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  • Dominique Darbois

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    Guyane, 1952

     

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    domnique darbois décembre 2004.jpgSi les images photographiques de Dominique Darbois sont connues son nom l’est moins. Des générations de lecteurs ont pourtant rêvé sur ses pages des «Enfants du Monde», célèbre collection d’albums pour les enfants, publiée de 1953 à 1975. La collection s’est arrêtée, les photographies sont restées imprimées dans nos mémoires. Elles continuent à vivre par leur vérité et l’exemplarité de la relation de la photographe à son sujet. Elle efface le trop plein de détails du quotidien accordant toute son attention à un visage, un geste. Pêcher, ouvrir un livre, cuisiner… la transmission de ces apprentissages familiaux est commune à toute l’humanité. Née en 1925, la photographe commence sa carrière en 1946 en devenant l’assistante de Pierre Jahan. Sa «vérité du monde», Dominique Darbois l’a éprouvée au camp de Drancy où elle a été internée et dans les Forces Françaises Libres. Médaille de la Résistance, Croix de Guerre, Légion d’honneur. Sa première exposition personnelle a lieu à la Galerie Maeght à Paris en 1954. Membre de l’expédition Tumuc-Humac, en Guyane, de 1951-52, elle a depuis parcouru le monde. Des reportages sur des écrivains, ou sur le musée de Kaboul, des portraits de femmes, ont fait l’objet de plusieurs publications.

     

    dominique_darbois_photographe_terre_d_enfants.jpgParmi ses images rassemblées dans le livre «Terre d’enfants» paru aux éditions Xavier Barral en 2004, nous avons sélectionné une cinquantaine de photographies qui documentent la vie de cet enfant de Chine, de cet autre du Sénégal, ce geste rarement montré d’un adulte qui transmet avec douceur, parfois fermeté, et qui nous comble comme un souvenir retrouvé.

    Ses photos ne sont pas arrachées de force avec un objectif braqué sur le sujet. Elle a longtemps utilisé un Rolleiflex. Pierre Amrouche, l’ami proche, auteur du texte du livre remarque qu’«il est le seul qui permette, grâce à son viseur vertical, de garder le contact visuel avec le sujet pendant la prise de vue. Ici réside un des secrets des photos de Dominique Darbois, ce regard qui passe entre le photographe et son modèle, établissant un rapport particulier de confiance propre à faire éclore de la vie sur le plus fermé des visages».

     

  • Déesse Durga Chandraghanta

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    Cette sculpture est récente. La photo a été prise à Kumartuli, "le village des sculpteurs", un quartier célèbre de Calcutta. Kumartuli demeure l'exportateur exclusif des idoles de la déesse de Durga aux quatre coins de la planète, au cours de la Durga Puja qui a lieu chaque année.
  • Elena Ray - Transformed

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    RÉSURGENCE 

     

    Je suis la Truie dit-elle

    et la Lionne.

    Mon jardin fut des plus fertiles,

    ma fontaine des plus sacrées.

    Je contiens tous les âges,

    le temps devant moi

    docilement s’inclinait.

     

     

    Ils sont venus

    en mon ventre

    arracher le soleil.

    Ils m’ont liée à la lune,

    jetée à la nuit

    mais jamais lumière

    ne fut plus blanche

    qu’entre mes cuisses

     

     

    Toi le frère, le fils, le père

    et l’Ancien qui a trahi,

    tu te dresses en conquérant

    sur des ruines et des cendres.

    Tu invoques l’amour

    glaive à la main,

    des fusils des roquettes,

    innombrables phallus

    de destruction.

     

     

    Tu n’as jamais été pourtant

    aussi impuissant,

    homme émasculé du sens,

    depuis que les déesses de l’amour

    tu as maudites.

     

    Innana, Ishtar, Astarté

    Brûlés le fruit le jardin

    Symboles de ta perdition

     

    Tu as réduit les mères nourricières

    au rang de putains de l’agro-industrie,

    tu leur a mis le joug

    de tes folies mécanistes.

