Arrêt sur image - The pillow book de Peter Greenaway - 1997
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14 décembre 2009
(aubade)
Pas le temps de sucer ta queue
Car j’ai des poèmes à écrire
Il y a tant de papiers griffonnés
Entre les pages que mon carnet
Bubon trop mur sur le point d’éclater
S’effrite comme un lépreux sur le sol
Tu peux étendre ton foutre sur mon pied nu
Pourvu que mes mains restent sèches
Je dois retranscrire les odes sanitaires
Composées sur les murs des toilettes
Pas le temps de me faire bourrer le cul
Bientôt ma muse n’aura plus d’orifice intouché
Pas le temps de me faire ligoter
J’ai des vers célèbres au bout des doigts
Qui gémissent les musiques funèbres
Des sonnets blonds sur mes nymphes rougies
L’encre bleue des mille complaisances sous les ongles
Et celle des promesses à la saignée du coude
J’aurais bien aimé que tu restes plus longtemps
J’aurais bien frotté ma fente contre ton menton
J’aurais bien goûté au suc amer de ta veine noueuse
Mais j’ai des hymnes de chair et de tendons à écrire
Des fatrasies ululantes sous la lune oestromane
Des églogues gluantes de mouille et de rosée lubrique
que la source d'écriture et de création se tarisse par moment c'est normal, c'est même indispensable, profites-en pour reprendre tout ce qui est déjà là, comme tu l’as fait récemment, moi là ça fait des mois que mon travail d'écriture, quand j'ai le temps, se résume à ça, je n'écris rien de nouveau depuis x temps, si j'essaye, il n'y a rien, de la merde, l'impression d'avoir déjà tout dit, et toi et moi on n'écrit pas pour faire beau, on écrit pour laver, pour dissoudre, parfois le robinet est fermé, c'est comme ça, il ne faut pas le forcer, c'est que dans l'invisible, la source, le réservoir se remplit à nouveau, ça peut être long, fais-toi confiance, le rôle, le personnage qu'on te demande de jouer ou qu'on te dit que tu n'es pas, tout ça c'est du théâtre
in Confessions à A.
L'aube froide
Des ténèbres pâles
Inonde les pôles
Du ciel et de la chair
Des courants souterrains de la chair et des astres
Au fond des corps de terre
Les tremblements de terre
Et les failles où vont les volcans du délire
Tonner
in Sacre et massacre de l’amour
SECRET
Chant des cigales
Danse des oliviers
Le sang coule entre les cuisses
Des grands-mères de Bacchus
cg in Petit livre des illuminations simples
Le paradis ne serait-il qu’une fente ?
Je déborde d’amour, mais c’est de l’amour sauvage, indiscipliné, toujours dans le trop. Comment échapper aux fantômes du passé ? Comment se connaître dans le dédale des pièges ?
cg in Journal 2005
Toi le frère, le fils, le père
et l’Ancien qui a trahi,
tu te dresses en conquérant
sur des ruines et des cendres.
Tu invoques l’amour
glaive à la main,
des fusils des roquettes,
innombrables phallus
de destruction.
cg in Salines, 2007
Noir peau sang racine originelle cœur sueur
Palpitant de terre suc ma terreur absolue
Crue d’un fleuve mes artères
Boue limon de nos chairs affolées
cg in Mater tenebrarum