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L’étrange bibliothèque de Haruki Murakami

 

traduit du japonais par Hélène Morita, illustrations de Kat Menschik

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Belfond, novembre 2015. 72 pages, 17 €.

 

Un jeune garçon qui voulait simplement emprunter des livres à la bibliothèque, se retrouve enfermé dans une cellule au fin fond d’un labyrinthe obscur, prisonnier d’un vieillard terrifiant, et sous la garde d’un homme-mouton passif et bienveillant qui fait de délicieux beignets. Comme un rêve qui bascule très vite dans le pire des cauchemars, cette histoire n’aurait pas déplu à Lewis Carroll. Avec pour ingrédients le mystère, le bizarre, l’absurde et une frontière très poreuse entre le poétique et l’épouvante, on y retrouve le goût immodéré de l’auteur pour les bibliothèques et les ambiances pesantes mais comme évaporées. Il y est question de nourriture de l’esprit et de nourriture pour le ventre et d’un menaçant mélange des deux. Il y est aussi question d’un chien féroce, d’un étourneau et d’une petite fille très belle. Bien que la fin puisse laisser le lecteur sur sa faim, très vite, celui-ci se rendra compte que son esprit est retourné dans le labyrinthe pour tenter de démêler le sens caché de cette histoire, et c’est là que tout l’art de Murakami opère. Il réussit à se frayer un chemin dans notre tête et à y déposer tout un tas de questionnements, comme une souris viendrait y déposer des souriceaux. L’ambiance noire et angoissante de L’étrange bibliothèque est formidablement mise en valeur par les vraiment superbes illustrations, en plein page, de l’artiste berlinoise Kat Menschik, qui font de cet ouvrage un très beau livre à glisser dans sa bibliothèque, en prenant garde à ne pas y glisser à son tour.

 

Cathy Garcia

 

 

Harukami.pngNé à Kyoto en 1949, Haruki Murakami est un des auteurs japonais contemporains les plus lus au monde. Pressenti pour le prix Nobel depuis 2006, il est traduit en cinquante langues. Fils d’enseignants en littérature japonaise, Haruki Murakami passe son enfance dans une ville portuaire, Kobe, entouré de livres et de chats. Plus tard, il poursuit des études de théâtre et de cinéma à l’université de Waseda. Son imagination est très tôt séduite et façonnée par la littérature américaine, notamment les romans de Raymond Carver, de Raymond Chandler ou de Scott Fitzgerald. Dès 1974, il ouvre un petit bar de jazz, le « Peter Cat », à Tokyo, qu’il va tenir pendant sept ans avant de devenir écrivain. C’est en regardant un match de base-ball, au moment précis où le joueur américain Dave Hilton frappe la balle, qu’Haruki Murakami eut l’idée d’écrire son premier roman, Écoute le chant du vent (1979 – non traduit en Français) qui remporte un succès immédiat et se voit couronné du Prix Gunzo des Nouveaux Écrivains. Premier tome d’une trilogie, ce roman est suivi du Flipper de 1973 (1980) et de La Chasse au mouton sauvage (1982). Haruki Murakami devient dès lors l’un des écrivains japonais les plus populaires au monde. Après la publication de plusieurs romans à succès, Haruki Murakami s’installe à l’étranger. De 1986 à 1989, il vit en Grèce, à Rome et enfin aux États-Unis, où il enseigne la littérature japonaise dans plusieurs universités, dont celle de Princeton. Mais la grave crise économique et sociale que traverse le Japon incite l’écrivain à retourner sur ses terres natales dès 1995. Très marqué par le tremblement de terre de Kōbe, qui lui inspire par la suite le recueil de nouvelles Après le tremblement de terre, Haruki Murakami s’intéresse également à l’attaque terroriste au gaz sarin dans le métro de Tokyo, perpétrée par la secte Aum. Cette tragédie fera l’objet d’un grand livre d’enquête, Underground, dans lequel l’auteur donne la parole aux témoins et aux victimes de l’attaque. Le thème de l’attentat dans le métro figure également dans 1Q84. La plupart des romans d’Haruki Murakami sont traduits en France chez Belfond et repris aux éditions 10/18, parmi lesquels les célèbres Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, Les Amants du Spoutnik, Kafka sur le rivage ou encore La Ballade de l'impossible. Haruki Murakami a reçu, tout au long de sa carrière, plusieurs distinctions littéraires prestigieuses, notamment le prix Yomiri Literary Prize, le prix Kafka 2006 et le prix Jérusalem de la liberté de l’individu dans la société. Après la trilogie 1Q84, qui a connu un immense succès planétaire, son nouveau roman L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, numéro un des ventes de livres en 2013 au Japon, paraît aux éditions Belfond à la rentrée 2014. En plus de son travail de romancier, Haruki Murakami est le traducteur en japonais de plusieurs écrivains anglo-saxons incontournables, dont Scott Fitzgerald, John Irving, J.D Salinger ou Raymond Carver. De ce dernier, Haruki Murakami affirme qu’il est le professeur le plus important de son existence, ainsi que son plus grand ami en littérature. Haruki Murakami est également journaliste et essayiste.

 

cette note a été publiée sur la Cause Littéraire.

http://www.lacauselitteraire.fr/

 

 

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