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  • Revue Nouveaux Délits - édito du numéro 51

     

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     En panne d’édito… Oui comme une fatigue de la tête, un encombrement de décombres, l’impression de ramer depuis des siècles dans une épaisse mélasse, où d’innombrables serpents passent leur temps à se mordre la queue. La sensation d’être toujours en retard, ou trop en avance, allez savoir, mais en décalage permanent ça oui. C’est peut-être ça « être poète », mais à vrai dire « être » suffirait, car les étiquettes collent mal ou collent trop, et elles ne servent à vrai dire qu’à rassurer le contenu du bocal qui nous sert d’identité. Époque de transition on appelle ça, je crois bien, mais toutes les époques ne sont-elles pas « de transition » ? Celle-ci est de grande confusion en tout cas. L’hyper-information, l’hyper-informatisation, la mondialisation de tout et n’importe quoi mais certainement pas de l’essentiel, les grands élans de solidarité commandités, la propagande qui ne dit plus son nom, on en vient à se méfier de ses propres pensées. En fait, non je n’ai plus rien à dire, je persiste à faire certaines choses, mais je n’ai plus envie d’en parler, j’ai le tournis là. C’est l’appel de la forêt, de la grotte, du silence…. La fatigue c’est aussi peut-être le début d’une forme de lâcher-prise, trop longtemps que j’obéis à la pression, à tenter d’être………….quelque chose, et en vérité sur l’échelle sociale, je suis tout en bas, écrasée sous le premier barreau, dans cette mélasse où j’ai depuis longtemps perdu mes rames, avec ces innombrables serpents qui se mordent la queue. Mais, j’ai encore ce qu’il faut pour faire une revue de poésie qui s’appelle Nouveaux Délits, c’est un clin d’œil auquel je tiens. Alors, merci à toutes celles et tous ceux qui font que ce clin d’œil ne meurt pas et merci à moi-même de m’accorder la liberté d’être en panne d’édito.

     

    CG

     

     

    Apprends à te respecter beaucoup plus devant

    ta propre conscience que devant autrui.

    Démocrite

     

     

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

     

     

     

  • Têtes blondes de Perrine Le Querrec

     éditions Lunatique, 4 juillet 2015. 80 pages, 8 euros.

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    En couverture, « La Main de Gaïa », photo d’Isabelle Vaillant.

     

    Abus, abandon, aliénation, agression, dépression, démence, isolement, paranoïa, peur, violences psychologiques, physiques et ce jusqu’à ce que mort s’ensuive… On retrouve dans ce recueil de nouvelles, au titre faussement léger, les thématiques qui travaillent au corps à corps Perrine Le Querrec, la vase dans laquelle sa plume va puiser. Ces têtes blondes, tantôt victimes, tantôt bourreaux, parlent d’enfance, de jeunesse saccagées par la folie des uns ou des autres, dans un climat toujours très oppressant, « comme à la maison où on doit sculpter sa place dans le marbre des cris », se dit la petite fille dans Fourmilière.

     

    Difficile de respirer, Perrine le Querrec écrit une langue d’apnée. Le lecteur est pris au piège.

     

    La première nouvelle nous happe dans un tourbillon de parures, de boutiques, de cabines d’essayage, et une enfant putain de sa mère qui n’a qu’un souhait, disparaître. Petite lolita contrainte par une mère toxique, on pense à Irina Ionesco et sa fille Eva.

     

    De même Foyer, peut faire penser au film Mommy du québécois Xavier Dolan.

     

    Des ambiances empesées comme des camisoles amidonnées, des bouches suturées, maison, foyer, couvent, société, dans lesquels on s’enferme ou se fait enfermer, abandonner, dépecer.

      

    Têtes blondes peut-être, mais surtout têtes coupées.

     

    Cathy Garcia

     

     

     

      

    103603315_o.jpgPerrine Le Querrec est née à Paris en 1968. Ses rencontres avec de nombreux artistes et sa passion pour l’art nourrissent ses propres créations littéraires et photographiques. Elle a publié aux Carnets du Dessert de Lune : Coups de ciseaux, Bec & Ongles (adapté pour le théâtre par la Compagnie Patte Blanche), Traverser le parc, La Patagonie et Pieds nus dans R. Et puis No control, Derrière la salle de bains, 2012 ; Jeanne L’Étang,  Bruit Blanc, avril 2013 ; De la guerre, Derrière la salle de bains, 2013 ; Le Plancher, Les doigts dans la prose, avril 2013. Elle vit et travaille à Paris comme recherchiste indépendante. Les heures d’attente dans le silence des bibliothèques sont propices à l’écriture, une écriture qui, lorsqu’elle se déchaîne, l’entraîne vers des continents lointains à la recherche de nouveaux horizons. Perrine Le Querrec est une auteure vivante. Elle écrit dans les phares, sur les planchers, dans les maisons closes, les hôpitaux psychiatriques. Et dans les bibliothèques où elle recherche archives, images, mémoires et instants perdus. Dès que possible, elle croise ses mots avec des artistes, photographes, plasticiens, comédiens. http://entre-sort.blogspot.be/

     

     

     

  • Claire Hexer

     

    Entendre reste possible. Grinçant, dites-vous, mais quand diable avez-vous reçu la promesse de l’harmonie facile ?

     

    Oui, je pourrais être fatigué de vos questions. Je transporte les miennes, en sac sciant l’épaule. Incrustations : il n’est pas question de s’en défaire. Vaciller doit-être le propre de beaucoup d’entre nous.

     

    Il y a là aussi ma vieille compagne, cette intrinsèque béance. Je ne vous la présente pas, vous connaissez ses traits ; une de ses sœurs marche dans votre ombre.

     

     in L’entredeux

     

     

     

  • Dani Soon - Blue apple - 2014

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    Il y a les peurs oui, innombrables, envahissantes, les mauvais pressentiments, les ennuis à répétition, les coups du sort qui s’acharne et tout ce qu’il faudrait comprendre pour transformer, se transformer soi sans savoir s’il faut avancer ou reculer, s’il faut ci, s’il faut ça…. La mécanique enrayée du mental. L’envie de dormir.

     

    in (c)Ourse bipolaire

     

     

  • Diane Meunier

     

    Je sais qu’elle a raison : le bonheur est une sorte de mort

     

    un engourdissement malsain

     

    un ennui profond plombé de lumière et cette lumière est dangereuse

     

     

     

    in Abattre les cathédrales

     

     

     

     

  • Diane Meunier

     

      

    Par-dessus la terre

      quand la brume blanche se mêle à l’air bleuté

      on pourrait croire

     

     miracle ! –

     

     que tout semble pardonné

     

     

    in Poésie Aggravée