Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 9

  • John Wimberley

    John Wimberley.jpg

     

    poisson je dois être

    mais poisson ne se noie pas

    moi si

    vertige des eaux soûles

     

    amour

    et les glas sonnent

    les ensevelis les fantômes

     

    les hameçons oubliés se tordent

    en fouille-chair

     

     

    cg in Mon collier de sel

     

     

  • Jake Baddeley

    Jake-Baddeley-507.jpg

     

    Mes yeux sont des miroirs en flammes,

    mon sexe un coquillage dans ta paume fraîche.

    Poumons, torse, seins, veines.

    Météores de désir aux frontières de chair. Écume de jasmin.

     

    Les dés sont jetés. Exil de la flèche en déroutante verticalité.

    Incision. Je décrypte le signe.

    La chair, la sève et le squelette des rêves.

    La substantielle énigme de verre.

     

     

    Cg in Les mots allumettes (Cardère 2012)

     

     

  • Pépites brésiliennes de Jean-Yves Loude

     

    PEPITE~1.JPG

     

     

    Actes Sud, avril 2013

    380 pages, 23 €.

     

     

    Voilà donc une mine, qui fera le bonheur des amoureux du Brésil, mais pas seulement. L’auteur et sa compagne, ethnologues passionnés, nous entraînent sur leur sillage dans une enquête aux allures de road-movie, sur les traces de la mémoire africaine au Brésil. De Rio de Janeiro à São Luis do Maranhão, situé sur l’île du même nom, en passant par le Minas Gerais et le Nordeste, on visitera de multiples lieux, des villes comme Ouro Preto, Belo Horizonte, Salvador, Recife, Petrolina, Teresina… Un périple de plus de 5000 km pour recueillir ces pépites que représentent, pour le couple d’ethnologues, les personnages marquants, d’hier et d’aujourd’hui, de l’identité noire du Brésil. Une identité d’autant plus occultée qu’elle est directement liée à cette autre mémoire, encore aujourd’hui verrouillée, du Brésil portugais colonial et esclavagiste.

     

    Cet ouvrage est en quelque sorte l’accomplissement d’une promesse faite quelques mois auparavant à Zayda, une farouche militante de la cause noire à travers les activités d’un groupe de danse à São Luis, le Tambor de Crioula et le point de départ de cette chasse aux trésors, c’est une photo de Luzia, une ancêtre brésilienne, dont le squelette a été retrouvé au cours des années 70, dans le Minas Gerais. Disparue au moins onze mille ans avant notre ère, son visage fut reconstitué à Manchester et présenté en mars 1999. Là, il fit le tour du monde, mettant à mal l’hypothèse en vogue alors, sur le peuplement originel du continent américain : la culture dite de Clóvis, représentant l’avancée pionnière du flux migratoire sibéro-mongol. En effet, Luzia ressemble aux Africains ou aux Aborigènes australiens à cause de ses traits typiquement négroïdes.

     

    Plus ancien encore, Zuzu. C’est un des plus anciens ancêtres brésiliens, retrouvé avec quelques 250 squelettes, dans le Parc national de Serra da Capivara au Sud-est de l’État du Piaui dans le centre du Brésil, où on retrouve également d’innombrables peintures rupestres, un des plus grands sites mondial, où figure entre autre la plus ancienne représentation de bateau. La datation indique une période se situant entre 60 000 ans et 55 000 ans. Zuzu est doté lui aussi du même type de traits dits paléoaméricains. Ce terme désigne les populations non-mongoloïdes (non-paléoindiennes) ayant vécu en Amérique du Nord et en Amérique du Sud avant ou pendant la dernière glaciation. Voilà pour les doyens de tous ceux et celles que nous allons découvrir et rencontrer grâce à Monsieur Lion et Leuk, comme se surnomment le couple de chercheurs, avides de mettre à jour les souvenirs plus ou moins enfouis d’un Brésil actuel, qui peine encore a accepter cette part essentielle de son identité.

