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Vide alentour de Jean-Baptiste Pedini

 

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/vide-alentour-jean-baptis...

 

Encres Vives (Coll. Encres Blanches n°488) 2011 - 16 pages – Préface de Patrice Maltaverne - Prix 6.10€

 

Vide alentour, Jean-Baptiste Pedini

 

 

Le vide on ne s’y fait pas, écrit Jean-Baptiste Pedini, en 10 poèmes qui tournent autour de ce vide alentour. Le vide, il le creuse, le fouille, le traque, tente de lui donner forme en quelque sorte, de lui donner sens. Des poèmes comme des corps pour englober ce qui échappe, questionne pourtant, obsède même. Le vide révèle comme une éternelle insatisfaction.


 

« on décompose espaces

gestes

fouilles au corps

 

toujours plus simples

 

toujours à rechercher

d’autres possibles. »

Il y a va et vient entre ce vide alentour et le besoin de sentir, de se sentir à défaut de pouvoir combler le vide.


 

« on regarde un ciel vide

on se mouille en-dedans »


 

Le vide alentour reflète sans aucun doute cette peur du vide intérieur, comme si le vide extérieur menaçait d’absorber l’auteur.

 

Tout se joue entre ombres et absence.


 

« entre  le moût du jour

et la chair qui plisse

l’absence

 

(…)

 

et de ces ombres

 

des petites plaies rouges

qui remuent dans la nuit »


 

La matière est absorbée, dissoute.


 

« le bruit de l’eau dans nos gourdes d’ombre »


 

Et même le temps disparaît.


 

« temps à ôter encore

à ce qu’il reste »


 

Il y a ces tentatives d’arrimer le corps.


 

« avec ou sans

les jours où l’on est bien

 

où bouches et bouches

se mangent

gravitent autour des peaux »


 

On s’accroche aux corps pour ne pas sombrer dans le vide, mais les corps-bouées rappellent encore qu’on ne peut échapper à ce vide. Alors,

 

 

« on trace de petits traits

qui tirent

et qui dégorgent

 

petits traits inouïs

petits traits des absents »


 

En fin de compte, il n’y a qu’absence, ombre et silence.


 

« il n’y a que ça

et personne ne dit rien »


 

La poésie devient alors comme le seul révélateur, la seule issue possible.


 

« on creuse une matière nouvelle

on noircit les phalanges

en deçà

aucune rue ne s’élève »


 

Cela permet une certaine forme d’acceptation.


 

« on reste ce mirage

qui recule sans cesse »


 

Le vide qui nous pousse finalement dans le vide, le vide autour, le vide devant, le vide derrière.


 

« on s’en souvient à peine

de la brise d’hiver

 

(…)

les têtes qui dépassent

à peine

 

secouent les rideaux

d’ombre »


 

L’ombre et le silence pour habiller le vide… Reste tout de même comme une lueur, on croit encore à l’après.


 

« le silence rôde

 

on a du mal à savoir

ce qui viendra après »


 

Il s’agirait  de passer par l’acceptation, alors que :


 

« l’ombre roule

à mesure

dans la poussière du jour

 

il n’y a rien à sauver

il n’y a plus de distance »


 

Peut-être n’y a t-il simplement qu’un plein présent, avec le vide alentour.


 

Cathy Garcia

 

A propos de l'écrivain

Jean-Baptiste Pedini

Jean-Baptiste Pedini est né en 1984 à Rodez et vit et travaille actuellement en région toulousaine. A publié : Hors la ville (haïkus), Guy Boulianne éditeur 2006 et Ombres à moudre, -36° édition (collection 8pA6), 2009 ; Peut-être à minuit, -36° édition (collection 8pA6), 2010 ; La légèreté des cendres, éditions Clapàs (collection Franche Lippée) 2010.


 

 

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