Louis Owens - Le chant du loup
Albin Michel, coll. 10/18, 1998
Publication originale en 1991.
Les yeux de l’homme étaient des lacs de lumière sans pupille
et ils regardaient au-delà de toute chose.
Une très belle écriture enracinée dans le paysage, quelques fulgurances de beauté, de dignité persistent dans un monde où la cupidité accélère la chute, des arbres et des hommes et nous sommes au dernier acte d'une longue entreprise de destruction déjà. L'ancien monde pas tout à fait encore disparu, souffle à travers les craquelures du réel désenchanté, la lutte est vaine mais finit par être l'ultime recours contre l'ensevelissement. Contre la disparition. L'homme est un homme pour l'homme. Un tueur.
Quand nous, les Indiens, on vivait ici il y a longtemps, avant l’arrivée des Blancs, y avait pas de réserve naturelle et pas d’animaux sauvages. Y avait que des montagnes, la rivières, les deux-pattes, les quatre-pattes, le peuple de sous la surface de l’eau et tout le reste. Il a fallu l’arrivée des Blancs pour rendre ce pays naturel et ces animaux sauvages. Et maintenant, il faut qu’ils votent une loi pour proclamer que la région est naturelle et la protéger contre eux-mêmes.