William Henry Jackson - Yucatan - 1880's
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
A mi abuelo pregunté yo
Abuelo que sabes de Dios
Mi abuelo se puso triste
Y nada me respondió
Mi abuelo murió en el campo
Sin rezo ni confesión
Y le enterraron los indios
Flauta de caña y tambor
Al tiempo pregunté yo
Padre que sabes de Dios
Mi padre se puso serio
Y nada me respondió
Mi padre murió en la mina
Sin doctor ni confesión
Color de sangre minera
Tiene el oro del patrón
Mi hermano vive en el monte
No conoce ni una flor
Sudor, malaria, serpientes
La vida del leñador
Y que nadie le pregunte
Si sabe algo de Dios
Por su casa no ha pasado
Tan importante señor
Yo canto cuando estoy libre
Y cuando estoy en prisión
Oigo la voz del pueblo
Que canta mejor que yo
Hay un asunto en la tierra
Más importante que Dios
Es que nadie escupa sangre
Para que otro viva mejor
Que Dios vele por los pobres
Tal vez sí, y tal vez no
Pero seguro que almuerza
A la mesa del patrón
QUELQUES QUESTIONS SUR DIEU
A mon grand-père j’ai demandé
Grand-père que sais-tu de Dieu
Mon grand-père tout à coup s’est tu
Et il a baissé les yeux
Mon grand-père est mort dans les champs
Les indiens l’enterrèrent au son
Du tambour et de la flûte de pan
Sans prière ni oraison
A mon père j’ai demandé
Père, que sais-tu de Dieu
Mon père n’a rien répondu
Et il a pris l’air sérieux
Mon père est mort à la mine
Sans docteur ni confession
C’est le sang d’ouvrier je devine
Qui colore l’or du patron
Mon frère n’a jamais vu de fleur
Dans la jungle, ne pousse rien de bon
Serpents, malaria, sueur
C’est la vie du bûcheron
Et que personne ne vienne lui demander
S’il sait quelque chose de Dieu
Par sa maison n’est jamais passé
Un si important monsieur
Moi, je chante quand je suis libre
Et quand je suis en prison
J’entends la voix du peuple qui vibre
Et chante mieux que moi cette chanson
Car il y a bien plus important
Que de savoir où est Dieu
C’est que personne ne crache le sang
Pour que d’autres vivent mieux
Que Dieu protège les pauvres gens
Peut-être que oui, peut-être que non
Mais c’est sûr qu’il mange du pain blanc
A la table du patron.
à ce soir 18 heures !
LA THEORIE DES SUPERCORDES
Ces mots sont seulement la pâle projection
D’un bien meilleur poème en onze dimensions.
je te reconnais
dans les oiseaux
chant magnétique
du verbe
aimer
in Ecailles de nuit
Il faut fuir la demeure,
Son chat borgne, ses noires tourterelles
Sans ramage et sans ailes,
Ses souvenirs scotchés sur des murs en guenilles,
Où des brasiers brasillent
Quelques cendres caduques
Broyées à dents anciennes
in Crispations
(Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)
Souvent je voudrais échapper à l’enfant que j’étais
mais il arrive toujours un moment où elle regagne le terrain perdu
j’ai beau accélérer pour qu’elle s’essouffle,
creuser la distance pour ne plus l’entendre,
elle finit chaque fois par me rejoindre
et moi par la reprendre
sans doute parce-qu’elle n’est pas finie,
que quelque chose très tôt s’est brisé,
a freiné la courbe et l’élan.
Je voudrais que le barrage cède
je voudrais pleurer un bon coup
j’écris simplement là où je voudrais pleurer.
J’écris où le sang s’écoule,
ruisselle le long des cuisses
j’écris du fond de l’enfance
et du creux de mon ventre
j’écris pour me rapprocher du point de vertige
J’écris sur l’ourlet brûlant de la bouche de l’enfant
j’écris parce-que j’ai décidé de perdre la mémoire
J’écris où il me faut sans cesse revenir
J’écris avec toujours ce mouvement de la mer
qui berce et gronde,
monte et redescend,
se jette pour mieux s’éloigner
j’écris lorsque les vagues sont trop grandes
j’écris pour être moins terrifiée
j’écris parce-que tu ne m’as pas dévorée entièrement
j’écris depuis l’intérieur du labyrinthe
j’écris du fond de mes poches trouées
par poignées de silence
j’écris sur la trame usée du jean
ou l’encre bleue pâlit.
J’écris parce-que je suis mal faite
qu’il y a des vices de forme
un défaut d’origine
Céline Renoux
http://lafilledesastres.com/
Dans chaque homme humilié
s’est noyé le rouge-gorge
au cri perçant;
os légers, os bruissant
sur mon visage
comme des sentinelles.
In Eclats
en appétit
d’oiseau
le silence
fouille
la futaie
plus rien
à se mettre
sous la plume ?
in Ecailles de nuit
Le 88e numéro du Microbe a été concocté par Jean-Marc Couvé.
Au sommaire :
Jacques Basse
Corinne Benazet
Eva-Maria Berg
Guy Chaty
Georges Friedenkraft
Cathy Garcia
Alain Helissen
Jean-Pierre Lesieur
Patrice Maltaverne
Fabrice Marzuolo
Denis Parmain
Yak Rivais
Jean-Claude Tardif
Marlène Tissot
Illustrations : Danielle Le Bricquir
Les abonnés « + » recevront également le 46e mi(ni)crobe, Noctu-ailes, de Jacqueline Fischer.
http://courttoujours.hautetfort.com/archive/2015/02/17/microbe-88-5561018.html