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CATHY GARCIA-CANALES - Page 1181

  • Duong Quoc Dinh et Toi mon autre

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    TOI MON AUTRE

     

    *

    Toi mon autre

    Ma sœur mon frère

    Mon étranger

     

    *

     

    Si semblable

    Si différent(e)

    Toi

    Adoré(e)

    Maudit (e)

    Cherché(e)

    Nié(e)

    Toi

    L’espéré(e)

     

    *

     

    Sans un passage

    Entre toi et moi

    Je ne peux vivre

     

    *

     

    Sans toi l’autre

    Je ne peux exister

    Sans vous autres

     

    *

     

    Vous autres

    Qui me sortez de gré ou de force

    De ma solitude de mon ignorance

    De mon clan ma tribu mes préjugés

    Ma présumée identité

     

    *

     

    Je ne peux vivre

    Sans vos mains vos sourires vos musiques

    Chaque objet que je touche

    Porte votre empreinte

    Vous autres, les autres

     

    *

     

    Contre vous souvent je me cogne

    Et dans vos filets se prennent

    Tous mes espoirs

    Mes manques

    Mes craintes

     

    *

    Mais sans vous comment saurais-je

    L’amour le rire l’entraide

    Un peu de cette précieuse chaleur humaine ?

     

    *

     

    De chacune de nos rencontres

    J’apprends

     

    Et avec toi

    Et avec elle

    Et avec lui

    Avec elle

    Avec lui

    Avec eux

     

    *

    Diamant aux mille facettes

    Lotus aux mille pétales

    Trésor de nos différences

     

    Nous devenons

    Nous

     

    *

    Nos sourires

    Nos mains

    Autour d’un verre

    D’un moment

    Un silence

    Un rêve

    Une vie

    Partagés

     

    *

    Nous toi moi eux

    Autres et si pareils pourtant

     

    Même chair

    Même sang

    Même cœur battant

    Sur cette unique terre

     

    Ensemble

     

     

    cg, 2008

  • Revue Nouveaux Délits - édito du numéro 47

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     Janv. Fév. Mars 2014

     

     

     

    « Dernier noël capitaliste » lançait le journal Hara Kiri en décembre 1972… Visionnaire, non ? Mais ils n’avaient pas prévu entre autre le retour des tablettes (depuis le bon vieux temps de l’argile) et des téléphones plus intelligents que leurs utilisateurs… Flonflons, cotillons, soyons mignons, la même rengaine encore et toujours, joyeux naufrage et bonne bourre 2014 !?

     

     Oh bien-sûr, ça n’empêche pas les vrais sentiments, les vœux vraiment les plus sincères, ça n‘empêchera pas non plus les gens de mourir de froid dans la rue, noyés en Méditerranée, bombardés par ci, découpés par là, balayés par les statistiques, ça n’empêchera pas les trafics en tout genre, d’influences ou d’organes, mais on se plie bon gré, malgré, à la tradition, à l’habitude, au désir aussi, toujours un peu suspect, de capter un peu de joie précieuse entre deux factures.

     

    Et puis on peut aussi lire ce numéro. Il est sans flonflons, sans trompettes, il est même un peu triste, un peu noir, un peu trash… Et pourquoi pas ? S’exprimer c’est aussi ne pas laisser dans l’ombre ce qui pourrait déranger, c’est affronter le malaise, ouvertement, ça peut même en devenir libérateur. Être libre de flonflons et de trompettes, prêt à accueillir chaque instant qui passe, avant ou après minuit, sans vouloir changer hier, sans craindre de ne pouvoir changer demain, mais simplement être ici et maintenant, heureux ou malheureux, amer ou amoureux, en pleine forme ou sur les genoux, pessimiste ou optimiste, lâche ou courageux, gagnant ou perdant, qu’importe ! Juste être là, laisser les sourires se poser sur nos lèvres s’ils le veulent et repartir quand ils auront envie d’aller fleurir d’autres bouches, laisser nos mains s’ouvrir et se fermer comme des battements d’ailes, en attendant le printemps qui revient toujours, même si tout se détraque, même si les coutures craquent et patatrac !

