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Ilarie Voronca

PRÉPARATIFS DE DÉPARTS

 

Parmi les branches tremblantes
La visage de l'orage se montre.
Mais dans tes yeux revient la lumière.

ici il y a des îles très belles
Elles ont des boucles. Elles savent sourire,
Un navigateur passe, les salue.
Et longtemps encore leur crépuscule persiste
Parmi les églantiers ou les groseilles.

Arrêt aux frontières du sommeil
Là où les troupeaux se mirent dans les nuages
Et les bergers effrayés en même temps que les bateliers
Lisent les destins tracés par la foudre.

Les montagnes se regarderont-elles face à face ?
Ou seulement les eaux reposées dans les tuyaux de la
ville ?

Et pourtant les fleuves
Mourront comme des volailles ;
Des grandes forêts, les parfums
S'en iront vers les scieries avec les arbres.

La nuit essayera les fenêtres
Elle y mettra des cadenas de pluies
Il y aura des vents plus grands que les villes,
Des oiseaux becquetteront tes larmes.

Sauras-tu alors ramasser les paroles
Comme des ailes, en toi-même
Et ton cri écraser le silence
Comme un vin dans le grain de raisin ?

Mais seule, la voix restera
Comme le sel d'une mer assassinée.
Et les murailles s'en iront dans la nuit
Comme des barques détachées des rivages.

 

in Patmos, 1977

 

 

 

 

 

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