Maria Zambrano
Le poète n’a pas peur du néant
in Pensée et poésie
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Le poète n’a pas peur du néant
in Pensée et poésie
Prunes jaunes, farine d'épeautre, deux œufs, lait de riz, sucre rapadura, cannelle, un peu de beurre pour le plat.
Couper les prunes en morceaux, et disposer au fond d'un plat allant au four et beurré. Les saupoudrer de sucre et de cannelle. Mélanger la farine, les œufs et quelques cuillérées de sucre, verser le lait et battre le tout jusqu'à ce que ce soit mousseux. Verser sur les prunes, et mettre au four une vingtaine de minutes. Servi tiède avec une boule de glace au praliné, c'est délicieux.
Toute complainte débute sur l’enfance déchirée
Tout blé en herbe pleure les poignards de la faucheuse
in Enfance
Cardère, avril 2015
61 pages,12 €
Comme une comptine à tue-tête, un refrain qui s’entête, asinus in fabula, c’est bizarre, c’est étrange et ça remue en dedans, ça nous embarque, nous entraîne comme un manège un peu fou, une comptine un peu noire, un peu effrayante même, « comme les coiffures des années 80 », comme le joueur de flûte de Hamelin qui viendrait chercher les mots pour aller les perdre quelque part, loin, là où ils ne pourraient plus dire le « cauchemar cauchemardesque », parce qu’ici les mots tricotent un texte de douleur et il faut absolument le détricoter. Au beau milieu des mots, un âne s’envole pour la lune, car il a les oreilles en forme d’hélice, vrillées c’est sûr, à force d’écouter la ritournelle qui s’emballe, tricote, détricote, et à la fin, les mots se répètent mais c’est raturé, barré, terminé, annulé. Asinus in fabula c’est dans la tête, un manège dans la tête qui rend un peu fou, un peu cruel et absurde, comme la mort quand elle prend un enfant de trois ans, un enfant comme Nicolas qui avait une maladie rare, Nicolas le cousin de Marion, moi je ne l’ai pas dit, c’est dans le livre et ça n’y est pas, c’est comme ça qu’on peut parler de ce qui ne tient pas dans les mots, alors on les jette en l’air, on les bat, on les mélange, on les rebat
Avant que la nuit tombe
Avant de tomber par terre
asinus in fabula c’est drôle parfois car le rire c’est du désespoir barré, c’est de l’enfance, de la poésie, de la poésie dans un livre, mais peut-être pas, peut-être que « c’est juste un courant d’air », qui s’échappe par une portée de silence.
Cathy Garcia
Guido Furci (1984) a fait ses études à l’université de Sienne et à l’université de Paris 3 – Sorbonne Nouvelle. Il a également été élève de la sélection internationale à l’École normale supérieure de Paris (section Lettres et Sciences Humaines) et visiting scholar au département de littérature française de l’université de Genève. Actuellement boursier de la FMS (Fondation pour la Mémoire de la Shoah), il poursuit son travail de thèse entre la France et les États-Unis. A déjà publié : Figures de l’exil, géographies du double. Notes sur Agota Kristof et Stephen Vizinczey (par Marion Duvernois et Guido Furci) – Giulio Perrone Editore, Rome, 2012 ; Fin(s) du monde (textes rassemblés par Claire Cornillon, Nadja Djuric, Guido Furci, Louiza Kadari et Pierre Leroux, Centre d’études et de recherches comparatistes, université Sorbonne nouvelle Paris 3) – Pendragon, Bologne, 2013.
Pour se procurer asinus in fabula : http://www.cardere.fr/ficheLivre.php?idLivre=252
Orages d’été,
Herbes de terres arables,
Des jardins, des landes et des marais.
Je salue votre unique identité,
Celle du vivant,
De la république des oiseaux.
Chanson traditionnelle malgache qui symbolise la paix et l'alliance entre les peuples, interprétée par Angela May chant, Jean-Brice Toly guitare acoustique, Oxaï Roura percussion, Liva basse.
Je finis toujours par me dire que la vie est fascinante, parce que c’est un mystère et que le moindre détail est une richesse : le pigeon qui roucoule, le chat qui somnole, la pendule qui marque les secondes et les battements de mon cœur. On pourrait passer sa vie à ne faire que vivre si seulement on ne subissait pas la pression de cette société qui veut que tout humain soit un produit rentable.
cg in Journal 1992
Il vit dans une cité que des communicants obscènes ont rebaptisée résidence
Comme si on pouvait changer son quotidien crasseux par leur mot plus classieux
Il regarde autour de lui et se demande pourquoi le ridicule n’envoie pas ces cons en enfer
Il ne cesse de penser à son frère overdosé et sa cousine qui racole à l’école de la vie
in Droit de cité
En ce moment les mots de la gorge sont divorcés des images de tête, ce qui est assez difficile à vivre. Le même inconvénient atteint parfois les gestes eux aussi coincés quelque part, dans des nœuds coulants, sous les tendons des mains ou plaqués sous la peau, englués dans les mailles d’un fascia. On peut concevoir des oedèmes formés par des gestes captifs.
A l’intérieur, il pleut des mots. Des paysages de tête