Feggari Xouw
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Rien d’autre que soi ne peut être connu. D’un souffle à l’autre, expérience.
cg in Celle qui manque
Cette vie, l’inventer
contre l’usure des mots,
les lèvres trop prudentes,
les gestes étriqués
et les rêves falots
qui nous lient dans l’attente.
L’inventer à propos,
puisque le cœur réclame
un peu plus de vertige,
un peu plus d’état d’âme
et que le chant exige
et la langue et la peau.
in De chair et de mots
je prend avec moi
la douce amorce de fil tendu
et puis soudain
à jouer avec les mots
à tisser avec une étonnante ardeur
la trame de la rencontre
un craquement
dans le cœur
cg
Et moi, pauvre créature enflée d’orgueil, l’orgueil de vivre, d’exister, moi ! Ce « moi » énorme, cette montagne d’illusions ! Je brûle à en avoir le vertige et je crains parfois à trop vénérer la vie, de ne faire que passer à côté d’elle, tellement fascinée par son mystère que j’en oublie d’en profiter.
La folie de chacun de nous peuvent-elles cohabiter dans l’amour ?
Tolérants en surface, intolérants en profondeur ! A chacun ses parades, à chacun son courage qui ne se mesure qu'à la lâcheté ambiante, chacun et tous dans la même salade, condiments ou cons déments…
J’ai le vertige de ma propre existence et les autres sont des gouffres. J’y plonge souvent avec joie mais parfois je recule de terreur, avec au cœur un hurlement muet, déchirant et sans issu. Je le ravale.
Je suis folle et j’en redemande, jusqu’à l’épuisement. Masochiste ? J’aime creuser…
cg, 12 février 1998
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, lu et interprété par moi-même.
En 1880, un journaliste militant du nom de William Stead est engagé comme rédacteur en chef d’un journal anglais du soir à tendance conservatrice appelé Pall Mall Gazette. Stead le transformerait du tout au tout. Sa mission, écrivait-il, consisterait à « œuvrer pour la régénération sociale du monde ». Pour ce faire, il produisait des récits vivants, écrits à la première personne dans une langue simple et presque violente, illustrés de dessins, plans, cartes, photos, grands titres, qui racontaient des histoires d’individus des plus misérables. Son plus grand succès est une série sur la traite des blanches qu’il intitula « The Maiden Tribute of Modern Babylon. Pour expliquer comment fonctionnait la vente de fillettes aux bordels londoniens, il organisa, moyennant la somme de cinq livres, l’achat d’une fille de treize ans pour la prostituer. La série fit grimper le tirage du journal à 120 000 exemplaires ; grâce à sa répercussion, le Parlement anglais décida de porter l’âge de la majorité sexuelle de 13 à 15 ans. En même temps, Stead serait jugé et condamné à trois mois de prison pour l’achat de la mineure.
in La faim