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ONIROMANCIE, livre d'artiste, lu par Guénane Cade

                                                          

 

            Un livre d’artiste est presque toujours une alliance artiste et poète.

            Oniromancie, la romance onirique de Cathy GC, nous offre deux en une, face à face. Mots et collages se pollinisent. Vous feuilletez, vous ressentez des doigts et des yeux. Il faut de l’audace à l’artiste pour que surgisse la magie, il en faut aussi pour lire, contempler, prendre place. Chaque livre est unique et orchestré pour vous sur papier calcaire recyclé.

            Couverture, une chouette aux yeux écarquillés de curiosité invite à frôler les mystères. Chouette de sagesse, elle incite à ne plus craindre ce qui est enfoui en vous, à voir dans votre nuit. Œuf de pierre ou cellulaire sont brisés juste pour donner naissance au rêve. Pas de clé mais, toi qui regardes, à toi d’ouvrir la porte, de renaître encore, de ressurgir à ta manière.

            Vous ouvrez le livre, la Pachamama, la Terre-Mère vous fait présent de son sein. Opulence butineuse, complice de toutes les espiègleries des mystères de la Création. Liberté du souffle, les ondes s’emmêlent, Cathy GC est-elle voyante ou voyeuse ? Catharsis, se purger, se défouler, lire le ciel. La lune se lève, son œil effeuille, affole la vierge, un dragon se réveille, le chant des origines remonte des avens. En lune noire, nous restaurons Futhark, cet alphabet qui murmure aussi dans les runes celtiques. Le sentier de la guerre saigne, des liseuses d’ombres retrouvent des plantes guérisseuses, font macérer dans les chaudrons du monde les pensées nauséabondes. Des pensées neuves renaîtront, le corbeau ami d’une fée-femme de légende acquiesce. Au détour de la page s’ouvre un rideau rouge théâtral, une déesse en transe s’offre à la joie. Elle se consumera mais le ciel gardera trace de ses bras-ailes. Le dieu Pan exalte les clowns, s’accorde une sauvagerie stridente, le sorcier chat noir veille, regard tendre et sourire invisible. Passe un frisson, l’arabesque d’un serpent et sous nos doigts un froissement d’écailles. De nous aux nues nous volons entre terre et ciel, entre tête et cœur.

            La verticalité des mots s’efface, horizontalité moins agressive. Vieil homme aveugle, le destin nous attend. Sourire malgré soi aux souvenirs glissés dans un petit sac à ne pas ouvrir, marcher sans se retourner. Le silence enseigne, le silence répond à l’instant. Passe un condor, une flûte andine vibre, ouvre le cosmos, à chacun ses vestiges. Le livre de tous les calvaires, le livre des ombres qui pleurent, le livre des terreurs, des trahisons, il faut l’abandonner. Ultime quête, délaisser le sang, déchirer tous les voiles, marcher vers la clairière. Des runes naîtront des pensées nouvelles. Avec le soleil lire le livre du ciel. Que de clins d’yeux ! Un œuf. À chaque page, avoir un regard neuf.

            Un, deux, trois, feu ! Fin ! Trois c’est la Trinité Sainte. Trois c’est Dieu ! Pourquoi, parfois, est-il si difficile pour un enfant de faire tenir le 3 debout ?

 

                                                           Guénane Cade, en écho à Oniromancie numéro deux fois

 

3.

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