Oswaldo Guayasamin
Peintre, sculpteur et muraliste équatorien, Oswaldo Guayasamin (1919-1999) étudie à l'école des Beaux-Arts de Quito. Son œuvre comprend plus de 7 000 peintures et un grand projet auquel il travaillait depuis quatre ans et que sa mort laisse inachevé : "La Capilla del Hombre" qu'il avait fait construire sur les hauteurs de Quito et qu'il décorait, sur trois étages, de peintures dans la tradition engagée des muralistes mexicains. L'ensemble terminé devait raconter l'histoire de l'homme américain depuis l'époque précolombienne, en passant par la Conquête et la colonisation, jusqu'au métissage contemporain. Son oeuvre, expressionniste et tragique, dénonce la violence qui traverse tout le xxe siècle. Fils d’un père amérindien et d’une mère métisse, il est très fier de ses origines, et c'est probablement de là qu'il puise sa force de création. Très sensible, il est touché par la condition du peuple indien, il ne supporte pas la misère, le racisme et les inégalités qui persistent de gouvernements en gouvernements. Une partie de son travail est du à un sentiment de colère. « La Edad de Ira » (L’âge de la colère), est un ensemble de 150 tableaux exécutés sur une trentaine d’années, entre 1961 et 1990 qui montre l'angoisse et la douleur des indigènes des Andes. Si les inégalités et les problèmes sociaux sont une source d'inspiration, Guayasamin a aussi des périodes plus calmes. Il a beaucoup travaillé autour du sujet de la femme, de la mère, pour consacrer tout son temps à la fin de sa vie à "La Capilla del Hombre". Guayasamin est décédé le 10 mars 1999, et comme un hommage à son travail, à ses recherches pour la sauvegarde du patrimoine de son pays, et pour le remercier de l'amour qu'il portait aux autres, le peuple indien se mit en grève et tout le monde pris conscience que le pays venait de perdre un grand homme. Son travail a été exposé plus de 200 fois en Amérique du Nord, du Sud, en Europe… Guayasamin a probablement permis à son pays de prendre conscience qu'il fallait aujourd'hui répartir les richesses, faire face à la corruption et revaloriser l'art sud-américain.
Commentaires
Ouais! ça ressemble à "ça", la fin du monde de l'homme!