Lionel Mazari - La côte et le pompon -
Poème de Lionel Mazari inspiré par la photo de Cathy Garcia Canalès et mis en musique et interprété par l'auteur.
Mars 2023
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Poème de Lionel Mazari inspiré par la photo de Cathy Garcia Canalès et mis en musique et interprété par l'auteur.
Mars 2023
Le cadeau du jour, magnifique cadeau, le cocon de grand paon de nuit que j'avais trouvé à l'automne dernier et mis à l'abri sur ma terrasse, et bien il devait abriter une fille, car aujourd'hui deux mâles sont arrivés, le premier on l'a trouvé en piteux état, j'étais très triste, et je suis donc vite allée voir le cocon et voilà ce que j'ai trouvé - ô émerveillement - et que j'ai mis sur la fenêtre de ma chambre à l'abri des chats.... Ils ont fricoté toute l'aprem, la descendance est assurée :-) étrange d'ailleurs car ce sont des papillons de nuit.
20 cartes différentes, printemps oblige
Format 10x15 en papier finition laminée brillante, 350g fabrication sans chlore élémentaire (ECF)
série très limitée, 12 exemplaires de chaque
Sont disponibles sur commande
et à la boutique Fourmillard, 60 rue du portail d'Alban à CAHORS
JE SUIS L’EAU
Je suis goutte
Et je suis océan
La flaque dans laquelle
Jouent les enfants
Je suis fontaine
Fraîche chaude
Mémoire blanche
Des origines
Source sacrée
Porteuse de vie
Messagère des fées
Guérisseuse aussi
Jaillissante bouillonnante
Colliers de perles
Bracelets de cristaux
Je suis la divine mère
De tous les fleuves
Je suis ruisseau filet d’argent
Je suis la fougue du torrent
Calme et limpide berceau
Des grenouilles et poissons
Je suis la chevelure
Des gracieuses ondines
La voluptueuse vouivre
Des marécages
Je suis le paradis des roseaux
Je suis le repos des noyés
Le tombeau liquide
Des sans papier
Je suis la vie
Je suis la mort
Je suis le paradis des oiseaux
Je suis le grand serpent
Qui a creusé la vallée
Sang de la terre
Lymphe des mammifères
je suis la mère qui lave les yeux
La sainte mer qui lèche vos pieds
Je suis le chant
Des sirènes
La respiration
Des immenses baleines
Je suis la glace
La mort blanche
La vapeur qui sublime
La formule aromatique
Qui nettoie vos âmes
Je baigne vos corps
Nourrit vos cellules
Vous délivre de la crasse
Et de la maladie
Mais vous
Que faites-vous pour moi ?
Je suis souillée
Partout où je passe
Certains m’usent pour leurs crottes
Et leurs urines
Me gardent jalousement
Dans leur piscine
Alors que tant d’autres ailleurs
Meurent de mon empoisonnement
Vous ratissez mes flancs
Raclez mes os
Massacrez toutes mes créatures
Alors mon message de vie
Devient un message de mort
Jusque dans votre propre corps
Car chacune de mes gouttes
Parle à toutes les autres gouttes
Elles savent les sons
Et elles savent les mots
Elles savent le chaos de la haine
Le cristal de l’amour
Je suis la vie
Je connais les maux
Je suis l’eau."
Cathy Garcia 2012
photo (c) cg : cascade à St Pierre-Livron (82)
Que 2019 nous comble et vous comble, de la joie, de l'amour et justice et paix pour de vrai pour tous partout et amour et guérison pour le grand corps, l'esprit et l'âme de la Pachamama !!!
cg "Fugitives"
"poésie : des signes et des sons sur des sensations, du souffle pour tisser des échelles et des passerelles, tentative de toucher au-delà des limites convenues, créature libre et sauvage, peut percer le coffre du cœur, peut mordre si besoin "
Après une première série de cinq cartes comprenant les quatre "Gardienne des rives" et "La petite pêcheuse de la Rauze", voici donc cinq nouvelles cartes pour une deuxième série, toujours au format 10x15 en papier finition laminée mate 350g, fabrication écolo sans chlore élémentaire (ECF). Chaque carte est en série limitée - et ce sont donc mes photos bien-sûr !
la plume
Le chapeau de magicien
L'ïle
Le pont
I see you
Disponibles ainsi que la première série sur commande et à la boutique Fourmillard, 60 rue du Portail d'Alban à Cahors (Lot).
