Auteur inconnu
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L’absence de l’autre
son seuil
et la pluie derrière
brouillant les peaux.
in Fragments
avant qu’il ne faille démêler
dans la chambre d’automne
le pelage et les ronces
le miroir aux corneilles
et les linges souillés
il nous faudra suivre
le sentier de cire
trouver la gâtine
où l’on a brûlé les lucioles
de nos crânes roussis
cg "Les temps de morts" (extrait)
in Aujourd'hui est habitable
Quelque chose en nous a été détruit par le spectacle des années que nous venons de passer. Et ce quelque chose est cette éternelle confiance de l'homme, qui lui a toujours fait croire qu'on pouvait tirer d'un autre homme des réactions humaines en lui parlant le langage de l'humanité. Nous avons vu mentir, avilir, tuer, déporter, torturer, et à chaque fois il n'était pas possible de persuader ceux qui le faisaient de ne pas le faire, parce qu'ils étaient sûrs d'eux et parce qu'on ne persuade pas une abstraction, c'est-à-dire le représentant d'une idéologie.
Tout se résume à la souffrance. Dieu est amnésique, Dieu égaré dans ses milliards de reflets ne se souvient plus de lui-même mais une étincelle en chacun de nous se souvient de ses origines. Celle antérieure à la séparation, à la temporalité, à la mort car nous y sommes, c’est maintenant que nous vivons notre mort.
Nous mourrons depuis le premier jour de notre conception, c’est inscrit dans nos cellules.
cg in Journal 1999
photo (c) JP Hemery