréales OGM en promotion, des armes en vente libre, des vêtements qui prenaient feu sous les projecteurs des salles de spectacle, des gladiateurs qui se battaient dans les arènes pour un ticket restaurant ; toutes les chaines
    de télévision diffusaient la même image à la même heure avec le même commentaire...c'était juste avant la Révolution.

     

    Je me suis levé lourdement. Le crépuscule tombait.

    Mes mains étaient glacées. C'était le début de l'hiver.

    Je remontais la rue contournant les ados en skate qui fonçaient dans le brouillard, les mémés en patinettes qui revenaient de la salle de sport.

    J'évitais les merdes de chien qui parsemaient le trottoir.

    Je comptais les mégots qui jonchaient les pas de porte .

    Je n'ai salué personne et personne ne m'a dit un petit bonsoir.

    Les passants se précipitaient vers le métro le plus proche , un smartphone à la main, un casque sur les oreilles.

    La nuit électrique envahissait ruelles et boulevards... c'était juste avant la Révolution.

     

    Léon Cobra

    ( 9/11/2017 )

     

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    http://leoncobra.canalblog.com/

     

     

  • Gharib Asqalani

     

     

    Il n’y a pas d’oiseaux dans le ciel de Gaza,

    aucun vent ne porte les plumes de leurs ailes,

    aucune brise n’apporte la senteur des saisons.

    Les saisons : portes de sang à l’infini.

    A Gaza, l’air est lourd

    triste

    pollué

    occupé.

    Les gens ne considèrent plus les corbeaux

    et les hiboux comme les oiseaux de malheur,

    les corbeaux noirs ont abandonné les cimes des cyprès et ont cessé de croasser,

    les hiboux ne trouvent plus dans les arbres

    assez d’obscurité pour s’y réfugier pendant le jour,

    les ailes des chauves-souris se sont déchirées

    à cause des débris d’explosions.

    A toute heure, les avions bourdonnent dans l’espace,

    filment ce qui se passe sur le sol,

    enregistrent les mouvements des gens,

    même dans leurs chambres à coucher,

    sur les pauvres tables des déjeuners.

    A Gaza,

    la situation annonce une nudité forcée,

    sans honte ni scandale,

    sinon celle des Israéliens,

    à chaque instant,

    tous les jours,

    il n’y a de présence que pour les hurlements des Apache,

    des F16 et des Cobra, s’il y a lieu.

    Dans les airs, la mort guette les gens,

    les bêtes,

    les oiseaux,

    les maisons,

    l’asphalte des rues qui ne sont plus goudronnées.

    Le gibier c’est un enfant 

    un homme 

    une femme 

    une ruelle qui dort sur sa faim,

    ses blessures et ses morts.

    L’assassinat à Gaza est devenu un rite

    quotidiennement renouvelé qui dispense son éclat,

    l’assassiné 

    le martyr ferme ses paupières dans un repos éternel

    sans se demander si ses membres se sont dispersés ou ont éclaté.

    La situation à Gaza c’est le siège.

    La situation c’est la mort et les questions à propos d’une patrie.

    La situation à Gaza c’est la recherche d’une fleur

    dans les méandres des cauchemars,

    un archet et un rebâb qui laissent fuser un air fissuré sur une corde cassée 

    fixée.

     

    * le rebâb est un instrument de musique à cordes frottées

     

     

     

    Merci à Jlmi

    http://auhasarddeconnivences.eklablog.com/

     

     

     

  • Mike & Doug StarnMike & Doug Starn - Blot Out the Sun 7

    Mike & Doug Starn - Blot Out the Sun 7, Archival inkjet prints with encaustic and wax.jpg

     

    Des oiseaux chantent la nuit comme en plein jour.

     

     

    Envoûté par la voix de Sainkho Namtchylak, le hamac fait voile vers un lever d’étoiles.

     

    De la fleur à l’arbre tout cherche à croître, chacun à son rythme, croissance, jouissance.  Apprendre à goûter sans l’immédiate torsion du désir qui creuse son trou, son manque.

     

    Transmutation, âge de plomb, la leçon que nous palpitent tous les papillons de nuit. Accepter l‘impermanence, la pépite si précieuse du présent. Sentir le fourmillement des racines, la plante des pieds.

     

    Longuement s’étirer vers le ciel.

     

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008

  • Winslow Homer

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    Le hamac, à mi-chemin entre la chenille et l’oiseau, se balance accompagné des percussions à bec de la sitelle.

     

    Le vent froisse les ramures, frissons de feuilles, chute des glands où dorment les rêves d’arbres futurs. C’est l’heure du goûter des oiseaux.

     

    Un papillon blanc agite ses pages, la douceur y inscrit un poème éphémère.

     

    Je tangue sereine entre terre et ciel, le ciel aussi sous nos pieds, on l’oublie trop souvent.

     

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008

     

     

     

     

  • Nudo Bernado

    Nuno Bernardo.jpg

     

    Me suis endormie dans un cirque de verdure, dans le parfum citronné des herbes, parmi les insectes et les sauges des prés. Je me suis endormie dans le nid de ma solitude, bercée par les oiseaux, les grillons, le vent qui fait chanter les peupliers. Je me suis endormie sur ma douleur, sur la plaie de mon cœur. Je me suis réveillée au bord de l’Ouysse sans prince à mes côtés, et l’Ouysse bleue vers la Dordogne, doucement s’écoulait.

    Et moi, où pourrais-je donc aller me jeter ?

     

     

    cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poules

    (Ed. Nouveaux Délits, coll. Les Délits Vrais, n°2 - 2012)