LE STRICT MINIMUM
Le manque fore des puits toujours plus nombreux, toujours plus profonds. Elle est trouée de toute part et lourde pourtant, si lourde de chagrins ravalés. Elle écrit pour ne pas mourir, c’est un cri d’encre à nul autre destiné, un cri qui peut se fondre en chant de sirène. Cosmique ou comique, c’est selon.
Sa solitude parfois effrayante et son immense fatigue ne sont que les vagues d’un désespoir camouflé. Elle est à côté, toujours à côté et la vie au sens humain du terme est toujours ailleurs. Elle serait plutôt du côté végétal, minéral. Les arbres pourtant sont moins seuls.
Il ne s’agit pas de solitude à vrai dire, mais d’un sentiment de vanité, de rage, trop de concessions pour si peu de sérénité, sachant que le pire est encore à venir.
Il faut stopper net la plainte, renouer le fil ténu, la corde de poussière, la corde d’étoiles, la sentir vibrer. C’est cela et rien d’autre, une vibration infime mais si puissante.
C’est novembre en été, sombre, froid, brouillard et elle est en sous-vie. Elle ne rit plus, ne chante plus, ne danse plus, contredit tout ce qu’elle pense, contrepense tout ce qu’elle dit.
Autopunition à y perdre le goût de vivre.
Le goût mais pas l’envie.
Pas suicidaire, simplement elle ne s’accorde pas plus que le strict minimum.
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cg in Le baume, le pire et la quintessence