Atelier Collage & écriture du 4 juin 2024 à Cahors
L.
Voyeur_gouffre_luminosité_ange_échelle
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La merveilleuse luminosité du printemps suscite l’invitation des anges à emprunter l’échelle et à sortir du gouffre où sévit le voyeur.
D.
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Le bleu du ciel, sa luminosité permet à la nature de se répandre, croitre et grandir. Les racines de sa robe frémissent, voyez les anges ils montent à l’échelle du temps, pour enjamber le gouffre de ce monde irréel. Si vous regardez bien il y un a voyeur, il fait partie de ces gens muets, rigides enfermés dans leur logique de l’immobilité, mais la nature n’en a cure, elle s’en fout de ces gens, elle est la plus forte, pour elle tout est possible !
J.
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Ils cherchaient à posséder le ciel. Ils avaient dressé une échelle et s’étaient fait pousser des ailes. Pour un peu, on les aurait pris pour des anges ! Seul, un voyeur caché derrière les rochers fut témoin de leur tentative… Une violente luminosité aveugla les quelques humains restés fidèles à Dame Nature, et sans comprendre ce qu’ils faisaient, ils se jetèrent dans le gouffre, si bleu, si proche…
O.
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Humains, regardez bien : au ciel s’ouvre un gouffre et nous récupérons l’échelle, débrouillez-vous ! Si vous n’êtes pas trop cons, vous saurez trouver par vous-mêmes la voie du calme, sinon tant pis pour vous, nous avons d’autres galaxies à fouetter ! Nous confions à Dame Nature toute la sacrée luminosité, voyez avec elle, humains et ne soyez pas seulement voyeurs, devenez enfin des voyants ! Des anges quoi !
C.
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Les anges de la galaxie sont chargés par leur patron de l’expansion de l’univers. Ils sont bien équipés. Il faut tout de même se rappeler qu’il y a un charpentier dans l’équipe. L’échelle est faite de ce bois-là. Ils doivent faire parvenir la luminosité à d’autres secteurs. Ce monde, même si Dame Nature brille encore de tous ses feux, est déjà mort. Le gouffre est proche… le maître d’œuvre est obsédé par l’avancement des travaux, ce qui ne l’empêche pas – le voyeur ! – de vérifier si les anges ont un sexe.
L.
D.
Désordre_déchet_fenêtre_mur_regard
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Loin derrière votre fenêtre, voyez-vous le désordre de votre poubelle, les déchets s’entassent, cachés derrière le mur ou enterrés tant bien que mal dans le gras du ventre de la terre qu’elle a tant de mal à digérer. Près de chez vous ou loin dans d’autres pays, portés par les eaux, il existe une mer de désordre coloré où les humains s’acharnent à faire disparaître ce que l’on ne veut pas voir. Jusqu’où les regards ne portent pas, jusqu’où les enfants jouent sur des montagnes d’immondices, jusqu’où les chiens accompagnent des êtres errants pour se nourrir. La nature en vomit.
J.
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Derrière la fenêtre percée dans le mur de la ville-forteresse, un être, dans le désordre de sa pensée, s’interroge : « pourquoi les fleurs sont-elles en plastique, c’est quoi ces déchets que nous jetons aux chiens, aux oiseaux ? et comment font les lapins pour creuser leur terrier ? Pourquoi notre ville-forteresse envoie-t-elle ses ordures en Afrique ? »… Son regard hagard cherche dans le brouillard âcre de l’air, la petite fille jouant sur les détritus.
L.
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Un chien, rescapé d’un grand massacre règne sur un monde de déchets et de désordre, misère d’un peuple affamé et asservi. Pas une fenêtre, une brèche pour échapper à Culo Fouto, dictateur impassible dont le moindre regard dresse un mur sans espoir. Seul, le faucon échappera à la nuit.
O.