     

    Il y a donc Luzia et Zuzu et puis l’histoire de cet empereur du Mali, Abou Bakari II, disparu avec une flotte de deux mille barques chargées d’or et de vivres, alors qu’il avait embarqué en 1311 sur la « Mer des Ténèbres », nom donné alors à l’océan Atlantique et qui, en dérivant selon les courants marins, aurait très bien pu arriver au Brésil un siècle et demi avant Cabral et Colomb. Nous irons donc de découverte en découverte, à la rencontre d’histoires et de figuras, comprenez « personnalités », « caractères », encore vivantes ou ayant vécu. Des artistes, des poètes, des écrivains, des musiciens, des artisans, des philosophes, des militants, des imprécateurs, des saints et des saintes, des esclaves rebelles qui formeront les premiers quilombos, ces communautés d’esclaves fugitifs, entrés dans la clandestinité et qui aujourd’hui sont des communautés rurales paupérisées et marginalisées. Le plus célèbre de ces résistants est Zumbi dos Palmares, aujourd’hui un héros national, mais il y en eut d’autres. Nous rencontrerons beaucoup de femmes aussi, des affranchies célèbres pour leur force de caractère et leur beauté, des revendicatrices, des enseignantes, des guérisseuses, une prostituée mystique, une faiseuse d’anges et en filigrane toujours, les orishas, ces divinités venues d’Afrique avec les premiers esclaves, et qui ont retrouvé vie à travers le son des tambours et les cérémonies, très longtemps interdites, de candomblé. Toute une culture qui a survécu, se fondant habilement dans un syncrétisme qui prouve encore aujourd’hui sa force et sa vivacité. Nous apprendrons toutes les luttes, encore en cours aujourd’hui, pour qu’enfin soit reconnue intégralement et à sa juste valeur, cette identité noire et mulâtre et la place de cet incontournable richesse humaine et culturelle dans l’histoire d’un pays, qui aurait tout à gagner en accordant à cette part de lui-même, toute la reconnaissance qui lui est due et permettre ainsi aux plaies du passé de se refermer enfin.

     

    Pépites brésiliennes est un ouvrage passionnant, mené tambour battant, loin d’un Brésil surfait de carte postale, mais au cœur d’un Brésil bien plus authentique, bien vivant avec ses blessures, ses splendeurs et ses misères, ce creuset de culture populaire où la plus belle des pépites est  ce métissage unique et exceptionnel. Les auteurs ont l’art de nous faire partager leur passion, cette véritable quête qui les anime, et nous sommes rapidement gagnés par leur fièvre, une exaltation qui donnerait envie de fêter ça, pour les connaisseurs, autour d’une bonne bouteille de cachaça.

     

    Cathy Garcia

     

     

    ResizedImage600399-Couple.jpgÉcrivain et ethnologue, Jean-Yves Loude est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels une série publiée chez Actes Sud, dans laquelle s’inscrit cet opus, consacrée aux mémoires occultées de l’Afrique : Le Roi d’Afrique et la reine mer (1994), Cap-Vert, notes atlantiques (1997), Lisbonne, dans la ville noire (2003), et Coup de théâtre à São Tomé (2007). Cet ouvrage a été réalisé en collaboration avec sa compagne, Viviane Lièvre, ethnologue et photographe. Tous deux témoignent depuis trente ans de la diversité des cultures du monde – lointaines ou proches – à travers leurs livres, études, romans adultes et jeunesse, leurs photos et leurs conférences. Leurs terrains d’investigations sont les Kalash du Pakistan, le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, le Cap-Vert, Lisbonne, São Tomé, le Brésil.

     

     

    Note de lecture parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/pepites-bresiliennes-jean-yves-loude

     

  • Jane Whiting Chrzanoska - Solitare

    Jane Whiting Chrzanoska 7_n.jpg

     

    Tears and despair 1

     

    tears and despair

    tears and despair

     

    joli trousseau

    comme un morceau de blues

    un morceau dans la gorge que l’on ne peut

    ni avaler ni recracher

    ni avaler ni recracher

     

    son homme is happy like a grave

    her love is joyeux quand elle tombe

     

    tears and despair

    and a glass of champagne

    rough silence

    with a glass of pain

     

    elle peut voir son reflet

    lune pâle

    pas même gothique

     

    there’s surely something funny we can play

    like a dark song entre deux cups of heavy rain

     

    leur vie is like a lonely fellow

    par une nuit d’hiver

    loupant the last train

    loupant the last train

      

