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Antoine d'Agata

JUSQU'A CE QUE LE MONDE N'EXISTE PLUS... (extrait)

La nuit, le sexe, l'errance,...et la nécessité de photographier, non comme un acte réfléchi, mais comme une simple mise à plat d'expériences ordinaires ou extrêmes. Une pratique photographique indissociable d'une certaine façon d'appréhender l'existence, où le risque, le désir, l'inconscience et le hasard restent les éléments essentiels. Aucune attitude morale, aucun jugement, simplement l'éthique de l'affirmation qu'il faut, pour explorer certains univers, les partager jusqu'au bout, sans précaution aucune. Un passage à l'acte photographique, aux limites de la disparition, de la jouissance et de la mort. J'essaie d'établir un état des lieux nomade, partiel et partial, systématique et instinctif d'espaces physiques et émotionnels où je suis acteur à part entière. J'évite de définir à l'avance ce que je vais photographier. Les prises de vue sont dues au hasard des rencontres, des situations. Les choix, dans la mesure du possible, sont inconscients. Mais les obsessions restent les mêmes: la route, la peur, l'obscurité, l'acte sexuel... pour ne parler peut-être, finalement, que du simple sentiment d'exister. Au-delà des personnages en perdition et des dérives nocturnes, des scènes de fellation et des corps à l'abandon, ma photographie tente de traduire la scission par le mélange des corps et des sentiments, de découvrir des fragments de société qui échappent à toute analyse et visualisation instantanée de l'événement mais n'en sont pas moins ses constituants essentiels. La brutalité de la forme, l'exagération de la vision nous obligent, plus que les images qui prétendent documenter, à nous intéresser à la réalité de ce que nous voyons. Le spectateur peut alors exister, ne plus se retrouver en position de voyeur ou de consommateur, mais partager une expérience extrême, s'interroger sur l'état du monde et de lui-même.

Antoine d'Agata

 

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2006

 

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Antoine d'Agata, Phnom Penh. 2008.jpg

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Pnom Penh 2008

 

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Vilnius, Lituanie, 2004

 

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Japon 2006

 

 

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Cuba 2009

 

 

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Pnom Penh 2008

 

 

 

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Puerto San Jose del Pacifico - Guatemala

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Oswiecim 2002 - Camp d'Auschwitz

 

 

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Antoine D’Agata est né le 19 novembre 1961, à Marseille.  Dès l’âge de 17 ans, il interrompt ses études pour vivre dans le monde de la nuit, à travers une dizaine de pays dans le monde. Cette période durera douze ans. Alors qu’il séjourne à New York en 1991, il s’inscrit à l’International Center of Photography où il suit notamment les cours de Larry Clark et de Nan Goldin. En 1993, il s’installe en France et travaille comme maçon et barman jusqu’en 1997 quand il reprend la route et reccommence à photographier. En 1998 paraissent ses premiers ouvrages, De Mala Muerte et De Mala Noche. L’année suivante, il rejoint la galerie Vu à peine créée par Christian Caujolle. En 2001, il reçoit le prix Niépce. En septembre 2003 est inaugurée à Paris l’exposition 1001 Nuits, qu’accompagne la sortie de deux ouvrages, Vortex et Insomnia. En 2004, il intègre l’agence Magnum, publie son cinquième livre, Stigma, et tourne son premier court-métrage, El Cielo del muerto. L’année suivante paraît Manifeste. En 2006, le photographe tourne son deuxième film, Aka Ana, à Tokyo. Depuis 2005, sans port d’attaches, Antoine D’Agata photographie à travers le monde en vue de plusieurs expositions et ouvrages rétrospectifs prévus entre 2011 et 2013 : Musée Niépce, Paris, 2011 / Fotomuseum La Haye 2012 / Le Bal, Paris, 2013 / MuCEM, Marseille, 2013 / Forma, Milan, 2013.

 

 

 

 

« Je suis parti de peu de choses, une vie qui était une course sans destination précise mais qui laissait le champ libre à l'excès. Le désir était omniprésent mais étouffait dans le manque. J'ai voulu me reconstruire par l'exil. À dix-sept ans, j'ai vécu la rue. J'ai fui cette violence dix années durant. Le désir en creux. J'en porte les cicatrices à jamais.

 

Bangkok - 1989 - © jb avril

J'ai vécu sous couvre-feu émotionnel le désir du monde, impuissant à sortir de mes propres peurs qui étaient de l'ordre de la fascination de la chair. Une obsession immobile et frigide était le moteur de cette fuite frénétique. Ceux qui vivent en marge, qui s'injectent la vie à doses de chimie cinesthésique, qui vendent leur corps aux moins offrants, m'ont appris, lentement, à accepter la douleur et le plaisir comme le seul choix possible. Le désir du monde ne peut être que d'ordre sexuel. Le désir du monde n'aboutit pas. Le désir du monde est un face à face solitaire où chacun doit affronter ses propres démons. »

(Antoine d'Agata Le désir du monde Ed. Tétraède)

 

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