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Je regarde et ne vois que désordre et déchets, est-ce ainsi le monde ? Ou bien est-ce en moi-même ? Suis-je la fenêtre ou bien le mur ? Dedans ou dehors ? Je suis mon regard et vois un chien qui me suit. Qui de lui ou de moi regarde l’autre ? Suis-je un chien qui regarde le monde ? Où est la sortie ? Qui est derrière l’écran ? Qui regarde quoi, quoi regarde qui ? Je suis fatigué, dit l’homme. Je suis ce regard qui s’épuise contre un mur. Un mur de déchets. Mon ombre sur le monde.
C.
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Regard par la fenêtre et constat sur en monde en désordre où l’homme engendre toujours plus de déchets.
Trouverons-nous l’ issue qui nous éviterait d’aller dans le mur ?
D.
J.
Marionnette_crime_feu_cri_bascule
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Quelle vérité ?
Alors que, depuis la nuit des temps, de crime en crime, dans un énorme cri les marionnettes dans le feu basculent.
D.
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Franchir les étapes sans tomber, tel est le défi de la murder party. La maîtresse du jeu s’installe au balcon pour donner le coup d’envoi. La bascule du jour à la pénombre est faite. Chacun cherche la solution et n’a qu’un seul objectif : rester en vie ! La consigne est claire : tous les coups, cris, armes à feu…sont autorisés. Dans les yeux hallucinés des participants, le crime est inscrit. À la fin de la partie, telles des marionnettes, les survivants sortent. Personne ne veut croiser le regard de l’autre… seule la main du corps enseveli témoigne pour eux.
L.
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Appuyée à la balustrade de son balcon, elle savourait la douceur du soir quand brusquement un cri ou plutôt un hurlement la tira de sa contemplation, bascule violente dans le réel. Elle a cru entendre un coup de feu mais ce n'était sans doute que son imagination… pourtant, des ombres inquiétantes se profilent au rez-de-chaussée, sûrement pas des marionnettes ! Se pourrait-il qu'on ait pu commettre un crime dans la vaste demeure ? ...Chercher la vérité…
O.
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La Palme d’or à Cannes, un film fabuleux, extraordinaire, du génie ! Tout le monde s’extasiait alors dès qu’il a été programmé dans son cinéma de quartier, elle s’est précipitée pour aller le voir. Tout ce dont elle se souvient, c’est d’un cri, horrible, atroce avant la bascule, écran noir et elle ne distinguait autour d’elle que des ombres effrayantes, un genre de marionnettes. Elle ne pouvait pas se lever, paralysée sur son fauteuil et les ombres chuchotaient « je cherche la vérité, je cherche la vérité ». Une main baladeuse était venue se promener sur elle et puis un cri, un seul ! Elle ne se souvient même pas de comment elle s’était retrouvée, debout, à braquer une arme à feu sur la tempe de son voisin, et toutes les voix qui chuchotaient « crime, crime, crime ! » et la voilà dehors, elle ne sait pas comment elle est sortie de là… Sonnée, horrifiée… Folle !
C.
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Le cri des marionnettes est infernal, long et strident dans la rougeur du feu. l’ombre ne cache rien, les yeux révulsés regardent, hagards, les crimes même cachés. Rien n’y fait, je vois la mort, j’ai comme l’impression que je suis seule à voir dans le noir, à voir dans cette fumée tout ce qui est dissimulé. J’ai peur !! cette angoisse revient malgré mon désir de trouver un rayon de soleil, un carré de ciel bleu. Je cherche la vérité, ne me dites pas que je suis seule à retenir la vie. Je m’accroche, même si je bascule, je suis sûre qu’il existe d’autres survivants, d’autres qui décryptent, qui apprennent à voir, à lire et qui enfin arrivent à se laver de toute cette bave collante qui nous empêche de bouger, penser, parler.
J.
O.
Nacre_senteur_naufrage_arrogance_roche
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Naufrage du monde que d’imaginer qu’il suffit d’un teint de nacre, voire de la senteur du santal, pour que l’arrogance masque le piège caché sous la roche.
D.
