Dal East
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Le photographe finlandais Jorma Puranen est né en 1951. C'est dans un contexte de recherche ethnologique qu'il a commencé sa carrière de photographe; son but, à la fin des années 70 est d'établir alors un reportage de géographie humaine et culturelle sur le peuple Sami, composé de tribus de Lapons nomades occupant les plus hautes contrées du Nord de la Norvège, de la Finlande, de la Suède et de la Russie. Il travaillait en Laponie depuis des années, quand il a trouvé une boîte poussiéreuse d'images du 19e siècle des Samis dans une archive à Paris, il a décidé de les ramener à leur terre natale dans ce qu'il appelle un retour au pays imaginaire.
Le vent
avant de partir elle mettra autour de son cou
un collier de perles d’eau, un collier de sève
elle lissera ses mains et les parfumera
d’un crépuscule de mai
elle ôtera chaque plomb
de ses yeux, de sa chair
un à un elle retirera ceux qui criblent son cœur
et elle prendra entre ses mains son visage
elle baisera ses paupières si doucement
qu’il la prendra pour le vent.
cg in Le baume, le pire et la quintessence
Inaccessible animus
Son désir est d’un autre temps, il est mort en pornocratie.
Monde et système pornographique où tout se résume à l’avidité, à la turgescence conquérante en quête d’orifices. Plus c’est étroit, plus c’est bon, mais l’esprit, plus c’est étroit, plus c’est con.
Elle est d’un autre temps, d’un ailleurs où les sentiments sont intenses et intègres. La mesquinerie la poignarde, la tiédeur la glace. Nulle dignité dans les désirs qui nous tenaillent. Nous sommes des nourrissons hideux, des monstres égrillards.
Il est en elle un homme d’une ancienne espèce, un homme de parole habité de vrais sentiments. Un homme sensible et farouche, un homme au grand courage, un de ces guerriers qui se détournent de la violence, qui travaillent à dompter leurs démons et qui savent parler avec leur cœur. Mais cet animus la torture, car rien ici ne lui ressemble, et il l’aiguillonne d’un amour impossible, d’un idéal à jamais inaccessible. Il lui souffle une musique qui lui rend ce monde intolérable. Répugnant.
La pureté d’une source, le chant d’un ruisseau, la fougue du torrent, la souplesse d’une rivière, la patience d’un fleuve, tel est cet homme, tel est celui qu’elle porte en elle.
Ô comme elle l’aime lui, l’inexistant
et comme nul en ce monde n’a pu le lui faire oublier.
Elle le sait, elle le sent, mais elle ne peut le toucher.
cg in Le baume, le pire et la quintessence
Je ne suis pas hyène, peut-être un peu panthère sur les bords.
Panthère en rond devant la cheminée, griffes et velours, banale en vérité.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Artiste peintre né en 1957 à Tbilisi, Georgie, mort en 2006.
Nous invoquerons le serpent sorcier
Son sillage d’amour
Sur les parois des canyons
Des torches entre les paumes
Pour éclairer ses entrailles
Poudre de suif baroque
Le frisson sur la nuque
Des visions dans le ventre
cg in Mordre le temps de mort, 2013
Certains mots-clés marquent les contours de mon existence, mots chevillés à mon âme, comme des lieux où l’on se sent bien : une clairière, un flanc de colline, un désert, une chapelle dans la tête. J'aime, je n'aime plus et j'aimerai encore tant que le souffle voyagera dans mon corps. Qu'importe son nom, ses différents visages, une seule personne suffit : l'Autre.
cg, juillet 1999, en route pour Varsovie
in Calepins voyageurs