Evgeniy Platonov

Tomber à genoux sur un grincement de parquet.
cg in Fugitive (Cardère 2014)
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Tomber à genoux sur un grincement de parquet.
cg in Fugitive (Cardère 2014)

PLUIE D’ÉTÉ
La pluie d’été ne peut se défaire
De son léger manteau de lumière
De ses doigts de fée elle arrange
Des petits coussins de mousse
En secouant ses grelots
Elle change les gouttes
En grasses limaces
Et en oiseaux rigolos.
cg 2007
in Poèmes follets (Ed. Nouveaux Délits 2013)

Je te regarde en ce moment, plus qu’à d’autres peut-être, parce que j’ai plus de temps, je cours moins d’un faire à l’autre, puisque je suis malade. Pas d’enfants non plus et ça faisait longtemps. Juste toi, moi, les poules et le chat. Les oiseaux, les insectes, les papillons. J’ai sommeil. Je me fatigue vite.
cg in A la loupe

Un corps de femme à lapider, encore et encore.
Les hallucinés tournent autour d’un brasier de chairs.
Juste un saccage de coquelicots.
cg in Fugitive
(Cardère 2014)

Comment échapper à son destin, aux fantômes du passé ?
Comment se connaître dans le dédale des pièges ?
cg in Journal 2005

L’averse mouille la chapelle.
Passe la nacre d’un ange.
L’usure sent le vieil or, le charme des croix d’automne.
Un lierre a muselé les muses.
cg in Fugitive
(Cardère 2014)

La jalousie, la peur de perdre, ce n’est pas l’amour. La seule et unique liberté c’est de rester ou partir. Le rester est hors de contrôle. L’autre est à jamais hors de contrôle et doit rester ainsi. Ne pas être piégé dans un documentaire, mais vivre, être réellement dans sa totalité et être aimé ainsi : libre, entier et responsable. Il y a là, je n’en doute pas une grande sagesse. De là peuvent naître force et beauté, et miracles aussi. L’inattendu, le sans cesse renouvelé au rythme du vivant, sans contrainte de résultats. L’amour de l’autre, de partager du plaisir – et non pas d’en tirer du plaisir – c’est bon ! L’amour c’est beau et bon et seuls les murs arrêtent la lumière.
cg in Journal 2005

Je suis trop folle dans ma tête en ce moment, trop envie de fête, d’oubli, de rire, de folie pour y fondre la mienne. La nourrir même.
cg in Journal 2005

J’aime cette femme qu’il fait éclore en moi, cette femme qui n’est autre que la petite fille que j’étais et qui voit maintenant ses rêves devenir réalité.
cg in Journal 2001

Fuir la confession acidulée des choses haletantes.
La lune à blanchir piaffe un requiem. Le ruisseau suscite une rivière.
Et je rejoins mon ombre qui dévide le rouet des incantations.
Tenace
Déchue
Fugace
Rétive
Fauve
Et fêlée
Fragile et voluptueuse nouée.
cg in Fugitive
(Cardère éd., mars 2014)

Sex térioriser, sex primer, sex alter, sex clamer, sex cuser, sex iter, sex ister…
cg in Journal 1993

Et moi, où suis–je ? Où est ma chair ? Reprendre sa chair comme on reprend ses esprits après une longue, longue absence… pour aussitôt les reperdre ? Mes idées fusent dans tous les sens et ma main droite se pose sur ce mont dit de Vénus. Mon sexe brûle d’être banni mais ma tête est trop pleine de remord et de trouble.
cg in Journal 2005
texte de Lenore Kandel collage jlmi 2014 ( dessin de Linda Zacks + photo de Lenore Kandel par Isaac Hernandez)
to fuck with love
to love with all the heat and wild of fuck
the fever of your mouth devouring all my secrets and my alibis
leaving me pure burned into oblivion
the sweetness UNENDURABLE
mouth barely touching mouth
nipple to nipple we touched
and were transfixed
by a flow of energy
beyond anything I have ever known
we touched
and two days later
my hand embracing your semen-dripping cock
AGAIN!
the energy
indescribable
almost unendurable
the barrier of noumenon-phenomenon
transcended
the circle momentarily complete
the balance of forces
perfect
lying together, our bodies slipping into love
that never have slipped out
I kiss your shoulder and it reeks of lust
the lust of erotic angels fucking the stars
and shouting their insatiable joy over heaven
the lust of comets colliding in celestial hysteria
the lust of hermaphroditic deities doing
inconceivable things to each other and
SCREAMING DELIGHT over the entire universe
and beyond
and we lie together, our bodies wet and burning, and
we WEEP we WEEP we WEEP the incredible tears
that saints and holy men shed in the presence
of their own incandescent gods
I have whispered love into every orifice of your body
as you have done
to me
my whole body is turning into a cuntmouth
my toes my hands my belly my breasts my shoulders my eyes
you fuck me continually with your tongue you look
with your words with your presence
we are transmuting
we are as soft and warm and trembling
as a new gold butterfly
the energy
indescribable
almost unendurable
at night sometimes I see our bodies glow
Pour lire la traduction française faite par Lunique, allez voir Au hasard de connivences :
qui vous renverra au site d'origine consacré entre autre à Leonore Kandel.

Peut-être ne suis-je encore qu'une enfant, assez naïve pour croire que l'aimé va transformer ma vie en conte de fée, en merveilleuse légende, en poème extraordinaire, qu'il va faire de moi la reine d'un royaume imaginaire... Et quand les marteaux de la réalité viennent briser le miroir aux alouettes, la déception me conduit à transformer très rapidement la vie en un sinistre roman noir, et pour ça, je n'ai besoin de l'aide de personne !
Avec le verbe aimer, vient le mot espoir, là débute la souffrance.
cg in Journal 1997

Je grimpe sur des chemins d’âme étourdissants. C’est beau, c’est bon, ça donne de l’espace, des ailes parfois pour y aller mais plus on monte, plus on chute bas. Chemin des crêtes avec plongée souterraine sans sommation.
cg in Journal 2007