Antonio Mora - Cayenne
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Elle est toutes les femmes
et celles qu’on blesse
matière brute et fertile
à modeler le jour, à faire la vie
Les fantasmes des hommes
elle en fait de la poésie, de l’air
Fragment de soie, cuir résistant
elle a des promesses à tenir
Elle est un buisson des chemins
les oiseaux nichés dedans
inonde le monde de sa lumière
les collines de son chant
Elle couve comme la faisane
guette comme la buse
du haut de la falaise
elle voit mieux ce qui vient
et elle combat l’injuste
et elle combat l’effroi
sous son armure de peau
dans sa fourrure de mère
ou sa robe légère
mots d’amour à l’oreille du chagrin
Elle est le sel et le sang
ce qu’il reste de l’autre
sur ses lèvres et ses doigts
avance dans le paysage
subtile comme une ombre
en équilibre sur le jour
elle n’a plus peur
Elle est toutes les femmes
et celles qu’on tue
in "À la folie", Ed. Tarmac
Le sexe de la femme est-il toujours cette fugue étoilée, cette guirlande lumineuse aux intermittences imprévisibles, ce marivaudage de sensations ?
in Faits d’hiver, 20 journée ordinaires de la vie de 50 femmes