Winslow Homer - The Water Fan
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Très bon film sur la noirceur des pouvoirs.
"Un étudiant naïf est pris au piège d’une lutte de pouvoir politico-religieuse au sein de l’université Al-Azhar du Caire. Prix du scénario à Cannes, un thriller paranoïaque somptueux et sans concessions, qui met à nu les dures réalités de l’Égypte contemporaine.
Adam, modeste fils de pêcheur égyptien, bénéficie d’une bourse pour étudier à la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, haut lieu d’enseignement de l’islam sunnite. Peu après son arrivée, le grand imam à la tête de l’institution meurt subitement. Le jeune homme est alors précipité malgré lui au cœur des luttes de pouvoir opposant les élites religieuses et l’autorité politique, déterminée à faire élire le nouveau dirigeant de son choix. Manipulé par le colonel Ibrahim, membre de la sûreté de l’État, Adam devient un agent infiltré du régime, exposé à tous les périls…
Thriller labyrinthique
Cinéaste suédois né d’un père égyptien, Tarik Saleh a déjà derrière lui une longue carrière d’artiste graffeur, de documentariste et de réalisateur lorsqu’il accède à la renommée internationale en 2017 grâce au fascinant film noir Le Caire confidentiel, vue en coupe d’une société égyptienne gangrenée par la corruption généralisée, au crépuscule du régime de Hosni Moubarak. Cinq ans plus tard, le réalisateur adopte les codes du thriller d’espionnage politique cher à John le Carré pour nous dévoiler, à travers les yeux de son candide héros incarné avec intensité par l’acteur palestinien Tawfeek Barhom (vu récemment dans Les fantômes), les dures réalités de l’Égypte contemporaine, dirigée d’une main de fer par le maréchal Al-Sissi. Passant avec virtuosité de scènes de foule très graphiques à d’oppressantes séquences en intérieur, Tarik Saleh utilise le décor grandiose de la mosquée universitaire pour révéler les tensions entre les différentes factions de l’islam politique, l’omnipotence des services de renseignement et l’hypocrisie des uns comme des autres. Digne successeur des protagonistes des thrillers paranoïaques des années 1970, le jeune Adam parvient à s’extraire du dédale des trahisons, des menaces et des faux-semblants, mais en payant le prix fort. Car, comme l’énonce le colonel ambigu joué par le formidable Fares Fares, acteur fétiche du cinéaste : "On n’est pas maître de son destin.""
Toujours ravie de figurer au sommaire d'un Behigorri !
Édito
Il est courant de lire que la rumination est mauvaise pour les esprits. Avec l’avènement de la psychologie, la rumination a été confondue avec le ressassement.
Rumination et ressassement sont deux processus différents. Le ressassement d’idées sombres et obsédantes peuvent mener l’individu à la dépression, au délire de persécution. Au contraire, la rumination est le processus qui permet de distinguer les idées fausses, les espoirs vains, les emprises, les mensonges, les perver-sions, des pensées vraies, généreuses, libres et créatrices.
« Nous avons, depuis longtemps, perdu la faculté de ruminer… » écrivit Nietzsche.
Toute pensée, toute création est histoire de rumination, de digestion. Toute pensée conséquente est lente et pesante. La rumination est synonyme de méditation et de réflexion.
La rumination, ce sont les mâchoires physiques et morales qui permettent de tordre, déchiqueter et broyer ce que le corps perçoit, reçoit et ressent du lieu et des êtres qui l’accompagnent. Les aliments peuvent être la chair tendre d’un fruit ou la carne caustique d’un souvenir. Pour l’absorption pleine et parfaite des qualités nutritives de chaque rencontre et en apprécier unions et désunions, la lenteur et la patience sont de mises. La plus infime sensation se mêle furtivement au corps ruminant. Durant cette première phase, longue et lente, la forme ruminante s’oublie. Son esprit, malmené par les dents et la langue, s’emplit et se vide régulièrement. Il nage maladroitement entre failles, crêtes et versants. Dans sa nage il rêve, réfléchit ou s’endort. Quelle que soit l’activité – rêverie, réflexion ou sommeil – elle doit imprégner chaque fibre du corps jusqu’à l’ouvrir au monde et aux autres existants.
Nous nous déclarons donc ruminantes et aspirantes à la féralité. Notre symbole est la vache rouge peinte au Paléolithique, symbolisée par Behigorri détentrice des secrets d’Euridyce.
Sommaire
Adèle – Anne Barbusse – aquarelle Ana Minski
Chronique du Hamac (extrait) – Cathy Garcia Canalès
Elle pleut – Julie Go (texte et photos)
Devenir – Lola (poème et illustration)
Quatre poèmes : Les percées, l’aurore, les ruines, le vent –
Calypso Debrot – aquarelle Fleur Sénéchal
Triptyque poétique :
Écorcer, Deverser, Effacer – Oiara Bonilla et Emmanuelle Safi –
photos Oiara Bonilla
Le coudrier et le chèvrefeuille – Marie de France (XIIIe siècle)
À la soupe – Simone Colline – illustration Rachel Colline
Inspiration – Renée Vivien (XIXe siècle)
Les femmes de Ny-Cryo – Marie Derley – aquarelle Ana Minski
Le bruit de l’eau – Jenna Boudaoud – lavis Séverine Hettinger
Deux poèmes – Lola (poèmes et illustrations)
Elle avait oublié – Mariia Golkova – pastel et fusain Aline Recoura
Le vieux Lierre – Cathy Garcia Canalès
Tuer ma peur – Ileana Budai – illustration Lola
Racines – Stéphanie Barzasi – aquarelle Ana Minski
Deux poèmes – Lucia – illustration Lola
Petrichor – Maya Paules (poèmes et photo)
Deux poèmes – Ana Minski (poèmes et aquarelles)
à découvrir ici :
https://lesruminants.com/wp-content/uploads/2024/12/Behigorri-6-decembre-2024_compressed.pdf
Illustration de couverture : Ana Minski
Un long-métrage initiatique, contemplatif et poétique qui rappelle que le jardin peut être le lieu idéal pour renouer avec le sauvage, s’émerveiller au fil des saisons de la magie du vivant et agir en faveur de l’écologie du quotidien. Un message d’espoir pour construire ensemble un monde plus fraternel... A la façon d'un récit initiatique, le spectateur est invité à suivre le parcours d'éveil d'une « néophyte de la biodiversité », Christine Durand, aux côtés de Gilles Leblais, naturaliste et photographe de la vie sauvage, qui nous invite dans son jardin de biodiversité qu'il aménage depuis prés de 20 ans, afin de renouer avec le sauvage autour de nous.