O.
homme_ persévérance_mort_lumière
La mort accrochée à ses tibias, une main au volant de sa voiture de sport, son élan vers la lumière aura raison de sa persévérance.
G.
Le dieu puissant de la possession aujourd’hui est mort dans la lumière. Les hommes ne connaissent plus la persévérance et l’amour, ils meurent tous dans l’ennui, dans la pauvreté ou dans la richesse excessive.Tout juste sorti du cercle des origines, l'homme se mesure à Dieu et brûle de la flamme divine.
J.
Homme, tu retourneras en poussière avait dit l’homme d’église. D’accord, mais avant d’y retourner, il faudrait déjà en sortir, avait-il pensé et c’est avec persévérance qu’il avait tenté de s’arracher au tourbillon premier : travail, argent, épouse, voiture, tout retomberait avec lui en poussières mais qui dont éteindrait derrière lui la lumière ?
C.
La vendeuse des quatre saisons s'est installée sous ma fenêtre. Elle attend, des légumes d'été mêlés aux crânes dans ses paniers, la fin annoncée. L'homme passe. À peine sorti du chaos qu'il supplie qu’on lui accorde la lumière, mais déjà la mort rôde. Avec persévérance, il a franchi les âges, invoqué et escroqué les dieux, espéré… Déjà l'heure n'est plus aux passions flamboyantes mais aux examens de conscience, à la sagesse acceptée : « Souviens-toi que tu es né poussière et que tu redeviendras poussière »
O.
J.
diffracté_caillou_partition_fragilité
La pensée diffractée diffuse ses rayons. Caillou planté au cœur de la partition, l'âme du peintre visité traverse les regards.
Coup de feu, rouge sang, fragilité du souvenir et de l'instant.
G.
Un caillou a traversé la fenêtre, éclater la vitre en morceaux. La lumière qui semble diffractée mêle les fragments de verre aux partitions éparses qui jonchent un tapis inondé de sang. Les programmes du prochain récital narguent l'espace de ce qui me reste de vie. Ma musique, en lambeaux, remise en question par la fragilité des choses, les pitreries du destin . Rien ne se passe comme prévu. Lâche ton revolver ! rien ne se résout dans la violence.
O.
Immobile devant la fenêtre, elle contemple le crépuscule aux ondes diffractées et tandis que dans son cœur se joue la partition de la fragilité, elle laisse remonter à sa mémoire tous les visages du passé. À la marelle du temps, elle a joué : 1 2 3 4 5 6, éviter l’enfer, tomber sur paradis, petit caillou blanc de sa vie qu’elle a lancé bien sagement. Petit caillou blanc de son cœur. Immobile, elle contemple les lambeaux de sa vie sans pleurer tandis que tombe la nuit et le doigt sur la gâchette, elle joue à la roulette russe : enfer ou paradis…
C.
Un caillou, un seul, dans le rouge sang. Est-ce un symbole ? pourquoi cette image diffractée empreinte de fragilité, surement une partition, une émotion, un instant de vie comme une onde lumineuse, dans un arbre qui ne cesse de parler.
J.
G.
cauchemar_prisonnier_consommation_conscience
Oui ! notre cinéma est toujours ouvert, notre vie stimule la pellicule. Le grand REX, opportuniste diffuse les films qui parlent à notre conscience. Apprenons le rire, le cauchemar, l’amour, la musique, la mort... et bien d’autres choses. Il ne faut pas que nous devenions prisonniers de notre consommation, les images défilent tout au long de la vie.
J.
Il disait : « la terre est bleue comme une orange », je pensais : la vie a basculé dans un cauchemar ! « Qui a volé l’orange ? » Tours de verre, lumières des galeries commerciales, fureur et agitation …nous sommes des nains de jardin, des pantins au mauvais goût institué, prisonniers de nos habitudes de consommation comme les pélicans qui ingèrent n'importe quoi. Mais pour ces derniers, quand leur proie est bien au chaud dans leur poche gulaire, ils recrachent l’eau qu’ils ont avalée en s’emparant du poisson, c’est alors seulement qu’ils l’engloutissent …Quand cracherons-nous notre conscience avant d’ingurgiter n’importe quoi ? En attendant ce jour illusoire, m’offrir une balade ; cheveux au vent, avaler un peu de CO2 dans la vieille 2 CV de papa !
O.
Sainte Trinité du Boulet de la Sainte Consommation, priez pour nous pauvres prisonniers du cauchemar matérialiste. Du grand cinéma roi de la vie, les spectateurs sont sortis tout affolés, les uns divaguent à propos d’un grand pélican de la mort qui voudrait les gober, d’autres sont restés dans la salle, ils se seraient étouffés avec des frites. Dieu est une tête de veau, hurlent les autres et tous de vomir leur tripe dans le caniveau. Sainte Trinité du Boulet de la Sainte Consommation, priez pour eux et pour l’avènement de la conscience collective, dit très calmement l’homme qui sort en dernier de la salle en jonglant avec des oranges.
C.
Innocent souvenir d'un voyage en 2CV,
Le rêve se transforme en cauchemar !
Le règne glorieux de la consommation est désormais révolu,
Carcasses et vieux déchets font bien marrer les nains !
Mais n'es-tu pas pour l'instant prisonnier de cette conscience ?
G.
C.
solitude_ouverture_caverne_quête
Tout se bouscule, tout se ferme dans l’obscurité de la caverne. Pourtant cette nuit, avec ou sans homme, la frontière n’existe pas. Regarde, malgré tout, si elle apparait l’ouverture est là ! Proche.
La quête est incessante et la solitude se vaincra.
J.
Écrire. Écrire au-delà des frontières, trouver une issue, une ouverture à ma solitude peuplée. Ouvrir une fenêtre sur le monde, assassiner le paraître et tous ces hommes qui m'assaillent. je les veux sans têtes, sans regards, et nus. Ils traverseraient ma vie comme des fantoches, me laisseraient poursuivre ma quête, seule dans ma caverne, enchaînée à mes ombres. Quand je ferme les yeux, vêtue de dentelles et de froufrous d’une autre époque, je voyage dans un monde imaginaire au milieu des cygnes et des chevaux ailés. La vie n’est acceptable qu’onirique. Un homme tente cependant le passage à travers une trouée de lumière. Arrivera-t-il à m’atteindre ?...
O.
Homme des cavernes, il est grand temps de naître !
Saute dans le vide sur le dos de Pégase
Le voyage est risqué, par-delà les frontières,
Mais l'histoire s'écrit et elle devrait te plaire...
La femme solitude parée de son sourire et ses plus beaux atours
Se déploie comme un cygne dans ta profonde nuit...
C'est peut-être l'ouverture espérée de ta quête !
G.
Crapahuter nu dans les souterrains du sens, toujours cette quête d’une improbable ouverture, solitude de qui a perdu sa quête, sa tête même en des transes archaïques pour oublier la poussière et les vieux plis du passé. Rejouer la métamorphose du cygne, croire encore au cheval ailé, à la lumière qui perce la nuit de l’homme. Écrire comme ouvrir une fenêtre qui s’ouvre sur une fenêtre qui s’ouvre sur… Retourner au fond de la caverne interroger les ombres, descendre encore jusqu’au lac profond où se dissolvent les frontières. Plonger alors jusqu’au noyau et se fondre au métal en fusion pour en tirer la joie qu’il faudra de sa main propre forger.
C.