Il y a seulement 50 ans, les Innu étaient encore des chasseurs-cueilleurs semi-nomades.
Durant l’hiver subarctique, lorsque les cours d’eau du Nitassinan (leur terre natale) gelaient, les Innu se déplaçaient dans l’intérieur du pays sur des raquettes à neige à la recherche de caribous. Durant les mois d’été, lorsque la glace fondait, ils naviguaient dans des canoës fabriqués en bois de bouleau jusqu’à la côte Atlantique.
Dans les années 1950 et 1960, le gouvernement canadien et l’Eglise catholique les ont sédentarisés de force. La plupart de leurs terres ont été confisquées; la chasse au caribou était strictement limitée.
Tout un mode de vie a été déstabilisé; les conséquences humaines ont été désastreuses.
Les femmes et les hommes qui avaient autrefois une vie active et indépendante, en harmonie avec le monde naturel, sont devenus sédentaires et profondément dépressifs.
Les taux de diabète, d’alcoolisme et de suicide sont montés en flèche alors que leur estime de soi s’affaiblissait considérablement.
Il y a plusieurs années, lorsqu’un Innu se rendait aux services sociaux et qu’on lui demandait ce qu’il faisait dans la vie, il répondait ‘chasseur’, explique Jean-Pierre Ashimi, un Innu. Aujourd’hui, il déclare être ‘sans emploi’.
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L’étroite relation des Innu avec leur nutshimit est au cœur de leur identité.
Ils possèdent une connaissance approfondie de la flore et de la faune : la sève dorée des épicéas est utilisée comme colle dans la construction des canoës, comme onguent pour les brûlures du soleil ou encore comme chewing-gum.
La terre est votre vie, dit George Rich. Sans elle, vous n’êtes rien; tout ce qui est connecté à la terre symbolise ce que vous êtes en tant qu’être humain.
Source : Survival International