     

     

    Cérès Déméter pleurent sans fin,

    quelle que soit la saison,

    Perséphone ne quitte plus les enfers.

    La vulve de Gaïa est sèche,

    ses seins sont crevés,

    ses veines lourdes et souillées.

     

    La vérité n’est plus voilée,

    elle est violée sans répit

    mais tu as beau pilonner homme

    je reste l’Inviolable

    et la Vierge éternelle

     

     

    « car je suis la première et la dernière.

    Je suis l’honorée et la méprisée.

    Je suis la prostituée et la sainte.

    (…)

    Ayez du respect pour moi.

    Je suis la scandaleuse et la Magnifique. » *

     

     

     Cathy Garcia

    in Salines

     

     

     

    * transcrit de papyrus gnostiques traduits en copte au IIIe ou Ive siècle,

    découvert vers 1945 à Nag’ Hammâdi, en Haute-Egypte

     

     

     

     

     

  • Chris Enos

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    Je t’emmène jusqu’au bout de la nuit, là où la jetée se confond avec le ciel

    mais avant ça, ma lune, tu m’auras donné ton miel.

    Je veux jouer avec toi à la joie du monde, je veux entrer dans la vieille danse, accroche-toi !

    Je frotterai mon jus sur tes lèvres affligées d’amour.

     

    CG in Le Port de Cythère

     

     

  • Ahmed Ben Dhiab - Le Jardin du Sud (2010)

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    TERRES DU SUD

     

    Terres osseuses

    Arbres tordus

    Sang et sève

    Parfumés d'olive

    Fruits juteux

    Gorgés de soleil

    Terres de chiens fous

    A la poursuite du vent

    Lapins qui dansent

    Au clair de lune

    Chats efflanqués

    Moutons paisibles

    Chèvres volages

    Et terres cuites

    Au bleu de ciel

     

     

    Vos muses battent

    Doucement des ailes

    Dans leurs songes de menthe

    De myrte et de safran

    Vos canaux assagis

    Portent leur filet d'argent

    Vers l’infini de noces abyssales

    Tamaris, cyprès, frissonnent

    Sur vos larges hanches

    Des fleurs répandent

    Leurs volutes sucrées

     

     

    Terres de vagabonds

    Bergers, prophètes

    De poètes ivres

    Invoquant les étoiles

    Terres de la grande bleue

    Qui lave et relave les pieds

    De vos montagnes nues

     

     

    Terres qui dansez, pleurez

    Battez la mesure du cœur

    Vous tombez et vous relevez

    Toujours le chant aux lèvres

     

     

    Terres solaires

    Vous savez que l’amour

    Est douloureuse extase

    Terres initiatiques

    Vous bercez la vie

    Et savez la mort.

     

     

    Cathy Garcia in Ailleurs simple

     

     

  • Antoine d'Agata

    JUSQU'A CE QUE LE MONDE N'EXISTE PLUS... (extrait)

    La nuit, le sexe, l'errance,...et la nécessité de photographier, non comme un acte réfléchi, mais comme une simple mise à plat d'expériences ordinaires ou extrêmes. Une pratique photographique indissociable d'une certaine façon d'appréhender l'existence, où le risque, le désir, l'inconscience et le hasard restent les éléments essentiels. Aucune attitude morale, aucun jugement, simplement l'éthique de l'affirmation qu'il faut, pour explorer certains univers, les partager jusqu'au bout, sans précaution aucune. Un passage à l'acte photographique, aux limites de la disparition, de la jouissance et de la mort. J'essaie d'établir un état des lieux nomade, partiel et partial, systématique et instinctif d'espaces physiques et émotionnels où je suis acteur à part entière. J'évite de définir à l'avance ce que je vais photographier. Les prises de vue sont dues au hasard des rencontres, des situations. Les choix, dans la mesure du possible, sont inconscients. Mais les obsessions restent les mêmes: la route, la peur, l'obscurité, l'acte sexuel... pour ne parler peut-être, finalement, que du simple sentiment d'exister. Au-delà des personnages en perdition et des dérives nocturnes, des scènes de fellation et des corps à l'abandon, ma photographie tente de traduire la scission par le mélange des corps et des sentiments, de découvrir des fragments de société qui échappent à toute analyse et visualisation instantanée de l'événement mais n'en sont pas moins ses constituants essentiels. La brutalité de la forme, l'exagération de la vision nous obligent, plus que les images qui prétendent documenter, à nous intéresser à la réalité de ce que nous voyons. Le spectateur peut alors exister, ne plus se retrouver en position de voyeur ou de consommateur, mais partager une expérience extrême, s'interroger sur l'état du monde et de lui-même.