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La senteur du bâton de santal laisse une odeur persistante, ce velouté tout en arrogance, animale sensuelle. cette poudre orgasmique, c’était la cargaison des restes du vaisseau délabré, naufragé, rouillé, éventré, échoué, posé là sur la roche depuis si longtemps, en bout de plage. Perdu dans la tempête par ce baron poudré imbécile, il ne reste de lui que quelques os et des chutes arrachés de son pourpoint, la seule marque de présence se révèle discrètement dans le souffle léger du vent d’une odeur pénétrante, indélébile, épicée de musc et de rose mêlés à la brume salée de la mer.
J.
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L’aristocrate à l’arrogance poudrée se tient fièrement sur le pont de SON empire. Il aime à se vanter de SON cheptel, de la senteur de SES bois exotiques, de SES minerais précieux arrachés au sol dévasté. La roche vaut de l’or, la nacre n’en parlons pas ! toutes les marquises vont se pâmer !... mais plus de nouvelles depuis un an. À la Cour, on s’interroge, puis la nouvelle tombe : le navire de Pierre-Alexandre de la Pommaderie a fait naufrage. Le bateau était trop chargé…rit-on derrière les éventails. « Pomme », comme SES amis le surnommait, pourrit dans SA tombe de rouille.
L.
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Ça sent la rouille, vous ne trouvez pas ? Les vaches regardent passer les petits ducs au teint de nacre, de ceux qui diffusent encore sur le monde une senteur puissante d’arrogance sans voir les roches qui s’amassent, montagnes d’injustices qui vont leur dévaler sur la gueule. Les vaches leur brouteront la perruque quand viendra l’heure du naufrage.
C.
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Depuis le fond des âges, l’arrogance a flouté la vision du monde et le voyageur a perdu ses chances. Les senteurs des îles n’enivrent plus et les nacres fines roulées par les flots se sont muées en rouille éternelle. Le temps a fait naufrage. La roche a absorbé les mers. « L'œil était dans la tombe et regardait Caïn »
O.
C.
Amplitude_armure_déshumanisation_solitude_soumission
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Angoissante solitude face à l’amplitude de la déshumanisation.
Monde perméable et sans la moindre armure.
Ne restera-t-il que la soumission ?
Je m’y refuse.
D.
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Neptune, Vénus, Terre. Je ne sais plus d’où je viens, c’est ma solitude. L’homme vit encore, déshumanisé, je ne reconnais rien, l’un en armure, l’autre fait de pierre, l’autre en costard trop grand, en bois, avec tête, sans tête, quelle solitude ! C’est la déshumanisation, elle espère l’amplitude et elle aime la soumission. Ici les êtres que vous rencontrez ne pensent plus, ils ne pleurent plus, ils attendent, ils se meurent, ils se mentent et moi je voudrais tant retrouver de la joie, du bonheur, des chants et des danses.
J.
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La planète est en cendres, le feu cosmique a ravagé la terre. Le monde est devenu fou. Seuls les hommes en armure, les prophètes et les humanoïdes de bois ont échappé à la soumission, au prix d’une grande solitude. La confiance est devenue un mot creux. La déshumanisation est l’avenir. Pour vivre – sans amplitude certes – il faut combattre encore, encore, encore…
L.
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Seuls mes rêves donnent suffisamment d'amplitude à mes divagations. Dans un monde où la déshumanisation est devenue quotidienne, un cauchemar maîtrisé devient une armure contre la soumission et la solitude instaurées. Inspirez profondément les images de fantoches, les étoiles perdues, les pantins désarticulés, les hommes sans tête, les nuits sanglantes, s’en imprégner pleinement et les recracher avec méthode !
O.
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Solitude, armure, soumission, amplitude de la déshumanisation, galaxies des pouvoirs qui mènent aux chaos. Dépouille du sens, offerte, immolée au cosmos artificiel d’un monde… Quoi ou qui est au gouvernail ? Plus personne ne sait… Bienvenue dans le jeu des hallucinations collectives orchestrées par les oligarchies dématérialisées. Thébaïdes d’espaces numériques piégés, fuite en avant dans la matrice… et après ?
C.
Merci toutes les participantes, quel riche atelier !