Beata Wehr
Née à Varsovie, elle vit à Tucson, Arizona, depuis 1985.
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Née à Varsovie, elle vit à Tucson, Arizona, depuis 1985.
Poésie, langue noire et chatoyante de la gitanerie. Fragilité, espièglerie, obsession de la mort, qu’en est-il du dosage andalou dans mon sang ? « Tu es seul et seul tu vivras », le bel héritage. Si vrai pourtant. Tener ángel ou tener duende ? La grâce céleste ou le noir pouvoir, caché au fond de nos entrailles ? Celui qui brûle les sangs, comme l’écrivait Llorca. L’ange descend sur nous, le duende remonte à la gorge, en connivence avec la mort intruse.
cg in A la loupe tout est rituel
Retour au silence, oiseau, ombre, pain, ombelle, soir, sorcier. À la brise qui joue du carillon japonais, sol jonché de feuilles déjà mortes, encore un peu d’eau pour le corps, de nudité pour l’esprit, de plénitude pour l’âme. Tout mûrit pour arriver à son terme, l’avenir du monde est aussi sombre, que le mien à cette heure me semble lumineux. Vivre le présent, savourer le rouge éclatant de la capucine, cette douceur de septembre, ponctuée des premiers glands qui se jettent dans le vide. Appelés par la terre qui les fera arbres.
cg in A la loupe, tout est rituel
LE CIRQUE !
Sous la toile coquelicot délavé du grand chapiteau, Matefaim et Matesoif balaient la piste, l’île de copeaux. Le spectacle va bientôt commencer.
« Mesdames et Messieurs, approchez ! Approchez ! Venez, venez ! Venez voir les cingleurs d’étoiles sur leurs hippocampes échevelés, venez frémir devant les terribles montreurs d’oursins ! Venez pleurer de rire avec la course en sac des crocodiles ! Venez transpirer avec les accroballadins, les trapézistes, les hexagonistes et même quelques cubistes emboîtés ! Allez, allez ! Le saut de la mort, mesdames et messieurs, sans trucage, pour vous, rien que pour vous, le cercueil est déjà prêt !
Allez, allez approchez ! Venez mourir de rire avec les clowns sans nez ! Osez, osez vous confronter à la séduisante Ivoire, la monteuse d’éléphantasmes, garantis sans défense. Approchez, approchez ! Venez tremblez avec Noël, le dompteur de faux-vœux, armé de son fouet en chocolat ! Vos désirs les plus crémeux sont les bienvenus.
A minuit frappante le magicien Capable enfoncera le clou de la soirée dans un infernordinaincroyablissime numéro de gamme damnée !
Tout ça pour vos grands yeux, mesdames et messieurs, vos grands yeux ébahis que vous ne manquerez pas de laisser en sortant, dans la corbeille prévu à cet effet…
Allez approchez, approchez, entrez, entrez, mesdames et messieurs !
Le spectacle va comment c’est déjà ? Ah oui ! le cirque ! »
cg 2004
in Trans(e)fusée
Rock-carved wine press
Pour en voir bien plus :
http://memory.loc.gov/phpdata/pageturner.php?type=&agg=ppmsca&item=17409&turnType=byImage&seq=0
Trouver une île dans la tempête, une lueur dans les ténèbres, un espace, un silence dans le vacarme. Trouver une respiration dans le lent étouffement des jours, trouver l’amour sur le champ de bataille. Discerner. Ne plus être cernée. Toujours laisser une porte ouverte, une brèche, un intervalle, pour que le flux puisse passer, pour pouvoir rester en vie – en éveil – et donc en joie. L’en-joie du Soi, un lotus épanoui à la surface du marais.
cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poules
Ed. Nouveaux délits, coll. Les Délits Vrais, n°2