    Antoine d'Agata

     

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    2006

     

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    Pnom Penh 2008

     

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    Vilnius, Lituanie, 2004

     

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    Japon 2006

     

     

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    Cuba 2009

     

     

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    Pnom Penh 2008

     

     

     

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    Puerto San Jose del Pacifico - Guatemala

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    Oswiecim 2002 - Camp d'Auschwitz

     

     

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    Antoine D’Agata est né le 19 novembre 1961, à Marseille.  Dès l’âge de 17 ans, il interrompt ses études pour vivre dans le monde de la nuit, à travers une dizaine de pays dans le monde. Cette période durera douze ans. Alors qu’il séjourne à New York en 1991, il s’inscrit à l’International Center of Photography où il suit notamment les cours de Larry Clark et de Nan Goldin. En 1993, il s’installe en France et travaille comme maçon et barman jusqu’en 1997 quand il reprend la route et reccommence à photographier. En 1998 paraissent ses premiers ouvrages, De Mala Muerte et De Mala Noche. L’année suivante, il rejoint la galerie Vu à peine créée par Christian Caujolle. En 2001, il reçoit le prix Niépce. En septembre 2003 est inaugurée à Paris l’exposition 1001 Nuits, qu’accompagne la sortie de deux ouvrages, Vortex et Insomnia. En 2004, il intègre l’agence Magnum, publie son cinquième livre, Stigma, et tourne son premier court-métrage, El Cielo del muerto. L’année suivante paraît Manifeste. En 2006, le photographe tourne son deuxième film, Aka Ana, à Tokyo. Depuis 2005, sans port d’attaches, Antoine D’Agata photographie à travers le monde en vue de plusieurs expositions et ouvrages rétrospectifs prévus entre 2011 et 2013 : Musée Niépce, Paris, 2011 / Fotomuseum La Haye 2012 / Le Bal, Paris, 2013 / MuCEM, Marseille, 2013 / Forma, Milan, 2013.

     

     

     

     

    « Je suis parti de peu de choses, une vie qui était une course sans destination précise mais qui laissait le champ libre à l'excès. Le désir était omniprésent mais étouffait dans le manque. J'ai voulu me reconstruire par l'exil. À dix-sept ans, j'ai vécu la rue. J'ai fui cette violence dix années durant. Le désir en creux. J'en porte les cicatrices à jamais.

     

    Bangkok - 1989 - © jb avril

    J'ai vécu sous couvre-feu émotionnel le désir du monde, impuissant à sortir de mes propres peurs qui étaient de l'ordre de la fascination de la chair. Une obsession immobile et frigide était le moteur de cette fuite frénétique. Ceux qui vivent en marge, qui s'injectent la vie à doses de chimie cinesthésique, qui vendent leur corps aux moins offrants, m'ont appris, lentement, à accepter la douleur et le plaisir comme le seul choix possible. Le désir du monde ne peut être que d'ordre sexuel. Le désir du monde n'aboutit pas. Le désir du monde est un face à face solitaire où chacun doit affronter ses propres démons. »

    (Antoine d'Agata Le désir du monde Ed. Tétraède)