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  • Jean Gédéon

     

    Et l’éternel enfant fouille inlassable

    dans le puits d’ombre ses lambeaux éparpillés.

      

    Pendant que le ciel 

    et ses nuages 

    trône parmi les ruines. 

       

    in La peur

     

     

  • Angelo Musco

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    Mon impuissance à échapper à ce tourment m’exaspère, un gouffre s’est ouvert sous mes pieds et dans ma chute sans fin je ne distingue ni le vrai, ni le faux. Tout n’est que tourbillon, confusion.

     

     

    cg in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

  • Soleil triste mine

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    Un filament de matière a récemment transformé la surface du soleil en visage triste, lui donnant étrangement l'apparence d'un émoticône. Un large filament de de matière froide s'est déplacé sur la partie inférieure du soleil pendant ces derniers jours. Quand cette ligne est étirée à son maximum (les scientifiques appellent cela un filament) elle s'étend sur plus de 600 000 kilomètres. Les spécialistes de la Nasa affirment que ce filament est plus long que 67 planètes de la taille de la Terre alignées.

    Quelques jours seulement après le cliché d'une "galaxie souriante" capturée par l'objectif de Hubble, la Nasa a rendu public ce cliché du soleil aux allures d'émoticône triste. Cette expression tracassée qui occupe la face du soleil a été capturée mardi 10 février. Sur ces clichés, le "Solar Dynamics Observatory" de la Nasa, (SOD) restitue les matières froides avec des couleurs foncées, et les matières chaudes en teinte claire. 


    "Cela signifie que cette ligne est en fait une énorme projection de matière froide qui pénètre l'atmosphère du soleil" indique la Nasa. Ce type de filament peut rester visible plusieurs jours avant de disparaître. 

     

     

  • Zewar Fadhil

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    Je suis dans un état très étrange, un bien-être très voluptueux. Je plane à des milles dans des paysages éthérés. J’ai une envie de pleurer dont la douceur est presque trop belle. Je n’ai envie de rien, je rêve… Mon corps palpite, bouleversé par une alchimie secrète qui travaille ma chair…

     

    cg in Journal 1995

     

     

     

  • André Laude

     
     
      A la première parole un grand jardin public illumine
    avec des perroquets des niagaras de soie noire et froissée des
    arbres de perles tropicaux et sombres
    avec des divinités au souffle vert aux paupières d'aurore boréale
    un seul visage
    entre l'herbe du désir et la poussière des attentes
    et la blessure vomit
    des tonnes de roses rouges.




    L'ongle crisse au carreau de l'aurore déchiquetée
    par les aigles translucides
    le front creuse la distance irréparable
    la voix s'annule à la neige des pas nomades
    De quel nom t'appeler
    alors que se lève sous mes pieds blessés de gel
    un peuple inconnu, immonde, un peuple de goules et de lutins sardoniques
    De quel amour t'enflammer
    alors que ma veine saigne sous l'orage des mots.




    la lumière des murs dresse mon procès
    quelque part un supplice déchire mes chairs
    quelque part au rivage duveteux de Thulé
    Eurydice fouille des ongles la pourriture d'Orphée
    Se tait l'été dans mon sang
    Se noue le complot des silences
    Se déchire la dernière parole
    avec laquelle on tentait désespérément le passage
    clandestinement
    entre les figures détruites et la calligraphie des herbes juteuses.




    Une cité de velours nocturne et de mica s'effondre dans
    mes poignets meurtris
    j'écoute silencieux accordé aux ruines promises
    sur tes lèvres absentes
    je quête un dieu forcené inaccessible
    qui me roue d'angoisses de questions saugrenues d'énigmes de mie de pain
    j'apprends ce dur métier d'absence
    qui commence par la traversée des miroirs
    sans déchirer les ailes fondamentales.




    au bord de mort j'enterre ma dépouille de seigneur muselé
    par les tempêtes glacées
    surgies des obscures forêt de la parole où hantent
    les animaux d'une préhistoire sanglante
    leurs griffes rageuses cherchent et trouvent mes yeux
    à chaque tentative
    Au bord de mort j'enfouis mon nom au milieu des glands
    des racines molles des monnaies des empires brisés par
    l'éclat des femmes la lueur métallique des fruits
    dérobés aux terres luxuriantes
    Entre mes épaules le Sud à tâtons délimite l'espace de son
    deuil définitif: couteaux rouillés, lampes de mutisme.
     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord