Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

RÉSONNANCE & COPINAGES - Page 30

  • Stéphane Mallarmé

     

    Le vierge et le vivace et le bel aujourd’hui

    Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre

    Ce lac dur oublié que hante sous le givre

    Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui !

     

     

     

     

  • Julos Beaucarne - Femmes et hommes

    Pour la troisième fois sur ce blog, je reposte ce magnifique texte et aujourd'hui pour saluer le départ du poète :

     

    Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
    Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
    Ne vous laissez pas attacher
    Ne permettez pas qu’on fasse sur vous
    Des rêves impossibles
    On est en amour avec vous
    Tant que vous correspondez au rêve que l’on a fait sur vous
    Alors le fleuve Amour coule tranquille

    Les jours sont heureux sous les marronniers mauves
    Mais s’il vous arrive de ne plus être
    Ce personnage qui marchait dans le rêve
    Alors soufflent les vents contraires
    Le bateau tangue, la voile se déchire
    On met les canots à la mer
    Les mots d’amour deviennent des mots couteaux
    Qu’on vous enfonce dans le cœur
    La personne qui hier vous chérissait
    Aujourd’hui vous hait.
    La personne qui avait une si belle oreille
    Pour vous écouter pleurer et rire
    Ne peut plus supporter le son de votre voix

    Plus rien n’est négociable
    On a jeté votre valise par la fenêtre
    Il pleut et vous remontez la rue
    Dans votre pardessus noir
    Est-ce aimer que de vouloir que l’autre
    Quitte sa propre route et son propre voyage ?
    Est-ce aimer que d’enfermer l’autre
    Dans la prison de son propre rêve ?

    Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
    Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
    Ne vous laissez pas rêver par quelqu’un d’autre que vous-même
    Chacun a son chemin qu’il est seul parfois à comprendre
    Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
    Si nous pouvions être d’abord toutes et tous
    Et avant tout et premièrement
    Des amants de la Vie
    Alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs, ces éternels mendiants
    Qui perdent tant d’énergie et tant de temps
    À attendre des autres, des signes, des baisers, de la reconnaissance

    Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la Vie
    Tout nous serait cadeau, nous ne serions jamais déçus
    On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
    Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
    Chacun est dans sa vie et dans sa peau
    À chacun sa texture, son tissage et ses mots.

     

     

     

     

     

  • Marguerite Duras

    Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l'histoire du futur. On leur dirait qu'on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l'homme avait allumés et qu'il était incapable d'arrêter. Que c'était comme ça, qu'il y avait des sortes d'incendie qu'on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne. 

     

    in Le Matin, 4 juin 1986

     

     

     

     

     

  • André Gide

     

    Le temps s’est écoulé comme une rivière, je ne l’ai pas vu passer !
    J’ai compté mes années et j’ai découvert que j’ai moins de temps à vivre ici que je n’en ai déjà vécu.
    Je n’ai désormais pas le temps pour des réunions interminables, où on discute de statuts, de règles, de procédures et de règles internes, sachant qu’il ne se combinera rien…
    Je n’ai pas le temps de supporter des gens absurdes qui, en dépit de leur âge, n’ont pas grandi.
    Je n’ai pas le temps de négocier avec la médiocrité. Je ne veux pas être dans des réunions où les gens et leur ego défilent.
    Les gens ne discutent pas du contenu, à peine des titres
    Mon temps est trop faible pour discuter de titres.
    Je veux vivre à côté de gens humains, très humains.
    Qui savent sourire de leurs erreurs.
    Qui ne se glorifient pas de victoires.
    Qui défendent la dignité humaine et qui ne souhaitent qu’être du côté de la vérité et de l’honnêteté.
    L’essentiel est ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue.
    Je veux m’entourer de gens qui savent arriver au cœur des gens.
    Les gens à qui les coups durs de la vie ont appris à grandir avec des caresses minces dans l’âme.
    Oui… J’ai hâte… de vivre avec intensité, que seule la maturité peut me donner.
    J’exige de ne pas gaspiller un bonbon de ce qu’il me reste…
    Je suis sûr qu’ils seront plus délicieux que ceux que j’ai mangé jusqu’à présent.- personne n’y échappe riche , pauvre intelligent , démuni…

     

     

     

  • Henri Laborit

    Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les Hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent, tant qu’on n’aura pas dit que, jusqu’ici, c’est toujours pour DOMINER les autres, il y a peu de chance qu’il y ait quelque chose qui change.

    in le film Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais

     

     

  • Henri Laborit

    Les marchands n'ont pas été chassés du temple, ils sont en train de l'envahir complètement et d'installer leurs boutiques et leurs panneaux publicitaires au plus profond de nos neurones si nous n'y prenons garde.

     

     

  • Noam Chomsky

    On vit dans ce monde, pas dans un monde imaginaire. Dans notre monde, il y a des institutions tyranniques très importantes, c’est ce qu’on appelle les multinationales, qui sont les institutions humaines les plus proches des systèmes totalitaires. Ils n’ont pas de compte à rendre au public, c’est comme des prédateurs qui se jettent sur la société.

     

     

  • Nuno Jùdice

     

    comme l'envol d'une parole
    criée contre le ciel pour que l'écho
    lui réponde
    un dialogue qui aurait pour arrière-fond
    ces choses simples
    qui n'enseignerait rien
    et où ne s'entendrait qu'une rumeur
    d'eaux et de feuilles

     

     

  • Luis Mizón

     

    Bienvenue sois-tu comète
    intime
    lumière de l'âme
    pluie
    cascade d'eau rêveuse
    collier de musique et de silence
    ta matière d'un autre monde
    lavera mon visage
    mes mains deviennent nids
    pour recevoir ton souffle