Olivier Ramonteu - I wish I was a bird
J’ai besoin de contrôler, de mettre des règles là où il n’y a qu’énergies incontrôlables. Sauvages. Animales. Qui tracent un pont vers le ciel.
cg in Journal 2005
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J’ai besoin de contrôler, de mettre des règles là où il n’y a qu’énergies incontrôlables. Sauvages. Animales. Qui tracent un pont vers le ciel.
cg in Journal 2005
Je marche, je marche, cédant au poids qui me ramène à la terre, sans jamais rien rencontrer qui puisse briser le mortel enchantement. Besoin d'un déluge pour refleurir mon jardin, tout est désespérément sec, stérile !
Plus rien à donner qu’un amour désespéré, plus rien à tendre que les griffes. Une dernière fois. Avant de déchiqueter mon propre visage, devenir lambeaux que le vent emporte. Qu'il n'en reste rien !
cg, à Geleen, Hollande, août 1997
in Calepins voyageurs et après ?
Chaque geste, chaque mot, chaque cause et sa cascade de conséquences. Je n’agis pas rationnellement en ce moment. Je poursuis je ne sais quelle queue de comète qui m’indique je ne sais quoi.
cg in Journal 2005
Aurait-il été contaminé ce singe ancestral, par quelque virus de conscience en poussières d’étoiles ? Combien d’ « humanités » se sont elles déjà pulvérisées ?
cg in Journal 2007
Aïe
Captive d’une hallucination
Barbouillée de mauvaises semailles
j'ai des ailes mais je déraille
y'a de la houle et je dérouille
est-il l'heure du bye bye ?
j'en sais rien mais ça fait un bail
que l'eau mouille quand elle pleure
j'ai le bas qui file
ça me fait un beau rail
le nez qui rouille
qui se cocaïne
mais ça fait longtemps qu'on sait
que les trains ne partent jamais à l'heure
on pourra toujours coucher nus
entre deux draps de beurre
à l'envers à l'endroit
avec le cœur qui démaille
cg 2013
Prendre le trop plein qu’il y a dans ma tête et le jeter dans la corbeille du ciel. Baigner mes yeux fatigués dans son bleu et les tamponner tout doucement avec la ouate des nuages.
cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poule
(Ed. Nouveaux Délits 2012)
entre l’enfant et l’animal
une connivence vieille
comme le monde
cg in Jardin du causse, 2004
(Ed. de l'Atlantique 2011)
Comment ne pas être la caricature de soi-même ? Lorsque l’on avance vers ce que l’on croit, c’est comme aller vers un miroir. Pourquoi est-ce que l’on se ressemble tant ? A quoi bon cacher ? Pourquoi ce qui est secret est tellement évident ?
cg in Journal 2007
GÉNÉRATION F
fusées fumées
clinquant des fulgurances
tous votants au star système
quêteurs au parvis de la gloire
avez-vous vu passer les feux follets ?
les comètes sont parfois si lumineuses
la terre sent le pétrole et la peste
entre les doigts nous restent
lambeaux de peau toxines en pagaille
qui nagent dans nos graisses
tristes ô tristes paillettes
clowns de cire
clowns de paille
nous sommes de ceux qui ont tendu les mains n’est-ce pas ?
pas même des trous nous avons eu
pas même des trous
cg in Pandémonium II
Mort de tout ce qui est, de tout ce qui fut et de tout ce qui sera. Mort au point de n’avoir jamais été. Seuls les rêves se transmettent de vie en vie, d’illusion en illusion, comme un relai.
cg in Les mots allumettes (Cardère 2012)
COMBUSTION
Allez ! Brulons, brûlons bien l’amour
Que de ses cendres renaisse le petit jour
L’envers des mots
Au miroir de la peau
L’endroit précis
Où comme un rideau de tôle
La nuit tombe en grinçant
Avec les vieux épiciers aux moustaches fatiguées
Les comptables poussiéreux
Les vedettes bon marché
Le clodo, le cafetier
Les calfeutrés du coin
Et la pâte de coing dans les poches
Des enfants qui en rêvent
Beau bateau, gros lolos
Qu’on appellerait sucette
Le taudis de la reine Suzette
Retourné comme une crêpe à poil court
Comme les ratiers mordant aux mollets les postiers à vélo
La fusion des cons entraînent confusion
Et l’inspiration pourrait être pire encore
En corps modulables, en sachets individuels
En portions, en morceaux, en miettes
Nada, niente
Peau de balles perdues
Baballe à obus
Pour amuser la cavalerie nucléaire
cg 2005
in Trans(e)fusées
Et je manque de danse, de transe… c’est clair que mon mode de vie d’avant correspondait mieux à mon tempérament fantasque.
cg in Journal 2005
Passe une chauve-souris. La fée entame une danse, ses menus pieds tambourinent le sol, tournent autour de la fée-mère, à moins que la vieille ne soit plutôt sorcière…
cg in Jardin du causse, 2004
(Editions de l'Atlantique 2011)
LUCIOLE
tu es
beau
de cette beauté brute
encore un peu gauche
bougonne
farouche
tes pommettes tes yeux
me parlent d’un ailleurs
que j’ai déjà connu
comment pourquoi
résister
tendre esquisse de vol
les gestes en équilibre
étonnés d’eux-mêmes
comment pourquoi
oublier
cette lumière
au dedans
au-dehors
le vent qui berce
sur nos têtes
les arbres en partance
imaginaire
le parfum du bois
le grognement de la chienne
et la nuit soûle
d’étoiles
qui se roule à terre
comment pourquoi
s’arracher des lèvres
ce goût d’effraction ?
tu es
vois-tu
de ceux qui me voient
comme je me rêve
l’illusion
est si belle
vaut bien la blessure
que tu ne manqueras pas
de me faire
cg in Salines, 2007
(Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique 2010)
C’est un temps à s’aimer très fort, à être un peu fou, à avoir confiance en l’univers. Les Hommes, non, on ne peut pas leur faire confiance, ce n’est pas nouveau et ce n’est pas vraiment bien, mais on s’habitue à tout.
cg in A la loupe