Voir la première série :
Et pour la lancer, une première série de cinq cartes "Magie, poésie, beauté du Lot", comprenant les quatre "Gardienne des rives" plus "La petite pêcheuse de la Rauze", format 10x15 en papier finition laminée mate 350g fabrication écolo sans chlore élémentaire (ECF), série limitée - et ce sont donc mes photos bien-sûr ! - les scans ci-dessous rendent mal mais ça vous donne une idée....
... jusqu'au prochain...
Les paradis me poursuivent ; je veux dire
qu'à chaque nouveau malheur, mon cerveau
se reconfigure à l'heure de mon dernier bonheur.
Outre cette fonction "reset", je possède encore
un accumulateur charnel d'énergie qui stocke,
chacune de mes bouffées délirantes ; et plutôt
que de la dispenser en une brève extase,
la diffuse, couleurs soufflées sur ma matière grisée,
en un fin, durable, équanime filet d'alacrité.
... jusqu'à la suivante...
...
© l'impossible séjour de lionel mazari
© Photo Cathy Garcia
Quand l’orage vient, précédé comme toujours de son souffle chaud de bête prête à en découdre, le géranium déjà rouge devient fluorescent. On entend la bête galoper sur le plancher du ciel, ça craque, ça résonne et toujours en moi cette exaltation, cette palpitation, cette excitation qui me garde dehors, face à elle. Les feuilles du citronnier se mettent à briller elles aussi, tout semble électrisé à l’approche de cette force brute et magnifique. La chatte reste avec moi, posée sur une chaise et voilà les gouttes qui se précipitent, crépitent. Les chênes entament la danse, le balancement nerveux de leurs branches.
Le crayon est mon antenne, la peau est mon antenne, mes poumons avalent le vent, le cœur fait tambour avec le tonnerre. La bête est rusée, elle tourne, ne s’approche pas directement, elle a pissé à peine et tout reste sur sa soif. Un avion, ridicule moucheron, vient la narguer, son moteur résonne comme un chant de cathédrale, ça énerve la bête qui souffle des naseaux, gronde. Pour l’accueillir comme il se doit, avec respect, je lui offre de mon vin de gaillet et nous buvons ensemble, elle tourne plus vite, rugit sourdement mais je sais qu’elle tiendra sa grêle loin de mes plantes. Nous avons un pacte. Je laisse sa respiration s’unir à la mienne, l’air est un élément avec qui je partage de grandes affinités. La bête me répond avec force et douceur à la fois, le vin de gaillet répand sa saveur légèrement amère dans ma gorge. La bête est tout près, elle bouscule les objets, courbe les arbres, elle ne va pas tarder à mordre, mais elle est lumineuse et la voilà qui pisse sa joie sans retenue. Les gouttières recueillent, eau d’orage, le plus euphorisant des parfums. La bête me couve maintenant, tout s’est assombri, ma peau frissonne et je sens à quel point elle retient sa force pour ne rien détruire. Je reste dehors, un peu à l’abri sur la terrasse, entourée des chevaux de vent qui diffusent leurs prières. Je tiens un galet poli dans ma main, gris sombre et dense, comme si je tenais l’orage lui-même. La lumière est incroyable, la bête m’a prise à l’intérieur d’elle-même et tout est calme.
La chatte est toujours là, partage ma confiance, elle est belle comme tout ce qui m’entoure et même ma peau devient phosphorescente, nous sommes bercées par la bête, son haleine est chaude, la chatte s’endort assise. Elle attend des petits, et la bête a tout d’une mère elle aussi, qui berce et nourrit la nature. Quand son expiration se fait plus fraiche, je sens des choses dans mon bas-ventre. La bête est guérisseuse aussi, suffit de lui demander. La lumière est éblouissante, le souffle monte et revoilà le galop au-dessus de ma tête. La bête n’est pas noire mais de plus en plus blanche, électrique mais sans éclairs, blanche et lumineuse comme un miroir. Grondement et chair de poule, j’enfile un t-shirt.
La bête a fait un pipi de chat, les asters assoiffés en attendaient bien plus, mais a t’elle dit son dernier mot ? Il y a maintenant comme une forte brise en bord de mer, celle qui fait claquer les drapeaux, tinter les mâts. Je chevauche le dos de la bête, avec elle, je peux aller n’importe où. Je caresse le galet luisant, sa forme est parfaite, c’est à force de polir du bois qu’il brille ainsi. Vous saisissez sa leçon ?
La bête m’a donné faim, c’est sans doute l’heure passé. Peut-être un dîner en tête à tête avec elle ? On se passera de bougies.
texte et photo de Cathy Garcia, juin 2017
je connais des lieux où le muguet pousse en secret,
et le meilleur porte-bonheur,
c'est de le laisser pousser en paix