Theodor and Oscar Hofmeister - The Solitary Horseman - photogravure 1904
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Et l’éternel enfant fouille inlassable
dans le puits d’ombre ses lambeaux éparpillés.
Pendant que le ciel
et ses nuages
trône parmi les ruines.
in La peur
Mon impuissance à échapper à ce tourment m’exaspère, un gouffre s’est ouvert sous mes pieds et dans ma chute sans fin je ne distingue ni le vrai, ni le faux. Tout n’est que tourbillon, confusion.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Un filament de matière a récemment transformé la surface du soleil en visage triste, lui donnant étrangement l'apparence d'un émoticône. Un large filament de de matière froide s'est déplacé sur la partie inférieure du soleil pendant ces derniers jours. Quand cette ligne est étirée à son maximum (les scientifiques appellent cela un filament) elle s'étend sur plus de 600 000 kilomètres. Les spécialistes de la Nasa affirment que ce filament est plus long que 67 planètes de la taille de la Terre alignées.
Quelques jours seulement après le cliché d'une "galaxie souriante" capturée par l'objectif de Hubble, la Nasa a rendu public ce cliché du soleil aux allures d'émoticône triste. Cette expression tracassée qui occupe la face du soleil a été capturée mardi 10 février. Sur ces clichés, le "Solar Dynamics Observatory" de la Nasa, (SOD) restitue les matières froides avec des couleurs foncées, et les matières chaudes en teinte claire.
"Cela signifie que cette ligne est en fait une énorme projection de matière froide qui pénètre l'atmosphère du soleil" indique la Nasa. Ce type de filament peut rester visible plusieurs jours avant de disparaître.
d'après roman de Yasmina Khadra écrit en 2008
Et laisser aller
L’âme assoiffée
Qu’elle trouve
Une source.
cg in Le baume, le pire et la quintessence
Je suis dans un état très étrange, un bien-être très voluptueux. Je plane à des milles dans des paysages éthérés. J’ai une envie de pleurer dont la douceur est presque trop belle. Je n’ai envie de rien, je rêve… Mon corps palpite, bouleversé par une alchimie secrète qui travaille ma chair…
cg in Journal 1995
J’entends rire les arbres et pleurer aussi.
Et tout leur travail d’arbre
cg in Terre du Quercy, 2009
A la première parole un grand jardin public illumine
avec des perroquets des niagaras de soie noire et froissée des
arbres de perles tropicaux et sombres
avec des divinités au souffle vert aux paupières d'aurore boréale
un seul visage
entre l'herbe du désir et la poussière des attentes
et la blessure vomit
des tonnes de roses rouges.
L'ongle crisse au carreau de l'aurore déchiquetée
par les aigles translucides
le front creuse la distance irréparable
la voix s'annule à la neige des pas nomades
De quel nom t'appeler
alors que se lève sous mes pieds blessés de gel
un peuple inconnu, immonde, un peuple de goules et de lutins sardoniques
De quel amour t'enflammer
alors que ma veine saigne sous l'orage des mots.
la lumière des murs dresse mon procès
quelque part un supplice déchire mes chairs
quelque part au rivage duveteux de Thulé
Eurydice fouille des ongles la pourriture d'Orphée
Se tait l'été dans mon sang
Se noue le complot des silences
Se déchire la dernière parole
avec laquelle on tentait désespérément le passage
clandestinement
entre les figures détruites et la calligraphie des herbes juteuses.
Une cité de velours nocturne et de mica s'effondre dans
mes poignets meurtris
j'écoute silencieux accordé aux ruines promises
sur tes lèvres absentes
je quête un dieu forcené inaccessible
qui me roue d'angoisses de questions saugrenues d'énigmes de mie de pain
j'apprends ce dur métier d'absence
qui commence par la traversée des miroirs
sans déchirer les ailes fondamentales.
au bord de mort j'enterre ma dépouille de seigneur muselé
par les tempêtes glacées
surgies des obscures forêt de la parole où hantent
les animaux d'une préhistoire sanglante
leurs griffes rageuses cherchent et trouvent mes yeux
à chaque tentative
Au bord de mort j'enfouis mon nom au milieu des glands
des racines molles des monnaies des empires brisés par
l'éclat des femmes la lueur métallique des fruits
dérobés aux terres luxuriantes
Entre mes épaules le Sud à tâtons délimite l'espace de son
deuil définitif: couteaux rouillés, lampes de mutisme.
in 19 lettres brèves à Nora Nord