Leonhard Kätzeln
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Le droit à la liberté, sans les moyens de la réaliser, n’est qu’un fantôme. Et nous aimons trop la liberté pour nous contenter de son fantôme. Nous en voulons la réalité. Mais qu’est-ce qui constitue le fond réel et la condition positive de la liberté ? C’est le développement intégral et la pleine jouissance de toutes les facultés corporelles, intellectuelles et morales pour chacun. C’est par conséquent tous les moyens matériels nécessaires à l’existence humaine de chacun ; c’est ensuite l’éducation et l’instruction. Un homme qui meurt d’inanition, qui se trouve écrasé par la misère, qui se meurt chaque jour de froid et de faim, et qui, en voyant souffrir tous ceux qu’il aime, ne peut venir à leur aide, n’est pas un homme libre, c’est un esclave. Un homme condamné à rester toute sa vie un être brutal, faute d’éducation humaine, un homme privé d’instruction, un ignorant, est nécessairement un esclave. Et s’il exerce des droits politiques, vous pouvez être sûrs que, d’une manière ou d’une autre, il les exercera toujours contre lui-même, au profit de ses exploiteurs, de ses maîtres. Quant à nous, qui ne voulons ni fantômes, ni néant, mais la réalité humaine vivante, nous reconnaissons que l’homme ne peut se sentir libre et se savoir libre — et par conséquent ne peut réaliser sa liberté — qu’au milieu des hommes. Pour être libre, j’ai besoin de me voir entouré, et reconnu comme tel, par des hommes libres. Je ne suis libre que lorsque ma personnalité se réfléchissant, comme dans autant de miroirs, dans la conscience également libre de tous les hommes qui m’entourent, me revient renforcée par la reconnaissance de tout le monde. La liberté de tous, loin d’être une limite de la mienne, comme le prétendent les individualistes, en est au contraire la confirmation, la réalisation et l’extension infinie. Vouloir la liberté et la dignité humaine de tous les hommes, voir et sentir ma liberté confirmée, sanctionnée, infiniment étendue par l’assentiment de tout le monde, voilà le bonheur, le paradis humain sur terre.
Conférence de 1871
Edna St. Vincent Millay fut arrêtée durant cette manifestation. Sur sa pancarte, on lit :
"Free Them and Save Massachusetts !
American Honor Dies with Sacco and Vanzetti !"
Ma bougie brûle par les deux bouts ;
Elle ne passera pas la nuit ;
Mais ah, mes ennemis, et oh, mes amis —
Elle donne une belle lumière !
Ici l’obscurité a des reflets. Au fond des puits précieux, gisent des clés, mais rien ne se dit, tout se tait.
Ici s’achèvent les cycles, grande mer minérale, sa longue chevelure agitée d’oiseaux.
D’ici on ne repart plus, les jambes prises, langueur ensorcelée que seul le vent sait rompre. Pour partir il faut des ailes, les ailes sont si lentes à pousser et la nuit exhibe ses étoiles, si vous saviez, il y en a tant, étranges cristaux rivés au triangle obscur du ciel.
Ici est le pays des mondes souterrains, méandres secrets, sources blanches, tanières où veille le gibier des rêves.
Ici est le pays où on est seul ensemble.
cg in Chroniques du hamac, à tire d'ailes 2008
Nous sommes les pâles fantômes aux faces écrans écrasées. Nous sommes les fumées hésitantes, les eaux lasses des cuvettes. Nous sommes les oiseaux mal cicatrisés des plafonds embrumés. Nous sommes des laveurs de barreaux, des rond-points barrés, des quésaco, des quais déserts, des trains murés.
cg in Qué wonderful monde ! Nouveaux Délits, coll. Délits vrais n°1, 2011
un billet de 20 euros n’indique pas qu’il correspond à la moindre contre-valeur en or ; il n’a de valeur que si le système perdure et s’il se trouve des commerçants pour l’accepter […] Ce système mourrait si nous pouvions vérifier simultanément tous les comptes : aussitôt, les créanciers s’apercevraient qu’ils ne peuvent pas être tous remboursés, et le système s’effondrerait.
in L'anarchie ou le chaos
Ou tu défends la liberté d’expression pour des opinions que tu détestes, ou tu ne la défends pas du tout. Même Hitler et Staline étaient ravis de défendre la liberté d’expression pour des idées qui leur convenaient. Voilà les enjeux essentiels. Pour pouvoir éluder ce débat, il y a toujours le flot de mensonges habituels.