Nádia Maria - Will you find me - 2015
Et laisser aller
L’âme assoiffée
Qu’elle trouve
Une source.
cg in Le baume, le pire et la quintessence
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Et laisser aller
L’âme assoiffée
Qu’elle trouve
Une source.
cg in Le baume, le pire et la quintessence
Je suis dans un état très étrange, un bien-être très voluptueux. Je plane à des milles dans des paysages éthérés. J’ai une envie de pleurer dont la douceur est presque trop belle. Je n’ai envie de rien, je rêve… Mon corps palpite, bouleversé par une alchimie secrète qui travaille ma chair…
cg in Journal 1995
J’entends rire les arbres et pleurer aussi.
Et tout leur travail d’arbre
cg in Terre du Quercy, 2009
A la première parole un grand jardin public illumine
avec des perroquets des niagaras de soie noire et froissée des
arbres de perles tropicaux et sombres
avec des divinités au souffle vert aux paupières d'aurore boréale
un seul visage
entre l'herbe du désir et la poussière des attentes
et la blessure vomit
des tonnes de roses rouges.
L'ongle crisse au carreau de l'aurore déchiquetée
par les aigles translucides
le front creuse la distance irréparable
la voix s'annule à la neige des pas nomades
De quel nom t'appeler
alors que se lève sous mes pieds blessés de gel
un peuple inconnu, immonde, un peuple de goules et de lutins sardoniques
De quel amour t'enflammer
alors que ma veine saigne sous l'orage des mots.
la lumière des murs dresse mon procès
quelque part un supplice déchire mes chairs
quelque part au rivage duveteux de Thulé
Eurydice fouille des ongles la pourriture d'Orphée
Se tait l'été dans mon sang
Se noue le complot des silences
Se déchire la dernière parole
avec laquelle on tentait désespérément le passage
clandestinement
entre les figures détruites et la calligraphie des herbes juteuses.
Une cité de velours nocturne et de mica s'effondre dans
mes poignets meurtris
j'écoute silencieux accordé aux ruines promises
sur tes lèvres absentes
je quête un dieu forcené inaccessible
qui me roue d'angoisses de questions saugrenues d'énigmes de mie de pain
j'apprends ce dur métier d'absence
qui commence par la traversée des miroirs
sans déchirer les ailes fondamentales.
au bord de mort j'enterre ma dépouille de seigneur muselé
par les tempêtes glacées
surgies des obscures forêt de la parole où hantent
les animaux d'une préhistoire sanglante
leurs griffes rageuses cherchent et trouvent mes yeux
à chaque tentative
Au bord de mort j'enfouis mon nom au milieu des glands
des racines molles des monnaies des empires brisés par
l'éclat des femmes la lueur métallique des fruits
dérobés aux terres luxuriantes
Entre mes épaules le Sud à tâtons délimite l'espace de son
deuil définitif: couteaux rouillés, lampes de mutisme.
in 19 lettres brèves à Nora Nord
Flammarion, septembre 2014
Quand Yann Lemadec, analyste de données, spécialisé en psychologie à la Brigade d’intervention secondaire, est discrètement recruté par Henri de Salvindon, grand patron de la DCRI, pour enquêter sur le meurtre sordide de Thomas Delebarre, un avocat général, Yann se doutait bien que les choses n’étaient pas très claires, pas plus que le rôle qu’on allait lui faire jouer. Il était trop fin limier sur le fonctionnement humain pour ne pas avoir senti l’opacité de l’affaire, mais il était loin d’imaginer qu’il venait de mettre le pied au cœur d’un affrontement d’une envergure telle, que le sort de l’humanité pouvait en dépendre. Il était loin d’imaginer à quel point cela allait le dépasser.
L’enjeu est de taille et les deux groupes qui s’affrontent en secret sont tout aussi impitoyables l’un que l’autre. Ce qui les différencie c’est que l’un lutte et complote pour défendre sa caste au mépris de tout le reste, avec cynisme et avidité, seul compte le profit, toujours plus de profit, et l’autre lutte pour préserver l’espèce, quitte à en modifier un peu les gênes pour être de taille à lutter. Yann quant à lui, breton, beau mec, intelligent, gentil, cultivé, fait partie d’un groupe en voie de disparition, celui des électrons-libres, philosophes, humanistes et un peu rêveurs, qui ne peuvent concevoir d’aussi extrêmes radicalisations.
