Zewar Fadhil
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je te reconnais
dans les oiseaux
chant magnétique
du verbe
aimer
in Ecailles de nuit
Il faut fuir la demeure,
Son chat borgne, ses noires tourterelles
Sans ramage et sans ailes,
Ses souvenirs scotchés sur des murs en guenilles,
Où des brasiers brasillent
Quelques cendres caduques
Broyées à dents anciennes
in Crispations
(Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)
Souvent je voudrais échapper à l’enfant que j’étais
mais il arrive toujours un moment où elle regagne le terrain perdu
j’ai beau accélérer pour qu’elle s’essouffle,
creuser la distance pour ne plus l’entendre,
elle finit chaque fois par me rejoindre
et moi par la reprendre
sans doute parce-qu’elle n’est pas finie,
que quelque chose très tôt s’est brisé,
a freiné la courbe et l’élan.
Je voudrais que le barrage cède
je voudrais pleurer un bon coup
j’écris simplement là où je voudrais pleurer.
J’écris où le sang s’écoule,
ruisselle le long des cuisses
j’écris du fond de l’enfance
et du creux de mon ventre
j’écris pour me rapprocher du point de vertige
J’écris sur l’ourlet brûlant de la bouche de l’enfant
j’écris parce-que j’ai décidé de perdre la mémoire
J’écris où il me faut sans cesse revenir
J’écris avec toujours ce mouvement de la mer
qui berce et gronde,
monte et redescend,
se jette pour mieux s’éloigner
j’écris lorsque les vagues sont trop grandes
j’écris pour être moins terrifiée
j’écris parce-que tu ne m’as pas dévorée entièrement
j’écris depuis l’intérieur du labyrinthe
j’écris du fond de mes poches trouées
par poignées de silence
j’écris sur la trame usée du jean
ou l’encre bleue pâlit.
J’écris parce-que je suis mal faite
qu’il y a des vices de forme
un défaut d’origine
Céline Renoux
http://lafilledesastres.com/
Dans chaque homme humilié
s’est noyé le rouge-gorge
au cri perçant;
os légers, os bruissant
sur mon visage
comme des sentinelles.
In Eclats
en appétit
d’oiseau
le silence
fouille
la futaie
plus rien
à se mettre
sous la plume ?
in Ecailles de nuit
Le 88e numéro du Microbe a été concocté par Jean-Marc Couvé.
Au sommaire :
Jacques Basse
Corinne Benazet
Eva-Maria Berg
Guy Chaty
Georges Friedenkraft
Cathy Garcia
Alain Helissen
Jean-Pierre Lesieur
Patrice Maltaverne
Fabrice Marzuolo
Denis Parmain
Yak Rivais
Jean-Claude TardifMarlène Tissot
Illustrations : Danielle Le Bricquir
Les abonnés « + » recevront également le 46e mi(ni)crobe, Noctu-ailes, de Jacqueline Fischer.
http://courttoujours.hautetfort.com/archive/2015/02/17/microbe-88-5561018.html
J’ai compté sur tant de choses…
Mais à présent je pars,
Non en un ciel menteur aux songes profus
Mais
Sur la pointe aigue d’une cime aphasique et glacée
D’où je plonge au cœur chaud des abimes rouges
Qui accueillent les esprits sombres
Et les chérissent
Sans marché
Sans transaction
Sans concession
Sans confession
La lumière est un leurre qui éblouit les rêveurs de vie
Pour les aveugler
Et les brûler froidement
Je ne suis pas vaincue
Je n’ai pas peur
Je suis enfant du néant purifiant
pacificateur
in Poèmes en poche