J'ai tué ma mère de Xavier Dolan (2009)
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Égoïste : Dénué de respect pour l'égoïsme des autres.
in Le dictionnaire du diable
Thébaïde
Elle est entrée en silence comme dans un bain d’huiles, quand les parfums se font médecine. Elle est entrée en silence et n’en est plus ressortie. Certains disent qu’elle s’est noyée, d’autres — mauvaises langues —, que le bain a refroidi. Tout cela est faux. Elle est entrée en silence et elle y a découvert un vaste univers, nul besoin de revenir puisque elle n’est même pas partie. Elle est simplement entrée. Entrée en silence. Les pieds léchés par les vagues, la place immense où il ne fait jamais nuit, pas plus que jour d’ailleurs, il y fait seulement un léger, un merveilleux, un dense silence. Elle y est entrée comme on entre dans son lit, comme on glisse en soi. Elle n’est pas partie. Elle est là, minuscule et immense, en silence.
cg in Le baume, le pire et la quintessence
La Panthère(Jardin des Plantes, Paris)Son regard du retour éternel des barreauxs’est tellement lassé qu’il ne saisit plus rien.Il ne lui semble voir que barreaux par millierset derrière mille barreaux, plus de monde.La molle marche des pas flexibles et fortsqui tourne dans le cercle le plus exiguparaît une danse de force autour d’un centreoù dort dans la torpeur un immense vouloir.Quelquefois seulement le rideau des pupillessans bruit se lève. Alors une image y pénètre,court à travers le silence tendu des membres -et dans le cœur s’interrompt d’être.traduction Claude Vigée
Le photographe qui a réussi a capturé juste leur beauté
les a surnommé "Le couple éternel", ces deux panthères, mâle et femelle,
vivent et chassent ensemble dans le Parc National de Nagarhole.
L’animal en soi sommeille
On le dit
Mais l’animal en moi est éveillé
Je vibre aux odeurs de terre mouillée
Je hume la mer d’aussi loin que le chien hume sa pâtée
Nulle fleur odorante ne passe inaperçue
Ma peau est sensible aux alizés
J’entends la petite vie qui grouille, sable ou gravier
Humus, lichen, pourriture organique
Je vois la douceur tendre du vert des jeunes pousses
Les feuillages éclaboussent ma rétine
Les pétales blancs ou pastel y impriment leur pointillisme
Toute bête qui croise mon chemin me rend l’extase des lointains jours d’avant
D’avant que ne se séparent femmes et femelles
in Animalité
(trouvé au Musée improbable !)
La sève ruisselle. Son chant écorce l’univers
et la nuit frissonne en songeant au festin.
Nous voici disloqués. Éblouis, transis, illuminés.
Tout brûler et repartir, de déchirure en déchirure. Faisceaux d’un élan unique.
La toile se recréé. Perdre en apparence, gagner en vigilance.
cg in Les mots allumettes, Cardère éd. 2012