Mikaylah Bowman

A LA POINTE DE L'ÉCORCHURE
dégouliner
face obscure
enrager jusqu'à plus soif
la fureur bat les flancs
met les cafards à gésir
crache à mots drus
ses gluantes folies
l’œil
reste pendu
à l'insomnie
in Mon collier de sel
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A LA POINTE DE L'ÉCORCHURE
dégouliner
face obscure
enrager jusqu'à plus soif
la fureur bat les flancs
met les cafards à gésir
crache à mots drus
ses gluantes folies
l’œil
reste pendu
à l'insomnie
in Mon collier de sel

Rouge j’ai vu les flambeaux veines à ma bouche
si vive à dévorer l’aréole du ciel
J’ai vu les vagues les poissons les bâtiments crasses
Les amanites de tôle les balles fleurs les écornures
Les langues perforées sur des morceaux de soleil
J’ai vu les boursouflures colliers de perles rares sur la terre mûre
in Bleu écarlate
Mystica perdita, 2009

***
Chacun appelle “idées claires” celles qui sont au même degré de confusion que les siennes propres.
***

Les pissenlits en graines, réfractaires aux vœux, nous manquons de souffle. Se séparer. Être dans l’instant d’un bourdonnement qui passe, faire taire les pensées, l’espoir, le désespoir. Se séparer. Arrêter les pensées ? Impossible ! Elles tournent, tournent, infernal manège, on n’en veut pas, on n’en veut, à l’autre. Un bourdon sur ma peau, doux, mais aussitôt la peur, ancestrale peut-être, de la piqûre.
cg in A la loupe, tout est rituel

Mikio Watanabe, né en 1954 à Yokohama, est un graveur, dessinateur et photgraphe japonais.

***
La liberté ne consiste pas seulement à suivre sa propre volonté, mais aussi parfois à la fuir.
***

J’apprends la tranquillité du chat et reçoit l’assourdissant bruissement de tout ce qui m’entoure. Chante l’oiseau, à me tourner la tête d’un bonheur toujours plus fou, à me faire juter l’âme. Des pans entiers d’armure étriquée qui s’effondrent, étriquée et ridicule. J’avance, féline, toujours plus nue, toujours plus libre. Le monde est dense, moelleux et la végétation est un champ de louanges. Les coutures ont craqué, les masques, les camisoles, les obligations factices ont fondu comme cubes de glace sous des cascades de feu, comme voleront ces mots à la prochaine tempête…
cg in A la loupe, tout est rituel

Comment écrire la vérité ? Qui aurait assez de prétention pour se croire à même de la capturer et de l’enfermer en quelques mots ?
Il y a autant de vérités que de battements de cœur et autant de mots pour y échapper ! Le mensonge est un déguisement.
cg in Journal 1998



