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  • Atahualpa Yupanqui - Preguntitas sobre Dios

      



     A mi abuelo pregunté yo
    Abuelo que sabes de Dios
    Mi abuelo se puso triste
    Y nada me respondió
    Mi abuelo murió en el campo
    Sin rezo ni confesión
    Y le enterraron los indios
    Flauta de caña y tambor
    Al tiempo pregunté yo
    Padre que sabes de Dios
    Mi padre se puso serio
    Y nada me respondió
    Mi padre murió en la mina
    Sin doctor ni confesión
    Color de sangre minera
    Tiene el oro del patrón
    Mi hermano vive en el monte
    No conoce ni una flor
    Sudor, malaria, serpientes
    La vida del leñador
    Y que nadie le pregunte
    Si sabe algo de Dios
    Por su casa no ha pasado
    Tan importante señor
    Yo canto cuando estoy libre
    Y cuando estoy en prisión
    Oigo la voz del pueblo
    Que canta mejor que yo
    Hay un asunto en la tierra
    Más importante que Dios
    Es que nadie escupa sangre
    Para que otro viva mejor
    Que Dios vele por los pobres
    Tal vez sí, y tal vez no
    Pero seguro que almuerza
    A la mesa del patrón

     

     

     

     

     

    QUELQUES QUESTIONS SUR DIEU

    A mon grand-père j’ai demandé
    Grand-père que sais-tu de Dieu
    Mon grand-père tout à coup s’est tu
    Et il a baissé les yeux
    Mon grand-père est mort dans les champs
    Les indiens l’enterrèrent au son
    Du tambour et de la flûte de pan
    Sans prière ni oraison
    A mon père j’ai demandé
    Père, que sais-tu de Dieu
    Mon père n’a rien répondu
    Et il a pris l’air sérieux
    Mon père est mort à la mine
    Sans docteur ni confession
    C’est le sang d’ouvrier je devine
    Qui colore l’or du patron
    Mon frère n’a jamais vu de fleur
    Dans la jungle, ne pousse rien de bon
    Serpents, malaria, sueur
    C’est la vie du bûcheron
    Et que personne ne vienne lui demander
    S’il sait quelque chose de Dieu
    Par sa maison n’est jamais passé
    Un si important monsieur
    Moi, je chante quand je suis libre
    Et quand je suis en prison
    J’entends la voix du peuple qui vibre
    Et chante mieux que moi cette chanson
    Car il y a bien plus important
    Que de savoir où est Dieu
    C’est que personne ne crache le sang
    Pour que d’autres vivent mieux
    Que Dieu protège les pauvres gens
    Peut-être que oui, peut-être que non
    Mais c’est sûr qu’il mange du pain blanc
    A la table du patron.

     

     

     

     

     

      

     

     

      

  • Jean Gédéon

    Il faut fuir la demeure,

     Son chat borgne, ses noires tourterelles

     Sans ramage et sans ailes,

     Ses souvenirs scotchés sur des murs en guenilles,

     Où des brasiers brasillent

     Quelques cendres caduques

     Broyées à dents anciennes

      

    in Crispations

    (Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)

     

     

     

     

  • Céline Renoux

     

    Souvent je voudrais échapper à l’enfant que j’étais
     mais il arrive toujours un moment où elle regagne le terrain perdu
     j’ai beau accélérer pour qu’elle s’essouffle,
     creuser la distance pour ne plus l’entendre,
     elle finit chaque fois par me rejoindre
     et moi par la reprendre
     sans doute parce-qu’elle n’est pas finie,
     que quelque chose très tôt s’est brisé,
     a freiné la courbe et l’élan.
     Je voudrais que le barrage cède
     je voudrais pleurer un bon coup
     j’écris simplement là où je voudrais pleurer.
     J’écris où le sang s’écoule,
     ruisselle le long des cuisses
     j’écris du fond de l’enfance
     et du creux de mon ventre
     j’écris pour me rapprocher du point de vertige
     J’écris sur l’ourlet brûlant de la bouche de l’enfant
     j’écris parce-que j’ai décidé de perdre la mémoire
     J’écris où il me faut sans cesse revenir
     J’écris avec toujours ce mouvement de la mer
     qui berce et gronde,
     monte et redescend,
     se jette pour mieux s’éloigner
     j’écris lorsque les vagues sont trop grandes
     j’écris pour être moins terrifiée
     j’écris parce-que tu ne m’as pas dévorée entièrement
     j’écris depuis l’intérieur du labyrinthe
     j’écris du fond de mes poches trouées
     par poignées de silence
     j’écris sur la trame usée du jean
     ou l’encre bleue pâlit.
     J’écris parce-que je suis mal faite
     qu’il y a des vices de forme
     un défaut d’origine

     

     Céline Renoux

     http://lafilledesastres.com/

     

     

  • MICROBE 88

     

    Microbe 88.jpgLe 88e numéro du Microbe a été concocté par Jean-Marc Couvé.

    Au sommaire :
    Jacques Basse
    C
    orinne Benazet
    E
    va-Maria Berg
    G
    uy Chaty
    G
    eorges Friedenkraft
    C
    athy Garcia
    A
    lain Helissen
    J
    ean-Pierre Lesieur
    P
    atrice Maltaverne
    F
    abrice Marzuolo
    D
    enis Parmain
    Y
    ak Rivais
    J
    ean-Claude Tardif

    Fischer - Noctu-ailes.jpgMarlène Tissot
    Illustrations : Danielle Le Bricquir

    Les abonnés « + » recevront également le 46e mi(ni)crobe, Noctu-ailes, de Jacqueline Fischer.

    http://courttoujours.hautetfort.com/archive/2015/02/17/microbe-88-5561018.html