     

    cg in Le baume, le pire et la quintessence

     

     

     

     

  • John Blakemore

    John Blakemore tulips mutations n°3.jpg

     

    Pourquoi certaines plantes poussent-elles si haut qu’ensuite elles ploient sous le poids de leurs fleurs ? Le plein quotidien sans collision avec l’autre. Pouvoir enfin accueillir la sérénité, oublier les problèmes et si besoin les accueillir, mais un par un, point. Démêler le toi du moi, me reprendre, me retrouver, choisir. Observer, contempler, ressentir, avoir du désir sans objet, s’ouvrir à la vie, fêter le vivant en soi. Traquer le mensonge, ne plus être si naïve dans la hâte d’aimer.  

     

    cg in A la loupe, tout est rituel, 2013

  • Abdul Karim Majdal Al-Beik

    Abdul Karim Al- Majdal Beik  2.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik  5.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik 62.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik  86.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik 6.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik b.jpg

     

    abdul-karim-majdal-al-beik-wall-2008.jpg

     

    Abdul Karim Majdal Al-Beik.jpg

     

    Abdul Karim Majdal Al-Beik 13.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik 97.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik  7.jpg

     

    Abdul Karim Al- Majdal Beik Against_the_Walls_II.jpg

     

    Abdul Karim Majdal Al-Beik_0719.jpg

     

     

     

     

    Abdul Karim Majdal_AL_Beiks_Photo_small0.jpgNé dans un petit village à la périphérie d'Al-Hasaka en 1973, en Syrie, Abdul Karim Al- Majdal Beik est diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de Damas.  Il place cette ville et la situation politique syrienne au centre de son travail. Ses compositions picturales cherchent les histoires cachées parmi la multitude de graffitis, marques et fissures des murs de la vieille ville. Au cours des dernières années, sa pratique a évolué et comporte une palette plus large avec l'inclusion d'éléments supplémentaires tels que des petites croix, des bandes de tissu, ficelle, des fusils et des couteaux...
     
     

    Merci à JL Millet et son Musée Improbable : http://jlmi94.hautetfort.com/

     

     

  • John Heartfield - Ô temps Joyeux, Ô temps béni, porteur de miracle - 1935

    John Heartfield O temps Joyeux, O temps béni, porteur de miracle- 1935.jpg

     

    Helmut Herzfeld, dit John Heartfield, né à Berlin-Schmargendorf le 19 juin 1891 et mort à Berlin le 26 avril 1968 est un artiste allemand. Il fut, avec George Grosz, l'un des premiers à utiliser la technique du photomontage et, proche de Dada, membre du Parti communiste d'Allemagne (dès 1919), et, à partir de 1928, il devint selon Aragon le « prototype de l'artiste antifasciste ». En effet, la plus grande partie de son travail est consacrée à la création d'affiches dénonçant la montée du nazisme et illustre, à partir de 1930, les couvertures du journal ouvrier Arbeiter Illustrierte Zeitung (A.I.Z.). publiera en couverture 237 photomontages. Les nazis comprennent la puissance de ses montages et lancent un faux AIZ baptisé ABZ qui publie des photomontage d'un certain Schwertwart qu'on tente de faire passer pour Heartfield. Si le photomontage s'inscrit dans un certain nombre de problématiques esthétiques liées à Dada (notamment par rapport à l'utilisation du tract et par rapport au collage), les compositions brutales de Heartfield relèvent en premier lieu d'un rapport à la production et à la diffusion des images au sein de la société qui est politique.

     

    Pour en (sa)voir plus : http://www.brasscheck.com/heartfield/gallery.html

     

     

  • John Blakemore

    John Blakemore stilllife.jpg

     

    Toujours encore des vers

    Et des pépites à récolter

    Les perles scotchées

    Dans les archives

    Au sous-sol de l’oubli

    Le crâne éclaté derrière les vitres

    La moelle en feu en vérité

     

     

    Cg in Mordre le temps de mort, 2013