Alison Scarpulla
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Nous sommes sans limites
Et l'abondance est notre mère.
Pays ceinturé d'acier
Aux grands yeux de lacs
À la bruissante barbe résineuse
Je te salue et je salue ton rire de chutes.
Pays casqué de glaces polaires
Auréolé d'aurores boréales
Et tendant aux générations futures
L'étincelante gerbe de tes feux d'uranium.
Nous lançons contre ceux qui te pillent et t'épuisent
Contre ceux qui parasitent sur ton grand corps d'humus
et de neige
Les imprécations foudroyantes
Qui naissent aux gorges des orages.
in Totems
Dis-moi, sécheresse, pierre polie par le temps sans dent,
par la faim sans dent,
poussière mâchée par des dents qui sont siècles, par des
siècles qui sont famines,
dis-moi, jarre brisée, tombée en pousière, dis-moi,
la lumière naît-elle d’un os frotté contre un autre, d’un
homme contre un autre, d’une faim contre une autre,
jusqu’à l’étincelle, le cri, la parole,
jusqu’à ce que jaillisse enfin l’eau et que croisse l’arbre aux
grandes feuilles de turquoise ?
in Liberté sur Paroles
Des mots brindilles
Des mots combustion lumière
Des mots étourdissants d'étoiles
cg in Ailleurs simple (Nouveaux Délits, 2012)
Écrire pour noyer le poisson…
Jeter un oiseau dans le vide, une flamme au feu.
L’honnêteté vient quand on se tait. Silence. Par quel pouvoir… ?
Et ma phrase s’arrête, trois points de suspension. Le poids du silence.
Un chant de gitane me tord les tripes.
cg in Journal 1998
Etoiles salvatrices
boussoles des égarés
Paroles s’envolent sur le dos
De l’oubli
Toutes les frontières sont des plaies mal cicatrisées.
cg in Fugitive, Cardère 2014
Ou alors c’est la nuit
qui s’éveille et se promène dans ma tête
et court dans ma poitrine sans un bruit
en plein jour
Ce sentiment d’échec et de solitude, d’impuissance aussi et pourtant je n’ai pas envie de céder à ça. Je veux avancer, je cherche la clarté. Je ne connais que trop la facilité de baisser les bras, se vautrer dans le marasme. Les blessures à l’ego ne me font pas aussi mal que le sentiment d’être à jamais condamnée à l’errance, à l’exil. Le voyageur qui n’a que la route pour maison, qui ne peut s’enraciner nulle part. La défiance que je provoque, malgré moi souvent. Ne jamais être acceptée telle que je suis dans ma totalité, avec ce besoin de me sentir parfois libre, sans que cela doive nécessairement blesser autrui ou tout remettre en cause.
cg in Journal 2007