     

    Se dire que plus on prend de claques, plus le sang circule…  et la vie va !

     

    C.G.

     

     

      Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes,

     c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.

    Nelson Mandela

     (18 juillet 1918- 5 décembre 2013)



    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/




     


  • Cathy Garcia - Couchant

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    Soleil couchant vient illuminer le mur devant moi. La carte "libertad !" avec le profil du Che, la colombe fleurie de la liberté de Lionel, l’oiseau bleu de papier offert et fabriqué à l’école par ma fille, son portrait encadré du même papier, avec un cœur et deux tulipes en cœur aussi, et puis ses peintures qui témoignent de l’amour à maman. Et puis, l’aquarelle achetée à Bangkok dans une autre vie, et l’arbre aux rosiers qui me plaît par la beauté de son tronc, mais surtout de ses racines et puis un autre arbre encore, et la tête de Bouddha sculpté dans ses racines, joie et sérénité intérieure. Une carte postale de Thaïlande. Il y a aussi cette photo d’une œuvre éphémère de Goldsworthy : fleurs et bambous sur l’eau, page arrachée, je l’avoue, dans la revue de poésie Ici et là. Et puis ce jeune chaman kogi et la Sierra Madre au loin à l’horizon embrumé. Ma fille encore, photos de classe de maternelle, beau sourire, délicate, la tête penchée sur le côté devant de gros légos colorés et juste à côté, une enveloppe de physalis, ouverte comme une fleur à quatre pétales, offerte par ma belle enfant. L’émotion me fait pencher mon verre, gouttes de rouge de Touraine et ratafia sur cuisse et pouce droits. Toujours risqué de boire au bureau.

    Météo en bas à la radio, couinements d’imprimante sur ma gauche, crachant des pages et des pages de nouveaux délits. Le soleil dans mon dos vient de s’éteindre, seuls le Che et la colombe demeurent illuminés.


    cg in A la loupe



  • Cathy Garcia - Bloody winter

    bloody winter.JPG

     

    La mésange me fait promettre de mettre de la graisse et des graines sur la terrasse cet hiver. Mes poils aux mollets se dressent comme une forêt albinos. C’est vrai que j’ai toujours eu le duvet blond. Par moments, un gland s’élance, tente sa chance et un avion troue la quiétude en rappelant que les cieux ne sont pas si purs. Envie d’appeler le chat encore, mais c’est inutile, alors ne plus y penser, s’en remettre à ce qui est et jouir encore de la chaude lumière. Relever la jupe, si le chat a disparu, la chatte elle, est bel et bien là, et elle aime sentir la caresse solaire sur sa toison douce.

     

    cg in A la loupe

     

     

  • l'oeil & la plume : peau était-ce ?

     

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    texte de gathy garcia  2004                                                                                                       collage  jlmi  2013
     


    Peau laine de fleurs   
    Peau de rose douce
    Peau pierre       
    Peau source      
    Peau de vie   
    Peau sature      
    Satin de l’âme

    Peau êtes-vous 
    Peau éthique ?  

    Et pourquoi pas…

    Peau tarie condamnée     
    A jouer baballe au nez  
    Peau mélo sous acide
    Sous la peau terne
    Peau cédée      
    Peau teint 
    De tous les diables     

    Peau de vin   
    Trop peau lit     
    Peau lissée
    Peau lithique     
    Peau pourrie     

    Peau rage rouge       
    Oriflamme oripeau    
    Peau pue l’air  
    Entassée asphyxiée 
    Pauvre trou
    Peau

    Peau cible la quitter  
    Pourquoi peau ?     


    en ligne sur : http://jlmi22.hautetfort.com/