Le Malleus Maleficarum (marteau des sorcières)
S’il est des livres qui sèment le trouble, il en est d’autres qui sèment la mort, et le Malleus Maleficarum est peut-être celui qui aura causé le plus de massacres à travers l’Europe.
Dés 1199 Inocent III (pseudo très paradoxal) institue une bulle qui lance les prémices de l’inquisition. En 1231 En créant la constitution « Excommunicamus », le pape Grégoire IX met en place l’Inquisition.
En 1233, c’est le début de l’inquisition en France, et en 1239, Robert le Bougre fait brûler 183 personnes en Champagne suite à une rafle à Provins : c’est le bûcher du Mont-Aimé, le premier d’une longue série.
La chasse aux sorcières ne fait que commencer et s’étirera dans le temps, elle trouvera son apogée avec l’édition en 1486 du premier exemplaire du Maleus Maleficarum, autrement connu sous le nom « Le marteau des sorcières ».
Inspiré par les précédents livres, le Directorium Inquisitorum de Nicolas Eymerich (1376) et le Formicarius de Johannes Nider (1435), sa première partie traite de la nature de la sorcellerie, la seconde à la capture et à l’éradication des sorcières en passant par l’extorsion des aveux par la torture, le jugement hâtif et la condamnation à mort expéditive des accusés (en grande partie des femmes).
Ce livre permettait aux inquisiteurs de mener à bien l’éradication des sorcières, de localiser ces créatures démoniaques (souvent sur une simple délation) repérer sur le corps des « sorcières » la marque du Diable sous plusieurs formes, au point que finalement, il était toujours possible d’en trouver une si on la cherchait ! Puis torturer pendant le procès pour obtenir les aveux nécessaires ("soumettre à la question"), et finalement, lorsque les supplices étaient terminés, pour la majeure partie des victimes de ce rouleau compresseur, le compte-rendu de l’audience se terminait généralement par le salut final : le bûcher…
34 rééditions entre 1487 et 1669, période au cours de laquelle la chasse aux sorcières fut la plus intense.
En France il est difficile de chiffrer le nombre de victimes, Il ne reste « que » les 49092 dossiers conservés pour la période 1540-1700 et dépouillés par Jaime Contreras et Gustav Henningsen. Dans 1,9 % des cas, les intéressés périssent sur le bûcher. Il faut ajouter à ces victimes celles des tout premiers temps de l’Inquisition et du XVIIIe siècle, dont on conserve quelque 4 500 dossiers et à Rome, en 1559 avec la destruction du palais de l’Inquisition, ce sont des centaines de milliers de procès qui disparaitront à tout jamais.
Avec plus de 100 000 victimes, L'Espagne garde la palme d’or des condamnations.