Pouch
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Il est con, tu trouves pas ?
- Il porte une cervelle postiche, c'est pour ça !
in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993
Cet ouvrage aborde un aspect plutôt méconnu de la psychanalyse, parce que plus récent aussi, et d’ailleurs en prenant l’exemple familial de Freud lui-même en dernière partie, l’auteur nous fait comprendre pourquoi justement la psychanalyse a d’abord été fermée à cette approche.
Il s’agit donc de l’aspect transgénérationnel (connu en psychologie sous le terme de psychogénéalogie) et de ce qu’on appelle les fantômes familiaux ou comment nos ancêtres continuent à agir en nous, à nous hanter même littéralement, et parfois sur de très nombreuses générations.
« Cette notion a été introduite dans la psychanalyse à la fin des années 1970 par un personnage tout autant poète que psychanalyste, Nicolas Abraham, et par sa compagne, Maria Török. Ces “fantômes” se signalent principalement par la répétition de symptômes, de comportements aberrants, de schémas relationnels stériles provoquant pour certains des difficultés de vie de toutes sortes et des affections psychiques assez graves ».
Comment des non-dits, des problématiques non résolues ou des souffrances non-exprimées par des arrière arrière arrière, voire plus lointains encore, grands-parents ou même oncles et tantes, ressurgissent dans des problèmes parfois très lourds, et souvent dès l’enfance parmi leurs descendants.
De prendre en considération l’aspect transgénérationnel dans la vie d’une famille et en explorant sa généalogie, son histoire et surtout ses secrets, ses silences, leur donnant ainsi la possibilité d’être formulés, permet des guérisons et résolutions de problèmes parfois assez spectaculaires, comme on pourra le voir au cours des très nombreux exemples présentés dans ce livre.
« Le fantôme transgénérationnel est donc une structure psychique émotionnelle résultant d’un traumatisme. Il semble qu’elle soit “expulsée” par l’ancêtre qui n’a pas pu la métaboliser, la dépasser, la transcender. Certains auteurs parlent de “patate chaude”, je préfère évoquer l’image d’une “grenade dégoupillée” : elle peut être transmise de génération en génération sans faire de dégâts visibles jusqu’à ce qu’elle éclate sous la forme de phénomènes pathologiques incompréhensibles ».
On comprendra d’autant plus la nécessité de briser les silences et d’exprimer le plus possible les choses, et surtout les plus douloureuses, afin de ne pas devenir à notre tour un fantôme pour les générations suivantes. Il n’en est pas fait mention dans cet ouvrage, mais on ne peut s’empêcher de regarder ainsi sous un autre angle le culte aux ancêtres des peuples traditionnels, dans lequel il y a sans aucun doute bien plus que de simples rituels archaïques et superstitieux.
Cet ouvrage a donc pour objectif de faire connaître les résultats extrêmement positifs de la psychogénéalogie appliquée en psychanalyse, comme par exemple la déculpabilisation d’un individu qui peut se sentir seul face à des problématiques incompréhensibles, en le réinsérant dans une globalité familiale où chaque membre a pu avoir une part de responsabilité, même très éloignée dans le temps. La psychogénéalogie ouvre des pistes que beaucoup ignorent encore. Le danger serait de perdre de vue totalement le libre arbitre de chacun, de même que les traumas individuels du présent, et de considérer ces fantômes familiaux comme une fatalité à laquelle on ne pourrait jamais échapper, voire les seuls responsables de tous nos problèmes.
« Il est donc important de pouvoir s’occuper des deux sortes de traumas : nos “traumas” personnels et ceux de nos ancêtres que nous portons en nous. Car sans cela, on s’aperçoit alors que ce qui résiste en nous est en fait ce qui ne nous appartient pas : tâche quasi impossible de guérir l’autre en soi sans même savoir qu’il s’agit d’un autre ! (…) Il s’agit alors de tenir compte tout autant d’un inconscient familial que d’un inconscient individuel : si les deux se superposent parfois ou se croisent, il importe tout de même de ne pas les confondre, sous peine de tomber dans des impasses thérapeutiques ».
On peut voir par contre que le fait d’accepter de prendre en compte des liens psychiques et émotionnels qui unissent les membres d’une même famille sur plusieurs générations, sachant de plus que chaque enfant porte en lui deux branches familiales différentes, peut apporter un immense soulagement et ouvrir des voies d’évolution extrêmement positives.
En dernière partie, l’auteur présente les vies mouvementées et dramatiques de Van Gogh, Rimbaud et Freud, donc sous cet angle transgénérationnel, et c’est particulièrement édifiant.
Si on voit l’histoire familiale comme un fleuve, rarement tranquille d’ailleurs, on comprendra qu’en travaillant à la compréhension profonde de son parcours, quel que soit l’endroit d’où l’on travaille, pour améliorer la fluidité du courant, cela agira sur l’ensemble et tout particulièrement en aval.
Cathy Garcia
Bruno Clavier est psychanalyste et psychologue clinicien. Il assure dans l’association du Jardin d’idées, créée par Didier Dumas et Danièle Flaumenbaum, une formation à la psychanalyse transgénérationnelle.
Note publiée sur la http://www.lacauselitteraire.fr/
Group portrait with Packs His Drum, Man Afraid of His Horses, and Red Bear, 1868
Mushroom Rock on Alum Creek, Kansas, 1867
Mojave Indians on the Colorado, Arizona, 1867-68
Indian burial place near Fort Laramie, 1868
Quand
il n’y a pas
d’arbre
le vent
peut vous
renverser
sans
que vous
l’entendiez !
vous le
saviez ?
in Turbulente anima
Damian Michaels est né en 1969 à Petersburg. Il connaît une enfance nomade rythmée par les déménagements dans les différentes régions des Etats-Unis, causés par la profession de son père, concepteur de logiciels pour avions militaires. Dans les années 1970, sa famille s'installe dans la baie de San Francisco. En 1977, il est marqué par la mort de sa cousine et par une expérience troublante au cours de laquelle il lui semble être transporté hors de son corps et où un flash lui révèle ce que sera sa vie future. À l'âge de dix-huit ans, il exerce différents métiers (agent de sécurité, magasinier, employé de bureau) pour s'assumer financièrement. C'est à cette époque qu'il commence à dessiner de manière obsessionnelle et automatique. Il émigre en Australie en 1994 où il se marie. Il expose ses œuvres pour la première fois en 1993, grâce aux encouragements de son ami, artiste lui aussi, Robert Schick. L'univers qu'il dessine, principalement la nuit, est visionnaire, symbolique et religieux. Cette ferveur mystique est servie par différentes techniques : encre de Chine, peinture, crayon, stylo, avec une étonnante précision du trait et beaucoup d'attention portée aux détails. Damian Michaels réside à Melbourne, en Australie, où il partage son temps entre sa vie professionnelle, ses activités d'agent artistique, de créateur, d'animateur et éditeur d'un magazine consacré à l'art visionnaire («Art Visionnary Magazine »).