Il sera ce fétu de paille baladé par les uns et les autres, accroché vaille que vaille à une quête obstinée de la vérité, avant d’être balayé en un claquement de doigt.
On est ici de part et d’autre dans l’application de l’adage « la fin justifie les moyens ».
« Nous avons raison, nous et le camp opposé. Le chaos se prépare. La seule inconnue demeure quand ? Quand aurons-nous raison ? »
Sur fond de déferlement de violence, Barbarie 2.0 aborde des aspects sombres mais tout à fait tangibles du monde d’aujourd’hui. L’auteur s’appuie sur d’innombrables faits divers réellement arrivés ces dernières années et des notes en bas de pages (trop ?) renvoient à un bon nombre de liens, qui donnent par moment au roman une allure de documentaire.
« Or comme disent les stars de l’économie numérique : si c’est gratuit, c’est que le produit, c’est toi ! La masse, le peuple quoi, a été de la chair à canon, puis à mines. C’est maintenant de la chair à écrans (…)».
L’intrigue tient d’abord la route, son découpage garde le lecteur en haleine, peut-être trop même, car à mi-chemin on peut commencer à rester sur sa faim, comme s’il manquait quelque chose, comme si ce thriller ne tenait pas ses promesses, restait trop en surface.
Un détail par exemple, mais qui peut devenir gênant à la longue, l’auteur a un goût prononcé pour les descriptions, notamment d’intérieurs, qui semblent parfois un peu incongrues, et on sent que l’auteur se fait plaisir mais le lecteur lui, peut avoir l’impression soudain de feuilleter un magazine d’art et décoration.
Peut-être Andrea H. Japp s’est-elle ici attelée à un sujet trop lourd, où la fiction s’emmêle trop de références réelles et implique donc une dimension plus profonde, plus fouillée ? La fin d’ailleurs est bien trop simpliste au vu de toutes les questions justement qui ont été soulevées et il manque bien des paramètres pour pouvoir tenter d’y répondre. L’auteur, passionnée de neurobiochimie, propose cependant une lecture possible.
« La Barbarie 2.0, la déferlante du sadisme à l’humaine. Toutes les conditions sont réunies. Notre trop grand nombre sur cette planète, nos haines des autres savamment orchestrées, les dysfonctionnements du cerveau engendrés par des carences, des pollutions, aggravés par les drogues, sans oublier une anesthésie générale des populations à qui l’on refourgue du pain et des jeux pour qu’elles ne voient rien venir, tant qu’elles peuvent payer. Les agneaux seront égorgés, seuls les fauves survivront. Les pires des fauves. L’automne est là et l’hiver arrive. Il durera ».
Cathy Garcia
Née en 1957, toxicologue de formation, Andrea H. Japp, pseudonyme de Lionelle Nugon-Baudon, se lance dans l’écriture de romans policiers en 1990 avec La Bostonienne, qui remporte le prix du festival de Cognac en 1991. Aujourd’hui, auteur d’une vingtaine de romans, elle est considérée comme l’une des « reines du crime » françaises. Elle est également auteur de romans policiers historiques, de nombreux recueils de nouvelles, dont Un jour, je vous ai croisés, de scénarios pour la télévision et de bandes dessinées.
Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/
L’époque, le pays, les mœurs, tout me paraît étranger sauf cette terre, bonne vieille terre. L’eau, le vent, la roche, le sable, ça je connais.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Il m’arrive de sauter à pieds joints dans un rêve.
Au cœur de la nuit.
Quand le corps ronronne.
Je m’y promène. L’accompagne. Le guide parfois. Evidemment à peine debout, il se faufile dans les vapeurs de la théière. Pourquoi, dis-le-moi si tu le peux, les rêves sont-ils aussi volatiles ? Et pourquoi, le jour, allons-nous ainsi à tâtons.
La mort est le domaine de ce qui existe deux fois
in Là ou pas là ?