Denise Desautel
joggeuse de grand fond, tu cours
jusqu’au bout du continent
jusqu’au bout du siècle
champs minés, océans, naufrages
jets de plomb et de sang
squelettes en pile
le long de ton chemin
tu repousses ce que tu hais
cette panoplie d’objets blessants
à la portée de n’importe quelle bouche
de n’importe quelle main
mensonges, rancunes et petits fusils
tu cours, tu voles
tu vas vers la beauté
tes bras acrobates
tes paumes
béantes
in La marathonienne